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A propos de l'hérédité

La théorie de l'hérédité, telle qu'elle est si souvent comprise, est un oreiller de paresse pour beaucoup d'entre nous. Il est si facile de dire, en parlant de tel défaut ou de tel travers d'un enfant: nous n'y pouvons rien changer il l'a hérité de sa mère, de son père ou de son aïeul. Et voilà, l'étiquette est mise : l'enfant sera sa vie durant un apathique ou un agité, un colérique ou un gourmand. Comment voulez-vous dans ces conditions qu'il essaie de lutter contre ses mauvais penchants?
Je ne vais pas aborder ici les théories modernes de l'hérédité. Ce serait trop long et pour d'aucun fastidieux, mais je voudrais essayer de faire comprendre qu'il ne faut pas confondre deux choses : l'hérédité et la contagion morale.
Parlons d'abord de l'hérédité. Elle est indéniable. Nous recevons de nos ancêtres des tendances, un « terrain » comme on l'appelle volontiers, plus ou moins nerveux ou apathique, plus ou moins délicat au point de vue de nos sensations, plus ou moins sensible aux influences extérieures. Nous pouvons de même hériter d'eux des aptitudes artistiques, le goût des choses abstraites ou de l'attrait pour un métier. Nous héritons également certains traits de notre visage ou de notre structure, dans quelques cas tragiques, des tares alcooliques, syphilitiques ou psychopathiques.
Les tares physiologiques graves mises à part, tous ces caractères hérités ont peu d'importance en regard des caractères acquis sous l'influence du milieu. Les enfants subissent depuis tout petits la contagion du milieu. Dans la plupart des cas ils imitent ceux qui les entourent et ceci est primordial dans la formation de leur caractère. Prenons par exemple un père colérique : depuis leur plus tendre enfance, son fils et sa fille assistent à ses accès de colères, pour eux papa est admirable, il ne peut pas se tromper, il est leur modèle. Donc les colères sont quelque chose de bien. C'est une manifestation de force et de puissance; faisons comme papa.

Il peut aussi arriver qu'avec un père colérique les enfants, au contraire, souffrent, se sentent faibles et tout petits. Comme leur mère, peut-être, ils n'oseront pas relever la tête, pas manifester leur volonté de peur d'éveiller la terrible colère. Ils deviendront alors timides et veules devant la vie. Dans ce cas, leurs enfants, à leur tour, devant le caractère mou, sans volonté de leur père ou de leur mère reprendront l'attitude emportée de l'aïeul.
On crée ainsi des dynasties continues ou alternées de colériques, dont rien ne vient briser la chaîne. Dans la famille on dira : Personne n'y peut rien changer, c'est héréditaire depuis plusieurs générations.
Il en est de même pour la plupart de nos défauts et de nos tendances. C'est pourquoi nous, les parents, qui avons la responsabilité de l'âme et du caractère de nos enfants, nous devons faire l'impossible pour nous corriger; si nous ne pouvons pas le faire nous-même, crions à l'aide. Combien d'enfants difficiles ou nerveux ont été guéris parce que les parents eux-mêmes se sont fait soigner et sont devenus des êtres équilibrés. Malheureusement, trop souvent, les parents ne souffrent pas de leurs travers ou de leur manque d'équilibre. Ils y sont habitués, ils se sont, si j'ose le dire, installés dans leur état et, de ce fait, ne se rendent pas compte du mal que bien inconsciemment ils font à leurs enfants.
N'oublions donc jamais que l'influence du milieu est plus importante que l'hérédité; qu'elle peut, dans beaucoup de cas contrebalancer efficacement cette dernière, même si elle est chargée, et souvent en effacer complètement les traces.
Si, par exemple, un enfant manifeste quelques tendances à la nervosité, efforçons-nous de lui donner une vie très calme. Si le père ou la mère sont eux-mêmes des nerveux, qu'ils lui montrent dès son plus jeune âge, les efforts faits pour lutter contre ce travers qui leur joue si souvent de mauvais tours.
Contrairement à ce que beaucoup de personnes croient cette attitude ne diminuera en rien l'autorité des parents. Heureusement, les qualités sont aussi contagieuses que les défauts, et l'enfant est encouragé dans ses propres luttes par cet exemple.
Pour terminer une simple anecdote vécue une jeune femme vient d'être abandonnée avec ses trois enfants par le chef de famille, homme bon mais faible. Il est attiré par une autre femme et demande le divorce. L'aîné, un garçon en veut d'autant plus à son père que jusque là, il l'adorait.
Un jour, quelqu'un remarque devant lui : Maurice ressemble étrangement à son père. L'enfant en conçoit une véritable détresse et le soir, plein d'angoisse, il dit à sa mère : « Maman, tu as entendu, je ressemble à papa, et si j'ai hérité de son caractère? »
La mère répondit : «Mon grand, ne crains rien, ta figure, tu ne peux pas la changer, mais ton caractère tu peux le faire. Papa n'a malheureusement pas eu une mère qui ait su s'occuper de lui. Ce n'est donc pas sa faute. Toi tu as une maman qui pense à toi, qui t'aime et qui t'aidera ».
J'aime cette réponse, combien courageuse. Cette mère a trouvé le vrai moyen de tranquilliser son enfant et de lui redonner confiance. En agissant ainsi, elle diminuera, ou même rendra stérile l'influence du père, aussi bien au point de vue de l'hérédité possible qu'à celui de la contagion morale.









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