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Réflexions d'une mère de famille
La collaboration entre parents, d'une part, et maîtres et maîtresses, d'autre part, est chose souhaitable et bienfaisante.
L'école et la famille doivent se tendre la main dans la grande tâche de l'éducation des enfants. Leur action se complète. La maîtresse ne voit pas l'enfant avec les mêmes yeux que les parents et peut rendre de réels services en signalant telle déficience - aussi bien physique que psychique - qui avait échappé à la vigilance de ceux-ci. Le cas contraire se produit souvent aussi. Tel enfant, révolté contre l'école ou tout simplement réfractaire à la scolarité obligatoire, se comporte d'une manière très différente à l'école et à la maison. Une conversation des parents avec le maître permettra à ce dernier de connaître un côté insoupçonné du caractère de son élève et de ne pas le juger d'une façon trop unilatérale.
Citons quelques cas de bonne collaboration entre l'école et la famille :
Un garçon de 10 ans « traîne sur ses devoirs » quand il rentre de l'école et ne réussit jamais à les terminer à temps, au désespoir de sa mère. Le maître, mis au courant de la chose, conseille de permettre à l'enfant fatigué de se détendre en rentrant de l'école jusqu'à cinq heures et demie et de lui donner ensuite trois quarts d'heure exactement pour faire ses devoirs, le forçant ainsi à se concentrer et à travailler rapidement. Le résultat fut excellent et le travail de l'enfant s'améliora.
Dans une classe de fillettes, le maître de chant se plaignait du fait que ses élèves ne prenaient pas son enseignement au sérieux et ne faisaient pas leurs tâches de solfège. Le matin de la leçon de chant suivante, la maîtresse demande aux élèves qui n'ont pas préparé leurs devoirs de s'annoncer. Deux seulement le font et sont punies, alors que plus de la moitié de la classe était dans le même cas. Amertume chez les fillettes, dont la franchise avait été si mal récompensée. Une des mamans vient en parler à la maîtresse. Stupéfaction, elle ignorait que ses élèves la trompaient. Sans faire de personnalité, la mère en question lui met le doigt sur bien des faits insoupçonnés, qui la rendirent plus clairvoyante à l'avenir.
Parlons encore d'un autre cas, où le caractère de la maîtresse, très vive, se heurtait à celui d'une fillette trop lente et timide. Les qualités réelles de la maîtresse, excellente pédagogue, n'avaient pas de prise sur cette enfant, qui devenait de plus en plus nerveuse. Que faire dans un pareil cas, sinon confier pour l'année suivante, l'enfant à une autre maîtresse, dont le tempérament s'accordera mieux avec la douceur et la timidité de la fillette. Des démarches semblables sont délicates; mais nombreux sont les membres de notre corps enseignant, toujours dévoués à leur tâche, capables de les comprendre et qui les désirent.
Dans les conversations entre maîtres et parents, les susceptibilités personnelles doivent s'effacer devant un problème unique: le bien de l'enfant.
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