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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURLa journée de l'écolier L'écolier passe une partie de sa journée à l'école et une autre partie hors de l'école. Sa conduite ici dépend en grande partie de ce qu'est sa conduite là. Si l'enfant doit être à l'école dispos, attentif, réceptif, toute son attitude en un mot dépend pour une bonne part de son comportement hors de l'école, c'est-à-dire à la maison. L'écolier nerveux, fatigué, distrait, ne jouit sûrement pas à la maison de l'atmosphère qui lui est nécessaire, atmosphère faite de compréhension, de calme et d'ordre. C'est là qu'intervient une fois de plus la grande responsabilité des parents. L'heure du lever devra être fixe après avoir été judicieusement choisie par les parents. Ce choix devra tenir compte du temps nécessaire à la toilette et au déjeuner et de la durée du trajet du domicile à l'école, durée qui dépendra de l'âge de l'écolier, du mode de locomotion, etc. L'enfant doit arriver à l'heure à l'école. Comme le dit M. B. Bouché (1): « L'élève exact, régulier à l'école est un enfant qu'on élève bien à la maison, c'est-à-dire un enfant que ses parents éduquent selon le bon sens, en lui faisant contracter de bonnes habitudes. C'est un élève qui, grâce à une mère assez intelligente et courageuse pour se montrer irréductible sur l'heure du lever reconnue opportune, se lève assez tôt pour se laver convenablement, pour s'habiller avec soin, déjeuner sans hâte. Bien souvent ce prélude de la journée est manqué et bâclé. On se lave à peine, on s'habille en courant, on déjeune à moitié, tout en mettant les bouchées doubles; alors on se présente à l'école défraîchi, fatigué. Les arrivées tardives à l'école dépendent le plus souvent du manque de fermeté que les parents montrent à propos de l'heure du coucher et du lever. En effet, l'enfant qui se lève le matin indolent, apathique, qui traîne dans ses préparatifs, part trop tard et arrive en retard, est celui qui a peu et mal dormi. Pour que l'enfant puisse se lever assez tôt, il est nécessaire qu'il se couche assez tôt. Le petit récidiviste du retard est la victime des mauvaises habitudes de ses parents : absence de régime, d'esprit de suite et de volonté. Le manque d'exactitude à l'école est une habitude déplorable dont l'enfant aura beaucoup de peine à se défaire plus tard. Disons comme M. B. Bouché: « Quand un écolier est le récidiviste du retard, il faut trancher dans le vif pour qu'il n'en devienne pas le malade chronique. Il y a des gens qui arrivent en retard partout, qui courent derrière tous les trams, qui courent pour tous les trains, toutes les besognes, tous les rendez-vous, toutes les réunions d'affaires et de famille, qui font attendre leurs amis, leurs parents, qui sont en retard chez eux pour le déjeuner ou le dîner, fléaux des autres, fléaux d'eux-mêmes. Ces gens furent en leur temps, à l'école, des habitués du retard. » Les quelques instants de liberté entre la classe de la matinée et celle de l'après-midi doivent apporter à l'écolier une détente autant physique que morale. Ici encore apparaît le devoir de la mère de famille qui doit préparer et servir un repas dans des conditions favorables à une bonne hygiène. Des aliments mal mastiqués, avalés en hâte, dans une atmosphère de nervosité, un retour précipité en classe sont les causes d'une digestion difficile qui rend l'enfant somnolent, apathique. A quatre heures, l'écolier rentre chez lui. Avant de faire ses devoirs pour le lendemain, un court répit lui est nécessaire. Son estomac réclame, son cerveau est fatigué. Quelques bonnes tartines (si cela est possible) lui redonnent vite force, vie, courage. Entre le goûter et le repas du soir, l'emploi du temps doit être bien ordonné par les parents. Ceux-ci doivent montrer une grande fermeté en exigeant que le travail d'école soit « enlevé » au lieu d'être tiré en longueur sans aucun profit. De plus, la soirée ne doit pas être remplie par le goûter, les devoirs, le dîner: il doit rester du temps pour le repos, le délassement, la distraction, le jeu pour les petits, la lecture pour les grands, le dessin, le modelage, la musique… Les écoliers ont besoin de bien dormir et de dormir longtemps; la durée du sommeil dépendra de l'âge de l'enfant. Quant à sa qualité qui a une si grande importance, elle sera une conséquence immédiate des conditions d'hygiène relatives aux repas du soir et aux soins de toilette. Un repas pris trop tard, des aliments lourds ou trop abondants procurent une digestion difficile et un sommeil agité. Et maintenant disons avec M. B. Bouché : « Et bonne nuit! et bon lever demain matin! Une nouvelle journée commencera. Elle ne pourra pas être identique à celle qui vient de finir. Elle devra être meilleure, car si l'on a le droit de vivre, l'on n'a pas celui de végéter. » (1) B. BOUCHÉ: L'Education morale. |
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