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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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« A mesure que je vieillis, je cherche de plus en plus la grandeur dans les petites choses. N'importe qui peut être grand dans une grande situation. Même le lâche se fera brave, s'il est en scène: le monde le regarde ! De plus en plus la vraie grandeur me paraît celle du vermisseau qui fait son devoir silencieusement et constamment, d'heure en heure et de moment en moment.»

VIVEKANANDA.

Sans comparer notre vie à celle d'un vermisseau, je crois cependant que notre tâche de mère de famille nous fait souvent l'effet d'être de si peu d'envergure qu'elle ne nous satisfait pas du tout. Nous voyons s'écouler nos journées dans une multitude de petits actes monotones, de besognes insipides et sans cesse à refaire (ménage, confection des repas si vite engloutis et si longs à préparer, lessive et raccommodages toujours à recommencer) et parfois la lassitude s'empare de nous. Nous aimerions tout laisser là et avoir nous aussi l'occasion de faire de grandes choses!

Et voici qu'une parole comme celle du maître hindou fait brusquement apparaître une autre face de notre labeur quotidien - ou plutôt il nous en montre la vraie face, qui est la grandeur cachée dans l'accomplissement d'un devoir essentiel.

Eh quoi! Nous nous plaindrions, nous qui avons le privilège d'entretenir la vie chez ceux qui nous sont chers! Tant de gens ici-bas, surtout maintenant, ne sont occupés qu'à ce qui fait mourir et nous, par la grâce de notre vocation, notre unique labeur est de veiller à maintenir et à développer la Vie!

Il me semble que cette tâche prend au contraire un relief saisissant dans notre temps de violence et de destruction. Chaque jour le Créateur nous prend comme associées dans son oeuvre de vie, qui est d'autant plus urgente que l'oeuvre de mort bat son plein.

Ce travail ménager, ces mets que nous préparons, ces vêtements dont nous revêtons le corps de nos enfants, ce sont les pierres d'un édifice qui se construit jour après jour, ce sont les matériaux de ces temples vivants que sont les âmes de nos enfants.

Loin de nous plaindre, soyons remplies de ferveur et d'allégresse à cause de la beauté et de la grandeur de notre tâche.

- Mais il est peut-être plus difficile de réaliser cela dans les foyers citadins au milieu de conditions de vie souvent artificielles et anormales.
Ici, dans ce coin de montagne où j'ai passé quelques semaines, le sens de la vie apparaît. plus clairement. Ces femmes, ces paysannes, que je rencontre chaque jour, sont adonnées aux seuls devoirs essentiels de l'existence, par la force des choses.

Voyez cette femme entourée d'une bande d'enfants, elle va aider le père à moissonner leur champ; elle marche d'un pas tranquille en tricotant son éternel bas, en laine filée au village. Quand elle coupe le froment, à la faucille, c'est d'un geste maternel qu'elle couche les tiges dorées sui' son bras arrondi, avant de les porter à la gerbe qui s'élabore. Quand elle s'arrête un instant, c'est pour consoler un enfant qui pleure ou distribuer le pain bis du goûter. Au retour, elle préparera dans l'âtre le repas simple et substantiel, et apportera la soupe fumante dans la grande chambre familiale, qui sert tout à la fois de salle à manger, de chambre à coucher, d'atelier de travail et de salle de jeux, quand les rafales de pluie ou de neige retiennent au logis la famille. Les petites fenêtres alignées dans la façade de bois brun, sont presque toujours garnies de fleurs en été géraniums ou oeillets superbes, tandis que, dans un coin, le vieux grand poële en catelle évoque la tiédeur du foyer bien clos en hiver. Tout parle à cette femme de sa raison de vivre, dont aucun appel artificiel ou factice ne vient la distraire, et ses journées de travail, qui se passent le plus souvent en famille, lui font réaliser constamment le lien qui unit tous ses membres, et le rôle qu'elle y joue.

C'est par l'imagination, c'est par le coeur que nous devons suppléer au manque apparent de poésie dans nos vies de citadines, et si nous n'avons pas l'aide puissante du contact permanent avec la nature, nous ne connaissons pas non plus la fatigue souvent écrasante de celles qui peinent aux champs comme à leur foyer. Et ces loisirs, cette détente que nous pouvons trouver ici et là au cours de nos journées, doivent favoriser la compréhension profonde des richesses contenues dans notre vie de mère, qui est une vie essentiellement normale, féconde, et d'une ampleur sans limite, sous sa forme modeste.

De plus en plus la vraie grandeur me paraît celle du vermisseau qui fait son devoir silencieusement et « constamment. »

De plus en plus la vraie grandeur me paraît celle de la mère qui met une pensée d'amour dans chaque geste quotidien, et qui chante doucement en travaillant un hymne à la Vie.









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