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Ceux qui nous dépriment
Même pour les gens dont le système nerveux est résistant, le contact de certaines personnes agressives ou simplement agitées est déprimant; réagir contre leurs discours ou leurs actes et se protéger contre leur mauvaise influence fatigue l'individu sain et lui vaut une déperdition des forces nerveuses.
Ceux qui nous dépriment peuvent être les meilleures gens du monde et être incapables de suivre une idée jusqu'au bout. Ils ne savent jamais où ils en sont. Ecoutez cette jeune agitée : « Qu'ai-je fait de mes gants? Les voici. Non, je me trompe; je croyais pourtant bien les avoir laissés sur cette table. Oh! cette lettre urgente que j'ai oublié d'écrire Je rachèterai des gants, voilà. Pleuvra-t-il? Je prends un parapluie? Ce serait prudent. Non, car je l'égare toujours. Il fait plus froid qu'hier. Je ne sais pas quand je rentrerai
, etc. »
Il faut penser et parler posément, ne pas filer par la tangente, attendre la réponse à la question que nous avons posée, ne pas faire les demandes et les réponses, ne pas s'emparer de la phrase de notre interlocuteur et la terminer fébrilement, ne pas annoncer toujours des intentions de faire quelque chose que jamais on ne fera et ne pas parler sans s'arrêter. Au prix de l'observance de ces quelques règles, nous échapperons au danger de déprimer autrui.
Dans la cohorte des « déprimants », outre les agités et les désordonnés, il y a les contradicteurs systématiques et les querelleurs qui tous grignotent nos forces nerveuses. Ils parlent, ergotant, discutant, querellant, et notre seule protection contre ces fâcheux est de les fuir. Oui, mais ce n'est pas toujours faisable : dans la famille, dans la profession, ils ne nous exaspèrent que trop souvent. Un bon conseil : pour se garder d'eux, il ne faut jamais les suivre sur leur terrain mais les ramener implacablement aux faits précis en leur parlant non pas au nom de nos propres idées, mais au nom des principes. De cette façon et en évitant de discuter avec ceux qui ne demandent que cela et de nous laisser embrouiller par eux, nous aurons des chances de mater ces désordonnés et de les empêcher de nuire.
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