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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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La politesse. Pour les plus grands
Une jeune femme me demandait l'autre jour : « Mes enfants se sont-ils montrés polis et aimables quand ils ont été vous voir?» Sur ma réponse affirmative, elle poursuivit «J'en suis bien aise. Nous sommes tellement frappés mon mari et moi de la désinvolture, du manque d'égards, elle ajoutait même de la « muflerie » des enfants d'aujourd'hui, que nous faisons notre possible pour inculquer aux nôtres le respect et l'amour du prochain ».
Dernièrement, j'avais à ma table une mère et ses enfants. A la fin du repas, alors que la coupe de fruits circulait entre nous, le garçon - 13 ans - se servit de la dernière banane entourée d'oranges et de pommes. Sans le froisser puisque nous étions en famille, sa mère lui dit très simplement : Ecoute André, quand tu es invité et que l'on te passe un plat sur lequel il ne reste qu'un échantillon d'un aliment quelconque, ne le prends pas, mais sers-toi des autres plus nombreux. L'enfant acquiesça d'un sourire.
Marguerite, as-tu aidé Madame X. à ôter son manteau, l'as-tu fait entrer au salon et installée confortablement au coin du feu ? Vois-tu ma fille, n'oublie pas d'avoir des égards vis-à-vis de ceux qui viennent à la maison
et des autres. Ce propos tenu gaiement par la mère d'une jeune écolière, me revient à la mémoire, alors que je médite sur la politesse.
A la montagne, Mme Z. rentre fatiguée d'une promenade. Devant l'hôtel, elle rencontre une mère et son fils qui viennent de faire une randonnée à skis. Les skis obstruent le passage. Le jeune homme ne bouge pas pour faire de la place et sa mère trouvant la chose toute naturelle, ne lui fait aucune remarque et laisse Mme Z. enjamber l'obstacle, non sans peine, pour rentrer chez elle. Et il s'agissait de gens « bien » comme disait Jaques-Dalcroze.
La politesse est une fleur exquise. Vivent les parents qui la cultivent dans leur jardin!
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