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Quelques notions de psychologie éducative

Il est une question grave qui se pose à nous continuellement: comment arriver la maîtrise de soi? ou, en d'autres termes: que faire pour être moins nerveux?

Pourquoi ce problème est-il pareillement à l'ordre du jour? Avant tout, il faut que nous nous rendions compte que les circonstances dans lesquelles nous vivons ont énormément changé ces dernières années.

Nous sommes dans une époque de transition, époque révolutionnaire, pouvons-nous même dire. Les notions des choses, les valeurs, les traditions ont été renversées ou bouleversées. En même temps nous vivons une période de suggestion massive, qui nous atteint de tous côtés : par la radio, les journaux, les racontars de toutes sortes. Autrefois, un cercle plus restreint de nouvelles lentes à venir, mettait à l'abri de toutes ces influences extérieures, et l'être humain pouvait se développer d'une façon plus harmonieuse. Mais, aujourd'hui, Paris, Rome ou Berlin viennent jusque dans notre chambre…

Il n'est pas étonnant que nos nerfs en aient subi le contre-coup. Il nous est donc beaucoup plus difficile qu'à nos parents d'avoir une vie équilibrée et harmonieuse. Il est aussi plus compliqué d'élever nos enfants; ils sont des êtres encore plus suggestionnables que nous et ne sont pas suffisamment protégés contre le bruit et l'agitation qui nous entourent de toutes parts.
C'est pourquoi, à l'heure actuelle, nous voyons les éducateurs, les médecins, les psychologues, de même que des parents plus conscients que d'autres, pousser un cri d'alarme. Ils essayent de lutter contre les dangers qui menacent le développement normal de la jeunesse, au moyen de publications, de conférences ou de causeries destinées à vulgariser quelques notions élémentaires de psychologie et de pédagogie.
Je n'aborde pas un sujet nouveau. Il a déjà été question, dans ces pages, du livre du Dr Tournier, que vous avez sans doute toutes lu. Cette lecture vous a fait réaliser combien la santé physique est dépendante de notre état psychique. Par contre, bien des notions nouvelles, comme celle d'inconscient, de subconscient, et toutes les manifestations qui en découlent, vous sont encore confuses, et je voudrais essayer d'y mettre un peu de clarté.
Le Dr Tournier a beaucoup parlé d'inconscient et de tous les tours qu'il nous joue. Mais qu'est-ce que l'inconscient?
J'ai entendu comparer le conscient, le subconscient et l'inconscient à un appartement. Le conscient est un magasin bien en ordre, où nous avons accès à volonté. Nous y retrouvons les objets que nous y avons posés, bien classés et étiquetés sur des rayons.

Le subconscient est l'arrière-boutique, où nous avons mis tout ce que nous n'employons pas couramment. L'accès en est plus difficile et il y règne un certain désordre.
L'inconscient est une cave, qui s'ouvre par une trappe, où nous jetons pêle-mêle tout ce qui nous déplaît ou tout ce qui nous fait peur. Ce qui est jeté par cette trappe tombe dans un trou noir où nous n'avons pas d'accès. Les choses, les pensées que nous y avons jetées disparaissent dans l'oubli, tout en existant quand même. C'est ainsi que les enfants, et surtout les tous petits enfants se débarrassent de tout ce qui leur a fait peur, quelquefois une peur telle qu'ils ne pourraient en supporter même le souvenir.
Ce mécanisme, consistant à faire disparaître dans l'inconscient ce qui est trop pénible, s'appelle le refoulement.
Le contenu de l'inconscient (autrement dit tout ce qui a été « refoulé » dans l'enfance) peut être aussi comparé à une chaudière. Tant que la pression est normale, il ne se passe rien d'extraordinaire. Mais, sous l'impulsion d'une circonstance fortuite, d'un souvenir ou lorsque nous sommes replacés dans une situation analogue à celle qui nous a fait souffrir dans notre enfance et que nous avons refoulée, il arrive que la pression monte et qu'un accident se produise. Le plus souvent ce n'est qu'un symptôme: la soupape de la chaudière joue et l'on entend un sifflement de la vapeur. Ce phénomène se traduira, dans notre psychisme, par des pleurs, de la bouderie, une colère subite, ou une crise de nerfs, souvent à propos d'une futilité. Notre entourage n'y comprendra rien, pas plus que nous, du reste. Ce sifflement de la locomotive devrait toujours être un avertissement qu'il y a là un point douloureux, «mal digéré » qu'il serait utile de dépister et de mettre à jour.

