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Enfants nerveux
Nous mettons beaucoup de choses sur le compte des nerfs. Si un de nos enfants manifeste de l'agitation ou de la mauvaise humeur, nous l'excusons en disant: «Il est si nerveux». N'est-ce pas la coutume dans un certain monde de dire en parlant de la maîtresse de la maison qui a grondé plus qu'à l'ordinaire ses enfants ou ses domestiques: Madame a ses nerfs ?»
Quant aux enfants, et c'est d'eux que nous nous occupons en ce moment, les nerfs servent la plupart du temps d'excuse à leurs petites sottises, leurs manières désagréables, leurs pleurs et leurs cris et ils le comprennent de très bonne heure. J'ai entendu un enfant de cinq ans répondre à sa mère qui lui disait: «Charlot, tiens-toi donc tranquille!» - « Je ne peux pas, maman, tu sais, je suis si nerveux tu l'as dit encore hier.»
Que faire après une excuse si justifiée ? On ne peut certainement pas punir un enfant parce qu'il est nerveux. Mais un enfant vraiment nerveux est une anomalie dont les parents et très souvent la mère sont en grande partie responsables. Peut-être l'éducation qu'elle lui donne a-t-elle pour résultat cette excitation maladive? Peut-être son sommeil n'a-t-il pas été assez respecté dans sa première enfance, la mère ne craignant pas de l'éveiller pour le faire admirer à ses amies ? Peut-être une nourriture ou des boissons excitantes telles que: thé, café, vin, lui ont-elle été données quand il n'avait besoin que de lait ! Peut-être, maintenant qu'il est plus âgé, la mère l'agite-t-elle sans cesse par des reproches, des gronderies, des restrictions continuelles si bien que le pauvre enfant agacé, irrité, se laisse aller à ces accès de pleurs ou de violence qui font dire à ceux qui en sont témoin: «Comme ce petit garçon est nerveux !»
Vers l'âge de six ou sept ans, quand se prépare la seconde dentition, parfois aussi pénible que la première, il y a beaucoup de précautions à prendre. C'est le moment où l'enfant agite ses pieds et ses mains sans motif apparent, où il fait inconsciemment toutes sortes de grimaces. Souvent à cet âge se déclare cette maladie nerveuse appelée Danse de St-Guy ou la méningite si redoutable. Peu ou point de gronderies, de crieries: «Reste tranquille! As-tu fini de remuer ?» et autres paroles désagréables, souvent accompagnées de menaces. S'il se peut, changement d'air, arrêt complet de tout travail intellectuel, soins tendres et sympathiques sans exciter la sensibilité: surtout, surtout, aussi peu de remèdes que possible. Le meilleur remède pour un enfant nerveux, c'est de lui éviter tout sujet d'agitation, de lui donner une nourriture saine, et en laissant agir la nature, le confier au Père Céleste qui a promis de prendre un tendre soin de nos chers enfants.
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