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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Les époux

L'attitude réciproque des époux, la façon dont ils envisagent le mariage, exerce sur leurs enfants une influence profonde, c'est pourquoi nous publions ici quelques fragments propres à faire réfléchir et à jeter un peu de lumière sur un sujet si délicat et si important. Il nous serait impossible de l'envisager sous tous ses aspects, nous ne dirons rien des rapports sexuels, par exemple, mais tous ceux qui en sont préoccupés feront bien de lire la brochure du Dr G. Richard, «Problèmes conjugaux », à laquelle nous empruntons de nombreux passages.

« L'attitude des parents n'est-elle pas l'influence éducative la plus décisive? Aucun principe, aucune bonne parole ne réussissent à cacher aux yeux des enfants la vraie nature des parents. Et c'est bien leur attitude profonde qui est déterminante dans l'éducation… La nature instinctive de l'enfant doit renoncer à bien des satisfactions spontanées pour qu'il puisse devenir un petit civilisé et obéir à la morale de ses parents. Il a besoin, pour y réussir, de l'exemple d'un père et d'une mère normaux, remplissant aussi pleinement que possible les rôles que leur a dévolu la nature ; il a besoin d'un père viril et d'une mère féminine ; il a besoin en outre que ses parents soient unis. Un conflit entre les parents est toujours nocif pour l'enfant.

Il y a trop de malheurs dans le mariage ; tragédies ouvertes ou secrètes ; divorces, adultères, époux en guerre.
Il y a trop de couples pour lesquels la vie conjugale est une déception; dont le bonheur, brillant au début, s'est décoloré, fané ; dont chaque partenaire va de son côté, suivant ses intérêts personnels et sans s'occuper de ceux de son conjoint.
Il y a enfin trop d'époux qui se croient à peu près heureux mais qui, en réalité, ne tirent de leur association ni le bonheur, ni l'épanouissement que l'amour conjugal pourrait leur procurer. Il y a chez eux quelque chose qui manque, sans qu'ils s'en rendent compte eux-mêmes ; mais quand on les compare à des couples bien harmonisés et bien adaptés à leur vie conjugale, il n'est pas difficile, pour qui a quelque expérience dans ce domaine, de constater soit une diminution de vitalité, soit une irritation sourde qui se traduit dans mille détails de la vie quotidienne.

D'où vient que cela aille si souvent mal dans le mariage? Comment se fait-il que l'amour tourne si fréquemment en indifférence ou en une hostilité plus ou moins ouverte, plus ou moins consciente? Est-il un lien si fragile ? Y a-t-il tant de caractères mal faits ? La volonté des époux, appuyée sur la morale et la foi jurée, n'est-elle pas capable de maintenir le lien conjugal dans sa force et sa beauté ? Que faire pour remédier à une situation si peu réjouissante ?

Ce qu'il faut éviter c'est d'accepter ce qui ne va pas sans chercher à l'améliorer. Cette attitude mène plus souvent à l'éloignement qu'au rapprochement des époux. Le renoncement et l'acceptation ne sont pas toujours aussi sincères et complets que les intéressés voudraient le croire ; on observe alors ce spectacle navrant d'une rancoeur, d'une hostilité, parfois même d'un besoin de vengeance qui se cachent, à l'insu du sujet, sous une apparence de détachement.

On fait souvent mieux, en recherchant ce qui ne va pas - dans le but de l'améliorer, cela va de soi - qu'en s'appuyant sur ce qui va pour se rassurer. L'un n'empêche pas l'autre. La recherche des « manques » n'empêche pas de partager les satisfactions, les joies du coeur, de l'intelligence, de l'activité. Qu'il s'agisse d'intellectuels ou de manuels, il y a une foule de choses qui peuvent être partagées entre époux, une foule de questions et de problèmes qui demandent à être étudiés en commun. Mais il faut y mettre le temps nécessaire, ne jamais attendre qu'on « ait » le temps ; construire chaque jour le lien conjugal en cherchant à pénétrer la vie de l'autre et à s'y intéresser.









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