D'autres fois, plus rarement heureusement, la pression monte davantage, et c'est l'explosion, la catastrophe. On assiste alors à des dépressions nerveuses ou à des crises qui nécessitent un séjour dans une maison de santé.

Une chose caractéristique, c'est que le contenu de notre inconscient n'évolue pas avec notre intelligence. Il reste dans la cave à l'état où nous l'avons jeté quand nous étions petits.

Une des causes les plus connues des refoulements enfantins est le sentiment de jalousie que l'enfant peut avoir vis-à-vis du petit frère ou de la petite soeur qui est venu prendre sa place. Ce sentiment peut être très violent et suggérer des pensées si mauvaises (désir de se débarrasser de l'intrus, envie de le jeter par la fenêtre, de le tuer…) que l'enfant lui-même en a peur. Il réussit, à force de lutter contre ce sentiment, à le faire disparaître dans son inconscient. Il oublie cette jalousie, mais cette dernière existe toujours et peut réapparaître, souvent beaucoup plus tard. Les sentiments enfouis dans l'inconscient n'ayant pas évolué, nous réagissons, au moment où ils réapparaissent, comme des enfants, d'où un comportement enfantin, incompréhensible de la part d'un adulte parfois très intelligent.

Le petit enfant n'est pas objectif. Il est subjectif; il pense avec violence. C'est pourquoi un autre élément de cet inconscient, est son agressivité.

Il ne faut pas avoir peur de la violence de l'enfant, car elle fait partie de sa nature. L'enfant a besoin de s'extérioriser. A vouloir aller trop vite, en éducation, on risque de faire du mal. Par exemple, pour cette question de jalousie. il est dangereux de dire à l'enfant que c'est mal d'être jaloux. En faisant intervenir la morale trop tôt, on risque de produire le refoulement d'un sentiment naturel à l'enfant, car il aime avec violence. Il faut, au contraire, arriver à calmer ses angoisses, à faire passer le sentiment d'insécurité dont il souffre en l'aimant encore davantage, en lui prouvant qu'il se trompe. Ce n'est que peu à peu, à mesure que l'enfant grandira et évoluera, que nous pourrons faire intervenir des notions de morale dans l'éducation.

De même, dans l'éducation de la propreté, il faut savoir aller pas à pas. L'enfant normal passe par un stade où il a un certain plaisir à être malpropre. Il a besoin de prendre contact avec la matière. Il aime à jouer avec de la terre, de l'eau, à se barbouiller, a se salir. Si l'on veut avoir à tout prix un enfant trop propre, on refoule cet instinct naturel de l'enfant, avec tous les dangers que cela comporte pour l'avenir.

Les parents devraient savoir qu'avec chaque chose refoulée, l'enfant enterre une partie de son énergie; C'est ainsi que nous voyons des enfants qui ont été trop bien dressés (ou trop rapidement) devenir des « enfants modèles » sans volonté, incapables de prendre une initiative.
Il faut souvent alors un traitement long et coûteux pour arriver à libérer cette énergie, à délivrer l'enfant des angoisses, quelquefois des obsessions qui l'empêchaient de s'épanouir normalement.
C'est pourquoi nous saluons avec joie les efforts faits ces dernières années par le corps médical dans le but de donner aux parents et aux éducateurs quelques notions élémentaires de cette science nouvelle, si nécessaire aujourd'hui, qu'est la psychologie.









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