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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLes leçons de la carte de ravitaillement Cet article est destiné à nos lecteurs en Suisse, nous nous excusons auprès de ceux de l'étranger vis-à-vis desquels nous faisons figure de privilégiés. 1. La reconnaissance. - Grâce à la prévoyance de nos autorité, à leur sagesse, leur travail incessant, leur esprit de justice, nous avons le nécessaire pour notre existence. Les provisions du pays correspondent aux coupons qui nous sont délivrés. Si les plus fortunés peuvent se procurer des articles non contingentés (ce qui n'est pas une conséquence de la guerre), il ne leur est pas possible d'accaparer ce qui est le dû de chacun. 2. L'obéissance. - Soumis tous à un régime pareil, nous devons nous y plier même si quelquefois nous ne comprenons pas pourquoi. Quelques grammes de plus ou de moins, est-ce vraiment la peine de varier la quantité d'un mois à l'autre? Posons la question à nos écoliers : Pour le mois de novembre nous avons un demi-litre de lait de moins, cela fait combien pour notre famille, notre village ou notre ville, notre canton, la Suisse? Combien de grosses bouilles, combien de camions, de wagons? (environ 2 millions de litres!) 3. La patience. - Il en faut à la maîtresse de maison ayant plusieurs cartes en main, pour découper, classer tous ces petits carrés de papier; prendre note de ce qu'elle donne au laitier et au boulanger. 4. L'attention, la prévoyance. - Ne pas perdre les coupons, les égarer, se fatiguer à les chercher. Lorsqu'on les confie à un petit enfant il faut les mettre dans une enveloppe ou les épingler à une carte, si non il les garde dans sa main ou les fourre dans une poche, bon moyen pour les perdre. Ne pas laisser les denrées s'avarier -préparer les mets avec plus de soins à cause du manque de graisse, - les varier autant que possible. On peut remplacer le pain par des pommes de terre bouillies, mais que ce soit une ou deux fois par semaine et non pas comme cela arrive aux imprévoyantes, tous les jours à la fin du mois. 5. La frugalité, conséquence inévitable des restrictions, doit être acceptée avec bonne humeur. -On se passe fort bien d'aliments qui nous paraissaient autrefois indispensables. 6. La délicatesse qui n'est que justice. - Lorsqu'on a des employés il faut veiller à ce qu'ils reçoivent tout leur dû, ce n'est pas facile (pour le sucre et le beurre en particulier), il est juste de leur donner les coupons de chocolat et de confiserie. Ne pas permettre que les petits appétits et les membres très généreux de la famille souffrent au profit des inattentifs et des gros mangeurs. Si l'on est soi-même employé, journalier, on doit remettre des coupons à celui qui vous nourrit, et ne pas s'étonner s'il vous les réclame. Tout repas pris hors de chez soi correspond à la remise d'un ou deux coupons, donnons les spontanément, les enfants aussi bien que les adultes. 7. Les égards. - La tâche des fournisseurs est très compliquée, on la leur facilite en préparant d'avance les coupons et en sachant bien ce que l'on veut acheter avant d'entrer dans un magasin. Les commerçants sont soumis à des règlements, ne suggérons pas que ces règlements pourraient être contournés en notre faveur. Lorsque nous avons utilisé au mieux ce à quoi nous avons droit n'oublions pas que la Croix-Rouge reçoit avec reconnaissance les coupons inutilisés, même s'ils sont périmés. Il faut les barrer avant de les envoyer non affranchis à la « Collecte de coupons de la Croix-Rouge ». |
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