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Alcoolisme et mariage

La triste et grave question de l'alcoolisme a déjà été traitée bien des fois et sous tous ses aspects. Ce fléau a des conséquences si étendues que les médecins, les sociologues, les éducateurs s'en préoccupent chaque jour. Cependant il serait à souhaiter que parmi ceux-ci, les parents les premiers aient la préoccupation de mieux enseigner à leurs enfants tout ce qui touche à l'alcoolisme. En effet, comment se fait-il que des femmes en arrivent à épouser des alcooliques? C'est la question que s'est posée une élève de notre école genevoise d'études sociales, Mlle G. von Fellenberg, qui, pour essayer d'y répondre, a effectué une enquête auprès de femmes devenues les victimes d'un époux alcoolique.

A chacune des femmes qui ont fait l'objet de l'enquête, les questions suivantes ont été posées :« Comment a-t-elle été amenée à épouser un buveur? A-t-elle ignoré, lors de ses fiançailles, que son futur époux avait des habitudes de boisson? Ou bien, le sachant, s'est-elle laissée attendrir par les promesses de son fiancé? Ou encore a-t-elle cédé à des menaces ou à une contrainte? Quel est dans sa décision le rôle joué par son ignorance ou son manque d'expérience? »

Les années de jeunesse jouent un rôle si important dans la vie de chacun, qu'il est très naturel de commencer par essayer de savoir de quel milieu sont sortis ces malheureux et quelle a été leur éducation. Si quelques-unes de ces femmes ont eu une enfance heureuse, nombreuses sont celles qui ont connu une jeunesse dure et difficile. Dans bien des familles l'alcoolisme a déjà existé. Si une jeune fille est malheureuse chez ses parents, il est compréhensible qu'elle cherche à quitter la maison paternelle aussi vite que possible, même si c'est pour épouser un ivrogne.

Quant aux hommes, la plupart n'ont pas su dans leur enfance, ce qu'est l'esprit de famille. Ils n'ont pas connu la joie de l'instant où l'on se retrouve tous en confiance autour du père ou de la mère Ils ont ignoré ce qu'est la douceur de la « maison ». Ne soupçonnant pas tout ce que l'on peut trouver dans sa famille, son foyer, ils ont recherché de la compagnie dans des clubs, des sociétés où les occasions de boire se multiplient.

Il en est qui ont eu un attachement exclusif pour leur mère. Ces fils gâtés par leur mère, ont été mal préparés pour lutter contre une mauvaise habitude qui est devenue un vice.

Un second facteur important à considérer est l'état pécuniaire du ménage : la misère s'est révélée à la fois cause et effet de l'alcoolisme. Beaucoup de jeunes couples se sont mariés sans économies, sans gain suffisant, ou bien avec des ressources modestes n'ont pas su se mettre en ménage selon leurs moyens. De là sont nés bien des conflits et des soucis qui poussent à la boisson.

Il semble aussi que beaucoup trop de jeunes gens se sont unis sans se connaître suffisamment. Dans plusieurs de ces mariages malheureux les femmes sont plus âgées que les hommes. Est-ce là le hasard, ou bien l'alcoolique cherche-t-il un soutien dans son épouse, ou bien la femme préfère-t-elle épouser un ivrogne que de rester seule?

Un point très important ressort de cette minutieuse enquête : plus de la moitié des femmes interrogées avouent n'avoir rien su de la question de l'alcoolisme avant leur mariage. Quelques-unes ont eu un père ou une mère adonnés à la boisson et par conséquent ont pu en souffrir profondément; ces jeunes femmes semblent avoir oublié au moment de leur mariage tous leurs tristes souvenirs d'enfance. Celles-ci l'ont accepté par amour, par inexpérience, par esprit de sacrifice, par pitié, persuadées que leur union guérirait le buveur. Hélas, l'enquête de Mlle von Fellenberg montre que ce cas est très exceptionnel. En effet sur les 40 ménages auxquels elle s'est adressée, un seul époux a renoncé après le mariage à ses tristes habitudes. L'usage de l'alcool affaiblit la volonté, augmente la dépression morale ce qui rend plus difficile l'effort que doit faire le malade, car l'alcoolique en est un, pour renoncer à sa boisson.

Arrivée à la fin de son travail, Mlle von Fellenberg constate qu'il est difficile de donner une réponse satisfaisante à la question posée au début: « Comment se fait-il que des femmes se décident à épouser un alcoolique » ? Certaines choses jouant un rôle important ne peuvent être découvertes par l'enquête; mais voici ce qu'elle en a déduit: « Les femmes ne sont pas assez préparées au mariage et à ce qu'il demande. Elles n'essaient pas de véritablement connaître leur fiancé et ne s'intéressent pas assez à ses goûts. Elles ne sont pas assez critiques vis-à-vis de celui-ci et ne se rendent pas compte des responsabilités qu'apporte le mariage, particulièrement avec un conjoint alcoolique. »

Ceci doit être compris des parents et des éducateurs. En effet de tout ce travail de patience, animé d'un esprit d'entr'aide, il se dégage comme un appel aux parents:
Développez chez vos fils l'esprit de famille; cela les achemine inconsciemment au désir de posséder eux-mêmes un jour, un foyer et de la famille. Développez chez vos enfants le sens des responsabilité. Expliquez-leur bien ce qu'est le mariage et ce qu'il exige. Eveillez chez vos filles le désir de s'intéresser à la valeur morale, aux habitudes de l'homme qui sera leur compagnon. Montrez-leur que pauvreté et insouciance conduisent à l'alcoolisme.
Enseignez à vos enfants quels sont les tristes effets de l'alcoolisme chez la femme au point de vue de la maternité, sur la vie de famille où il introduit le désaccord et le désordre matériel et moral.
Mettez vos jeunes filles en garde contre le danger d'épouser un alcoolique dans l'espoir de le sauver.
Cela demanderait de la part de l'épouse une grande fermeté, une volonté tenace et constante, un sacrifice total, sacrifice qui, nous l'avons vu, est le plus souvent inutile. Qu'elles sachent bien que le mariage ne guérit pas le buveur.









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