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Comment occuper nos enfants avant leur entrée à l'école

Beaucoup de parents se demandent comment ils doivent occuper leurs enfants avant leur entrée à l'école. Quelques-uns d'entre eux sont encore persuadés qu'ils leur rendent un grand service en leur enseignant, souvent sans que l'enfant y mette le moindre enthousiasme, à lire et à écrire.

Le petit enfant de moins de 6 ou 7 ans, sauf quelque rares exceptions, n'éprouve absolument pas le besoin de lire s'il n'y est pas incité. Il a encore trop d'autres choses à apprendre et à découvrir. Son adaptation à la vie pratique est loin d'être satisfaisante, et nous mamans, avons bien des moyens de préparer l'enfant à sa future vie scolaire.

Nous commencerons par lui laisser de longues heures pendant lesquelles il s'occupera spontanément, souvent à des jeux auxquels nous ne comprenons pas grand chose, et qui donnent parfois l'impression que l'enfant perd son temps.
C'est une erreur. Pendant ces moments de rêverie, de jeux puérils, l'enfant se retrouve lui-même. Il se repose aussi de tous les efforts qu'exige de lui l’adaptation lente mais inexorable de ses instincts de sauvage à notre vie d'êtres sociaux et civilisés. Cette évolution, qui est aussi une acceptation, doit se faire en grande partie pendant les sept premières années de la vie. Si elle est entravée et ne s'accomplit pas normalement, l'enfant en souffrira plus tard et le développement harmonieux de son caractère s'en ressentira.

Pendant toute cette période, l'enfant a spécialement besoin d'être aimé, entouré par sa mère, qui saura avec amour et sollicitude doser les difficultés. Nous nous imaginons mal tous les renoncements que nous exigeons de nos tout petits dont l'existence nous paraît si facile et digne d'envie. En voici quelques exemples :
Il doit s'habituer à la propreté. C'est plus simple de mouiller son lit ou sa culotte plutôt que d'interrompre son sommeil ou ses jeux!…

S'adapter aux heures régulières : ne pas pouvoir manger quand on a faim avant l'heure du repas n'est pas toujours facile. Maman ne veut pas comprendre que c'est une cruauté d'attendre papa pour dîner quand on rentre affamé du jardin à 11 heures et demie. Et si pour diminuer sa déception et tromper sa faim on retombe dans la vieille habitude de sucer son pouce, comme on le faisait au berceau, maman gronde !…

Croyez-vous que cela soit aisé de se taire parce que maman parle avec une dame quand on arrive tout excité raconter l'incident dont on vient d'être témoin, faire part d'une déception ou, au contraire, d'une réussite inespérée. Et encore ne suffit-il pas de se taire, mais il faut dire gentiment bonjour, tendre la main et souvent répondre à des questions qui ne sont pas du tout intéressantes.

Comme cela était plus agréable quand maman nous habillait. Elle nous donnait un petit baiser ici ou là et tout allait si vite. Les bas étaient toujours du bon côté et les boutons se boutonnaient comme par magie. C'était amusant, de temps en temps, d'essayer d'enfiler un soulier, une chemise ou une culotte. Quand on réussissait, maman nous complimentait. Maintenant il faut faire cela tous les jours, même si c'est beaucoup plus amusant de regarder par la fenêtre, ou de jouer avec ses plots, son train ou sa poupée. Maman trouve qu'on ne se dépêche jamais assez…

Je pourrais continuer cette énumération et citer encore quantité d'actes journaliers qui doivent, peu à peu, devenir des habitudes ou des automatismes. Tous ils exigent de l'enfant, pendant un temps plus ou moins prolongé, de gros efforts d'attention ou de maîtrise de soi-même.

Pendant ces jeux qui nous paraissent inutiles ou parfois désagréables parce que bruyants ou salissants, l'enfant apprend encore toutes sortes de choses très enrichissantes. Il verra, par exemple, qu'on peut mettre de la terre ou des pierres dans un seau jusque par dessus le bord, mais qu'avec l'eau c'est impossible.

Il apprendra qu'on fait de jolies constructions avec de la terre ou du sable humide à point, niais qu'une fois desséchées, toutes ces oeuvres patiemment moulées retombent en poussière. Il apprendra peu à peu que les irrégularités du sol font dévier la balle ou compromettent l'équilibre nécessaire à la construction d'une tour en plots. Il expérimentera que les gravures qu'il déchire ne se reforment jamais comme avant, qu'il en sera de même des objets cassés ou démontés brutalement. Il se rendra compte qu'un marteau est lourd et fait mal quand il frappe le doigt au lieu du clou, que les clous on les aiguilles piquent, que les ciseaux peuvent couper les doigts si l'on n'y prend pas garde.

Bref, les innombrables expériences qu'il fera et souvent refera, parfois à ses dépens, meubleront son esprit. Quand il arrivera à l'école, riche de tout ce bagage, il comprendra mieux les leçons de choses. Sa propre activité lui permettra de mieux saisir celle des autres. Il sentira alors l'intérêt de la lecture et du calcul qui agrandiront le champ des expériences possibles.

Pour que cette partie du développement de l'enfant soit féconde il faut qu'il fasse ses expériences seul. L'adulte doit mettre à sa portée les objets nécessaires, le vêtir de façon pratique et le laisser se débrouiller en ne guidant qu'imperceptiblement ses efforts. Si on lui dit tout sans rien lui laisser trouver par lui-même, il n'apprendra pas à réfléchir, mais seulement à s'appuyer sur autrui.

Une autre tâche dévolue aux parents avant l'entrée à l'école est l'enrichissement du vocabulaire. Montrons-lui des gravures, la nature, ce qui l'entoure, en nous efforçant de toujours employer le mot propre, parlons-lui correctement en renonçant à imiter son langage enfantin si amusant soit-il. Ne lui permettons pas de dire: « chose, machin, truc » et autres expressions du même genre. Son travail à l'école sera grandement facilité s'il connaît déjà la signification des mots qu'il lit.

Donnons-lui aussi des crayons de couleurs. Il dessinera, et même si ses gribouillages sont informes, il assouplira sa main et ses doigts. Progressivement, et suivant ses aptitudes, les dessins prendront forme. Plus tard il apprendra d'autant plus facilement à dessiner des lettres.

Apprenons-lui aussi à rendre des services : faire de petites commissions est souvent un plaisir pour l'enfant et l'oblige à fixer son attention. Mettre le couvert ou aider à le faire suivant l'âge, essuyer la vaisselle, toujours en dosant les difficultés, épousseter, arracher quelques mauvaises herbes sont, parmi beaucoup d'autres, les petits services journaliers qui, tout en occupant l'enfant, l'obligent à obéir à un ordre, à faire un petit travail sur commande. Ceci aussi le préparera aux travaux qu'il sera obligé de faire à l'école quel que soit son désir.

En organisant ainsi la vie de nos enfants, en coupant leur existence et leur vie spontanée par un certain nombre d'instants exigeant d'eux des services précis, dont ils peuvent saisir l'utilité, nous atteignons deux buts: nous permettons à leur personnalité propre de se former et leur montrons la valeur de la vie en commun, la nécessité de l'entr'aide et du travail les uns pour les autres. Nous serons tout étonnées de voir que les heures passent très vite et que, même pour nos «moins de 7 ans », les journées sont trop courtes.









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