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La maison découverte
J'assistais un jour à un enterrement dans un village du midi de la France. C'était une femme du peuple qui venait de perdre son mari, et elle et son entourage se désolaient en criant très fort, comme c'était alors la coutume. Au milieu de ces manifestations bruyantes, je discernai ces paroles répétées plusieurs fois par la pauvre veuve: quelle découverte! quelle découverte! Innocemment, je demandai à une vieille femme, ma voisine: «Qu'a-t-elle donc découvert ?» Rien, répondit-elle avec un peu d'indignation, mais quand le mari meurt, c'est comme s'il emportait le toit avec lui; la maison est découverte.
Oui, en d'autres termes, c'est bien cela que j'ai éprouvé quand je suis de devenue veuve, pensai-je alors. Il me semblait que ma vie allait manquer de sécurité, que chacun aurait toute facilité pour me faire tort et que pour la veuve et les orphelins, il n'y avait plus d'appui comme il n'y aurait plus de bonheur. Ce fut un affreux moment, et pourtant j'étais une enfant de Dieu!
C'est alors qu'une amie chrétienne me donna deux conseils que je suivis pour ma consolation. Selon le premier, je cherchai et je relus dans la Parole de Dieu toutes les promesses faites par lui aux veuves et aux orphelins. Selon le second, lorsque la confiance et la paix furent rentrées dans mon coeur, je réunis autour de moi les veuves de mon quartier, pour essayer de leur communiquer la consolation que j'avais reçue du Seigneur et de sa Parole.
Ces deux conseils, je me permets de les adresser aux chères veuves qui liront ces lignes. Même en les suivant, on peut encore beaucoup souffrir et beaucoup pleurer; mais l'amertume est enlevée, surtout si nous pouvons amener quelqu'une de nos soeurs à saisir notre consolation et notre espérance.
Pauvres amies dont la maison a été ainsi découverte, laissez-y entrer toutes les bénédictions que Dieu a en réserve pour vous d'abord, puis, pour d'autres âmes qui par «la consolation, dont vous aurez été vous-mêmes consolées», apprendront à connaître et à aimer le Dieu de toute consolation. Prenez-le au mot: Il a dit qu'Il se constituait pour toujours l'Epoux de la veuve et le Père des orphelins. Ah ! je sais bien qu'un de vos sujets de détresse, c'est que vous avez perdu celui qui s'occupait de vous, de vos intérêts, qui vous épargnait par sa sollicitude les mille soucis qui pèsent maintenant sur vos faibles épaules, c'est cela que le Seigneur veut faire, si vous pouvez vous confier en Lui.
Je possédais une petite maison que j'avais beaucoup de difficulté à louer. Un jour je la cédai, ce fut à une personne que j'avais crue honnête et que je fus obligée de renvoyer à cause de sa conduite scandaleuse; une autre fois, à un monsieur calme et tranquille, qui un beau jour, mit la clef sous la porte, et partit sans payer, me laissant en outre ses impositions à acquitter. Bref, ma maison resta sans être louée pendant toute une année, ce qui aggravait encore ma position plus que modeste. Je demandai à Dieu de me venir en aide, et un soir mon bébé de cinq ans, qui m'avait entendu parler de mes ennuis, ajouta ses mots à sa petite prière: «Mon Dieu fais-nous trouver un locataire convenable». Expression qu'il ne comprenait évidemment pas, mais notre Dieu la comprenait.
Un jour de désespoir, je dis au Seigneur: «si mon mari vivait encore, il ne me laisserait pas ainsi dans la peine; il chercherait et prendrait des renseignements que moi, je ne puis pas prendre. Puisque tu t'es appelé l'Epoux de la veuve, occupe-toi je t' en prie de cette location, je t'en charge, Seigneur, et ne veux plus m'inquiéter !»
C'était cet acte de confiance qu'Il attendait, et l'exaucement ne tarda pas à arriver. Quelques jours après, se présenta un honnête père de famille qui offrait toutes les garanties désirables. Il prit ma maison à bail et la garda quinze ans, c'est-à-dire jusqu'au moment où je la vendis.
Notre Dieu fait si bien les choses !
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