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L'amour de la nature, sa portée éducative

Fouillons un peu dans nos souvenirs d'enfance. N'en est-il pas parmi ceux qui nous restent particulièrement vivants ou lumineux, quelques-uns qui sont dus à la merveilleuse découverte de la nature ?
Celle-ci renferme tant de richesses, elle offre de si multiples occasions de s'instruire. Il faut que nos enfants apprennent à les connaître aussi vite que possible. « Si j'étais roi de France, écrivait Alexandre Dumas fils, je ne permettrais à aucun enfant de moins de 12 ans d'entrer en ville. Jusque là, les enfants devraient vivre au grand air, au soleil, dans les champs, dans les bois, en compagnie de chiens et de chevaux, face à face avec la nature qui fortifie le corps, qui ouvre l'esprit et l'intelligence, qui poétise l'âme et éveille en elle une curiosité plus précieuse que toutes les grammaires du monde. Ils comprendraient les bruits comme les silences de la nuit, ils auraient la meilleure des religions, celle que bien lui-même révèle dans le spectacle magnifique ses miracles quotidiens. »
Mais l'enfant peut-il de lui-même découvrir toutes ces richesses? Il réagit très différemment suivant son tempérament. C'est à nous de savoir dépister, comprendre ses tendances et de savoir développer son sens esthétique et son goût de connaître.

Cherchons avec lui ou expliquons-lui le pourquoi et le comment de chaque chose. A côté d'une curiosité réelle, naîtra peu à peu l'amour de la nature.

L'enfant s'intéressera d'autant plus facilement à une chose s'il sent que celle-ci est admirée par l'adulte. Sachons lui transmettre notre enthousiasme pour le calme de cette tiède soirée d'été, la fraîcheur de la verdure après la pluie, la senteur des acacias en fleurs qui nous arrive par vagues silencieuses. Montrons-lui que les spectacles les plus familiers renferment déjà tant de beautés une simple prairie où les fleurs font des taches multicolores; une rivière qui coule mollement entre deux rives de verdure, un vieux pont aux pierres noires et moussues.

G. Sand, dans ses « Mémoires » raconte comment sa mère sut lui inspirer un vif amour de la nature : « Ma mère, dit-elle, m'ouvrait instinctivement et tout naïvement le monde du beau en m'associant dès l'âge le plus tendre à toutes ses impressions. Ainsi, quand il y avait un beau nuage, un grand effet de soleil, une eau claire et courante, elle me faisait arrêter en me disant : « Voilà qui est joli, regarde » Et, tout aussitôt, ces objets, que je n'eusse peut-être pas remarqués de moi-même, me révélaient leur beauté, comme si ma mère avait eu une clef magique pour ouvrir mon esprit au sentiment inculte mais profond, qu'elle avait en elle-même. »

Il faut aussi intéresser l'enfant à la vie des êtres, bêtes et plantes, qui peuplent nos campagnes.
Avec les bêtes, l'enfant fraternisera volontiers. La vie et le mouvement des animaux font presque partie inhérente de la vie des petits. Il faut leur apprendre à aimer les animaux, à les connaître, à les protéger. Quelle merveilleuse occasion de développer leur observation que de guetter ces petits oiseaux construisant leur nid, de voir comment la grosse poule noire cache ses poussins sous ses ailes à la moindre alerte, d'écouter le piaillement de cette nichée de jeunes moineaux qui réclame sa nourriture

Les plantes ont moins d'attrait pour l'enfant. Celui-ci les saccage même sans scrupule ; toutefois les fleurs, par leurs couleurs, l'attirent et lui plaisent, mais son intérêt ne va pas très loin. Il suffira peut-être de raconter à l'enfant une histoire qu'une fleur nous suggérera par sa forme, sa couleur ou son nom, pour qu'il se mette à l'observer.

Les vacances scolaires sont le moment le plus fructueux pour placer l'enfant en contact avec la nature. Dans un joli cadre, l'attention éveillée, amusée fournit un effort qui est un plaisir puisqu'il est toujours suivi d'une découverte. Intéressons l'enfant sans le fatiguer ; il doit se détendre complètement pendant cette courte période de répit. Ce qu'il faut s'efforcer de développer en lui, c'est l'initiative, la curiosité, le désir de voir et d'apprendre du nouveau.

Lorsqu'il reviendra d'expédition par exemple, les parents doivent s'intéresser à ce qu'il a vu ou découvert, mais ne pas le questionner. Suivant sa nature, l'enfant n'aime pas être interrogé; ce qui est essentiel, c'est qu'il sente ce que nous, adultes, admirons et aimons.

Suivant les goûts de l'enfant, on encouragera une collection de plantes, de papillons, de minéraux. On fixera des souvenirs par le dessin, la photographie. Pour occuper les jours de pluie, on fera de petits travaux manuels où interviendra une décoration de fleurs, de feuilles, d'animal remarqués au cours d'une promenade. Un carnet de nature entrepris pendant un séjour, stimulera l'observation de l'enfant, fixera son attention, l'obligera à préciser sa pensée, à poser des questions. Les petits travaux agricoles permettront un contact étroit avec la nature. Avoir un coin de jardin à soi, déposer soi-même dans la terre de petites graines qui donneront un joui' de si belles fleurs ou de si bons légumes, n'est-ce pas merveilleux

Certains jeux constituent un excellent auxiliaire pour éveiller la curiosité de l'enfant. La rapidité de son observation peut être développée par des jeux de concours «Qui va me chercher trois feuilles de chêne, trois feuilles de châtaigner et une de marronnier? » ou bien « Faites 50 pas et arrêtez-vous devant un orme dont le tronc se divise en 7 branches et qui
contient un message. Dans ce message, il peut être posé une question à laquelle les enfants répondent: « Observez une minute de silence et retenez les bruits entendus. » Ou bien «Evaluez la hauteur de ce peuplier » etc.

Les groupements de scoutisme apportent une aide précieuse aux parents pour les aider dans leur tâche si belle qui est celle d'instruire l'enfant tout en lui faisant apprécier la beauté du monde extérieur. Il est si nécessaire de pouvoir jouir de toutes ces richesses, ne sont-elles pas celles que nous pourrons toujours avoir sous nos yeux ? Ruskin le rappelait dans cette phrase éloquente: «O hommes de peu de foi, quelque pauvres, quelque las que vous soyez, quelque humble que soit votre entourage, n'avez-vous pas toujours au-dessus de vos têtes, le ciel vaste et sans limite, où sont peints pour vous les plus splendides tableaux que vous puissiez voir, si seulement vous avez assez de coeur, assez d'âme pour lever les yeux et les regarder. »









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