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La colère chez les petits

Devant une colère d'enfant, la première préoccupation devrait être d'établir un rapide diagnostic. Il existe un cri de souffrance et un cri de rage qui se différencient assez bien, mais à un certain paroxysme, la discrimination n'est pas toujours facile. Les sentiments d'un petit enfant sont en général confus, ce qui explique la facilité avec laquelle il peut glisser d'un simple malaise physique ou moral à une fureur désespérée qu'il serait fort en peine d'expliquer et qui risque d'accroître l'attitude réprobatrice de l'entourage. N'y aurait-il pas lieu de considérer la colère comme une forme extérieure, dont il serait bon de connaître le contenu ? Ce peut être la peur, le respect humain ou d'autres sentiments avouables.

Tel petit garçon qui se couchait et s'endormait sagement chaque soir, se mit à faire des rages quotidiennes au moment de gagner son lit. Les parents n'avaient pas remarqué que les jours avaient raccourci, et que le bébé habitué à être laissé seul dans une chambre claire, supportait mal d'être abandonné dans l'obscurité Il suffit de le rassurer pour mettre un terme à ses crises violentes ce qu'on fit une première fois, en restant un peu auprès de lui dans le noir; et le lendemain en se contentant de lui parler de temps à autre à travers la porte, afin que l'obscurité en vienne à s'associer dans sa tête à l'impression d'une présence bienveillante, quoique invisible. Son angoisse fut bientôt calmée, alors que les menaces et les gronderies n'avaient obtenu qu'une exaspération croissante.

Un enfant très jeune qui s'est mis à hurler, continue ses cris par simple entraînement, et lorsqu'il en est arrivé à ce stade de « la colère mécanique » - il s'agit avant tout de l'aider à arrêter le mécanisme, il faut pour cela que quelque chose de nouveau vienne occuper le premier plan de sa conscience. Beaucoup de mères ont l'intuition de cette vérité, elles s'adressent au jeune furieux : « Regarde ceci, regarde cela, vois comme c'est joli! » Elles peuvent obtenir de bons résultats, mais comment avoir toujours sous la main un objet propre à éveiller la curiosité ? Et si l'enfant voit qu'on veut le gagner par la ruse, il n'est pas de meilleur moyen pour l'exaspérer.

Au lieu de s'adresser à lui, on commence par ignorer ses manifestations désordonnées, puis soudain on semble s'intéresser soi-même à quelque chose qu'il ne peut voir de sa place, on tourne les pages d'un livre d'image, on regarde par la fenêtre. On peut aussi prêter l'oreille et dire : « Tais-toi un instant que je puisse écouter.» Il est rare que la curiosité ne soit pas piquée peu ou prou: l'on voit soudain l'enfant équarquiller les yeux, se rapprocher de vous et vous demander ce que vous voyez et ce que vous entendez. Il convient alors de lui répondre sur un ton neutre et sans faire allusion à sa colère.

Dans d'autres cas il semble possible de faire oeuvre plus pédagogique. Je voudrais rapporter ici une expérience qui réussit à plusieurs reprises sur un petit garçon de six ans, nerveux, impressionnable, irritable et violent. Le résultat fut acquis à l'aide d'un petit discours débité avec douceur tandis que l'enfant était en pleine rage.

« Je sais bien, lui dit-on simplement, que lorsqu'on est en colère, il est très difficile de s'arrêter. Il y a quelque chose qui vous donne envie de continuer à crier et à crier toujours davantage. Mais quelquefois on peut arriver à être plus fort que ce «quelque chose». C'est très chic et très difficile; et il faut vraiment être très énergique pour y arriver il n'y a pas beaucoup de gens qui savent être plus forts que leur colère et la commander au lieu de se laisser commander par elle. »

Bien entendu, le petit garçon ne s'arrêta pas d'un seul coup; mais l'on put bientôt sentir que, malgré ses pleurs, et à travers ses pleurs, il se mettait à écouter et que peut-être il commençait à réfléchir. C'était le moment opportun pour poursuivre :

« Mais ! on dirait que tu te mets à lutter, toi aussi, contre ta colère et que tu réussis déjà un peu à lui fermer la bouche… qui sait? Tu vas peut-être y arriver? C'est ça qui serait bien! Sois brave !… Oh ! encore un sanglot que tu as arrêté… Bravo ! et courage!»

La colère fut ainsi matée et plusieurs autres crises furent surmontées par ce moyen qui contribua à la formation d'une conscience.









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