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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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En marge de l'école

Beaucoup de parents s'accordent à trouver que les devoirs scolaires absorbent une trop grande partie du temps passé hors de l'école. De cette façon, il devient difficile d'avoir une occupation en marge de ce travail.
D'autres, au contraire, estiment que de faire après l'école un travail régulier, constitue un stimulant et une diversion à côté de la routine scolaire.
Il est encore d'autres parents qui, voyant se manifester chez leurs enfants des dons évidents ou précoces pour un art ou un travail manuel, favorisent volontiers des études dans cette direction, souvent d'une manière exagérée et aux dépens du travail scolaire et de la santé de l'écolier.
Que faut-il penser de ces différentes attitudes? Il importe de savoir faire la part des choses: tenir compte d'un emploi judicieux du temps (aussi bien dans le travail que dans les délassements) et ne pas négliger les facteurs individuels de l'enfant : la santé, enfant maladif qu'il ne faut pas surmener; le tempé-rament, enfant lymphatique qu'il faut stimuler et intéresser; les aptitudes, enfant doué dont il faut cultiver les dispositions naturelles.
Admettons que le temps passé hors de l'école ait été judicieusement attribué à une petite détente, aux devoirs scolaires et qu'il reste encore quelques instants à consacrer à des études extra-scolaires. Que pourrions-nous alors proposer à nos enfants: apprentissage de travaux manuels ou études artistiques, et voyons ce qu'ils en pourraient retirer.
Des leçons de dessin peuvent paraître à première vue bien inutiles à qui n'a pas un goût particulier pour cet art. Il est toutefois bien rare que l'enfant n'aime pas dessiner. C'est pour lui un moyen intuitif et naturel d'exprimer ce qu'il imagine ou de représenter ce qu'il voit. Si les leçons ne parviennent pas à lui apprendre à dessiner, elles contribuent cependant à son développement: elles l'habituent à observer, à comparer, à évaluer des rapports de grandeurs et de proportions, à s'exprimer par des formes et des couleurs. Ce sont des acquisitions dont il se servira avec plaisir lorsqu'il s'agira de décorer un petit ouvrage : fourre de livre, sous-main, boîte à cigarettes, napperon. Et quelle satisfaction de pouvoir fixer par quelques traits, des souvenirs ou paysages de vacances !
L'apprentissage de travaux manuels promet à l'enfant devenu adulte beaucoup plus de joie qu'il ne peut se l'imaginer: savoir se servir de ses mains, savoir manier la scie, le rabot, la gouge ; pouvoir, par efforts répétés, faire apparaître de ce morceau de bois informe cette coupe aux belles lignes arrondies et bien proportionnées ; pouvoir tailler des coupe-papiers, des boites, des porte-manteaux, quelle ressource Ne réservons pas l'aiguille à la petite fille et le marteau au garçon. Aujourd'hui plus on peut faire de choses soi-même, mieux cela vaut. Une jeune fille sera certes très heureuse de savoir se confectionner de petites robes, mais quelle joie de pouvoir se construire des rayonnages, une bibliothèque, une table. Le travail du bois apporte une détente après les leçons demandant un effort intellectuel et une grande immobilité; il a en outre une valeur utilitaire.
La photographie, la reliure, le travail du cuir demandent de la patience et de la minutie et permettent l'exécution de nombreux objets souvent très utiles, qui sont autant de récompenses. Si nous voulons que nos enfants se mettent avec plaisir à l'ouvrage, faisons aussi un effort et encourageons-les en leur donnant un bon matériel et de bons outils. L'apprentissage de travaux manuels peut révéler chez l'enfant un goût qui ne serait pas suffisamment intense pour s'imposer d'emblée et faciliter plus tard le choix d'un métier. Il est en outre un auxiliaire précieux pour l'éducation des enfants arriérés, instables, agités ou simplement inattentifs.
Considérons maintenant la musique. Dune manière tout à fait générale, qu'il s'agisse de piano, de violon ou de chant, de rythmique, des dispositions précoces ne constituent pas la condition indispensable pour entreprendre des études.

Prenons par exemple le piano; trois cas peuvent se présenter. Il y a l'enfant particulièrement doué : les leçons qu'il prendra ne feront que développer ce don et lui apporteront une satisfaction immédiate. Il y a l'enfant étudiant son piano sans enthousiasme et sans zèle mais chez qui, progressivement, peut s'éveiller un goût musical. Dans ce cas, l'étude elle-même (et c'est souvent là le rôle et le devoir du professeur) a mis en évidence une disposition latente. Il reste le cas de l'enfant travaillant sans plaisir, peinant sur ses gammes, subissant avec un profond ennui les leçons imposées. Pour cet enfant-là vaut-il la peine de continuer; le sacrifice que font les parents pour payer ces leçons n'est-il pas inutile? A ces parents, nous dirions de ne pas se décourager trop vite, de persévérer. Il ne faut pas oublier que pour plus tard, il n'est pas nécessaire de faire soi-même de la musique, mais ce qui importe, c'est de savoir l'apprécier et la comprendre. Il va de soi que cette compréhension sera facilitée et pourra procurer une jouissance plus complète si l'on possède quelques connaissances musicales.
Il faudrait pouvoir faire comprendre à l'enfant que même si cela coûte un effort, ce n'est pas seulement pour « faire plaisir » à ses parents qu'il travaille, mais pour lui-même et pour plus tard. Ne négligeons donc pas de lui donner cette occasion d'apprendre; un jour, il comprendra peut-être mieux ce qu'on attend de lui et désirera spontanément étudier.
Les leçons de rythmique, déjà très répandues aujourd'hui dans nos programmes scolaires, présentent de nombreux avantages. Pour un enfant en pleine croissance, elles favorisent son développement corporel et lui donnent de l'aisance dans les mouvements; à un enfant timide et peu expansif, elles fournissent l'occasion de s'extérioriser, de s'exprimer tout cri développant son goût musical.
Le chant ne constitue pas encore pour les enfants l'objet de leçons et d'études spéciales, cependant il faudrait que tous nos enfants chantent beaucoup. Chanter ne signifie pas seulement exprimer sa joie, mais c'est aussi chercher un compagnon ou une aide. Le chant n'est-il pas l'accompagnement de notre vie entière ? Chansons maternelles qui bercent notre sommeil et apaisent nos chagrins d'enfants ; chants de marche, chants de travail, chansons sentimentales. La chanson sert même de lien entre les générations. Anatole France l'exprime d'une manière charmante : « - Des enfants passent en chantant. Ils chantent comme le rossignol, parce qu'ils ont comme lui un coeur gai. Ils chantent une vieille chanson qu'ont chantée leurs grands-mères quand elles étaient de petites filles et que chanteront un jour les enfants de leurs enfants, car les chansons sont de frêles immortelles; elles volent de lèvre en lèvre, à travers les âges. Les lèvres, un jour décolorées, se taisent les unes après les autres et les chansons volent toujours».









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