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La crise morale de l'écolier débutant

Son origine.

Avant qu'il fréquente l'école, les expériences morales de l'enfant se confondent avec celles de la famille; il ne connaît qu'une seule autorité, celle des parents: « Papa l'a dit ». « Maman l'a dit», résument son code de la moralité et marquent combien est profonde et exclusive l'emprise des parents.

Par l'école, l'enfant entre en contact avec des camarades venus de tous les points de l'horizon et appartenant à des familles dont les principes d'éducation sont loin d'être toujours semblables. Les camarades sont des égaux avec lesquels l'enfant se trouve de plain-pied. Or, en causant et en discutant avec eux, il découvre que certains ont sur le permis et le défendu des opinions souvent très différentes des siennes. D'où des tentations nouvelles jusque-là inconnues. Si un camarade juge licite un acte jusque-là défendu par les parents, pourquoi ne pas l'accepter comme tel? D'autant que l'amour-propre s'en mêle et que l'enfant ne veut pas avoir l'air, vis-à-vis d'un camarade émancipé, d'un bébé incapable de se conduire seul. A cela vient s'ajouter l'attrait du nouveau, surtout s'il doit en résulter pour lui une plus grande liberté d'allure. Faire comme les camarades est peut-être la plus grande tentation des enfants qui quittent le foyer familial pour entrer à l'école.


Remède: la confiance.

Comment empêcher les déviations possibles du sens moral provenant des contacts avec les camarades d'école plus ou moins émancipés? Grave problème qui ne peut être résolu qu'autant que l'enfant garde pour ses parents une confiance sans limites et ne craint pas de leur faire part de ses impressions et de ses découvertes.

Si la confiance manque, l'enfant, tout en subissant l'influence des camarades, se renferme sur lui-même et se laisse docilement entraîner par ceux qui ont su capter son admiration. Et ce ne sont pas toujours les meilleurs, comme chacun sait. Il est même naturel qu'un écolier attire d'autant plus les regards étonnés et admiratifs de ses camarades plus jeunes et plus timides qu'il est d'un caractère plus audacieux et plus indépendant.

C'est seulement quand la confiance sera assez forte pour contrebalancer ces influences dangereuses que l'enfant, grâce à ses confidences et à ses questions, permettra à ses parents de rectifier ses jugements, d'orienter ses amitiés et de maintenir une influence encore longtemps nécessaire.

Une influence nocive à combattre: l'amour-propre.

La crise scolaire est d'autant plus grave que le fait d'aller à l'école inspire à l'enfant le sentiment de son importance. Un écolier se sent déjà un personnage. Ne commence-t-il pas à circuler seul? Ne cherche-t-il pas à se faire valoir dans ses bavardages avec les camarades ? Ne jalouse-t-il pas secrètement celui qui a les poches pleines d'argent à dépenser en friandises ou porte-plumes? Comment ne pas se laisser impressionner, même en le blâmant, par celui qui ose mentir au maître ou désobéir aux ordres des parents?

Nous n'exagérons donc rien en parlant de « crise scolaire ». Les parents ne constatent-ils pas eux-mêmes que les difficultés de caractères apparaissent souvent à l'heure où l'enfant entre en contact avec de nouveaux camarades? Il n'est pas rare qu'ils voient opposer à leurs ordres la formule d'indépendance: « Un tel le fait bien».

Le remède à ce danger d'imitation et d'entraînement par les autres serait, outre la confiance dont nous venons de parler, une forte formation morale de l'enfant. Il y faudrait ajouter une étroite collaboration entre l'école et la famille.

Nécessité et avantage de la collaboration entre parents et maîtres.

Je reconnais que cette collaboration est souvent difficile, surtout quand un maître se trouve à la tête d'une classe trop nombreuse, mais elle est essentielle pour la formation morale de l'enfant, car si les parents ne profitent pas de l'expérience des maîtres et ceux-ci de la connaissance intime qu'ont les parents du caractère moral de l'enfant, s'ils agissent les uns et les autres au gré de leurs impressions et souvent contradictoirement, les uns punissant quand les autres récompensent, la conscience de l'enfant risque de se déformer.

Les parents ont tout avantage à connaître, grâce au maître, l'attitude de l'enfant en classe qui peut être si différente de son comportement chez lui. Quant au maître, s'il sait, par les parents, quelles sont les attitudes morales de son élève et quels changements se sont produits dans son caractère depuis qu'il fréquente de nouveaux camarades, il est mieux à même d'adapter ses méthodes pédagogiques et ses sanctions à chaque cas particulier et de préserver les faibles contre les influences et les fréquentations dangereuses.









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