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Ville et campagne

Juillet, août, aide à la campagne. De tous côtés on entend: mon fils, ma fille sont chez des paysans pour l'aide à la campagne, et les langues de marcher. Les louanges ou les critiques se font jour et parfois de l'angoisse pointe d'un coeur de mère un peu trop sensible.

Ce problème d'aide à la campagne est beaucoup plus complexe qu'il n'en a l'air. Il a trois données importantes : les paysans, les jeunes, les parents.

Prenons d'abord les paysans. Ils sont surchargés à l'heure actuelle. L'été toujours si fatigant, l'été aux journées interminables demande d'eux, cette année encore, un effort supplémentaire. Ceux de la ville, ceux pour qui la campagne évoque le bon air, les flâneries, le repos ne peuvent imaginer ce que c'est de commencer le travail à 4 heures du matin et d'aller, d'aller encore et toujours jusqu'à neuf heures du soir et plus. C'est si beau le soir à la fraîcheur de voir rentrer les chars de foin, de sentir leur bonne odeur emplir le village. On oublie ou souvent on ignore tout le travail dont un seul char de foin est le couronnement, surtout dans nos pays à temps incertain.

Les paysans sont fatigués ils sont tendus, énervés souvent, ils ont de la peine à comprendre que les jeunes volontaires de la ville n'ont pas depuis leur enfance travaillé au ménage et aux champs. Ils n'ont pas le loisir, souvent pas la patience, d'initier les citadins aux divers travaux qu'on est en droit de leur demander. Très vite, ils sont tentés de les traiter de paresseux, d'amateurs quand bien souvent les jeunes ne sont que lents à comprendre et fatigués du grand air, du soleil et des travaux qui requièrent d'eux une force physique dont ils n'ont pas l'habitude d'user aussi continuellement.

Les jeunes, eux, partent pleins d'entrain et de bonne volonté; ils ne réalisent pas d'avance la différence entre la campagne des vacances et celle du travail rude et sans relâche. C'est si décourageant au début d'avoir les mains pleines d'ampoules, de sentir ses jambes, d'avoir le dos douloureux. Ce n'est pas intéressant de peler des quantités de pommes de terre pour la soupe ou de raccommoder des bas ou du linge. Le panier est bien lourd qu'il faut porter au champ, sous le gros soleil de midi. Parfois ils ont encore l'impression que le travail qui leur a demandé un tel effort n'est pas apprécié à sa juste valeur, surtout au début. Et vous, les parents, quelle est votre attitude ? Bien souvent vous vous faites du souci : « Pour ma fille qui n'a pas l'estomac solide, souper à 10 heures du soir, c'est nuisible .» Ou bien «ses mains vont s'abîmer, comment reprendra-t-elle sa musique?» Ou encore «elle aura perdu de sa vitesse à la machine à écrire». Au lieu d'encourager, vos lettres sont empreintes d'une certaine pitié, quand elles ne contiennent pas des critiques à l'égard des employeurs, rendant l'adaptation plus difficile encore. Rendez-vous compte parents, que si vos enfants doivent avoir un régime spécial, s'ils ne peuvent réellement partager la vie des paysans, la petite aide que, courageusement ils essaient d'apporter, deviendra tout à fait nulle.

Tout marchera beaucoup mieux si chacun saisit les difficultés des autres ; si les parents gardent leurs soucis pour eux, si les paysans essaient d'être compréhensifs et n'oublient pas un mot d'encouragement ici ou là et si les jeunes se rendent compte que leur travail malgré leur bonne volonté est encore maladroit. Alors seulement, cette aide dictée par la dureté des temps, rapportera tous ses fruits car elle permettra un rapprochement entre gens de la ville et de la campagne et augmentera leur estime réciproque. Cependant, pour que cette compréhension soit plus complète encore il faudrait, qu'en hiver par exemple, les jeunes de la campagne viennent à leur tour vivre quelques semaines en ville. Ils comprendraient alors que l'ouvrier, l'employé, a souvent une vie monotone, peu intéressante et sans joie. Que la vie d'usine est un effort d'attention de tous les instants dans le bruit et l'enfer des machines. Ils saisiraient mieux la nécessité pour les citadins des spectacles qui détendent et changent les idées. Eux ont la paix, la beauté de la nature. Enfin ils seraient persuadés que partout il y a des peines et des joies, des fatigues et des compensations à ces fatigues.

C'est ainsi seulement que nos jeunes constateront qu'ils sont réellement tous égaux. Chacun dans sa voie et nécessaire à la collectivité, au pays. Alors c'est du profond de leur coeur qu'ils diront « Un pour tous, tous pour un».









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