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Les punitions

Les punitions et les récompenses, le blâme et les encouragements nous aident à maintenir notre autorité. Il est de toute importance que ces moyens soient employés judicieusement.

Faire un usage trop fréquent des récompenses et des encouragements diminue l'effet qu'ils s'ont destinés à produire; et l'habitude de ces stimulants affaiblit la volonté de l'enfant. Le blâme et les châtiments trop souvent infligés découragent l'enfant ou aigrissent son caractère. Les enfants souvent punis ne deviennent pas toujours les hommes les meilleurs, car si un châtiment ne fait pas de bien, il peut faire beaucoup de mal.

Il vaut mieux chercher à atteindre notre but par des encouragements que par des corrections. Si nous sommes forcés de punir, faisons-le avec modération, sans dépasser la mesure nécessaire pour ramener le coupable dans le bon chemin. Il va sans dire que nous punirons sans violence, sans brusquerie, et en évitant tout ce qui pourrait terroriser l'enfant ou nuire à sa santé.

Une bonne, obligée de punir un enfant, ne devra se servir que d'une punition très douce. Elle peut l'enfermer un moment dans une chambre claire on simplement le mettre au coin.

Un châtiment devrait être, autant que possible, en rapport avec la faute commise. Si, par exemple, un enfant a frappé volontairement son frère avec son fouet, on le privera de ce jouet pendant quelque temps. S'il a pris un objet défendu, on lui-attachera les mains pendant un moment S'il refuse de mettre ses souliers pour sortir, il sera privé de la promenade, etc.

Infligées immédiatement et avec fermeté, ces légères punitions suffiront. Car ce n'est pas tant la sévérité d'un châtiment qui produit une impression salutaire ; c'est plutôt son caractère inévitable, sa prompte exécution. Quand la punition tarde, l'espoir de rester impuni augmente chez l'enfant le désir de mal faire.

L'effet produit par une mesure répressive est généralement proportionné à l'importance que nous avons attachée à cette mesure. De telle sorte qu'une punition sévère infligée avec indifférence peut paraître légère; tandis qu'une punition légère, infligée avec sérieux et fermeté, pourra faire, sur l'enfant une impression profonde. Les enfants partagent facilement nos sentiments, ce qui nous permet de les punir avec peu de rigueur.

C'est un grand point, en éducation, que d'agir en temps opportun.

Il y a chez la plupart des enfants une époque, (ordinairement à la sortie de la première, enfance,) pendant laquelle ils regimbent contre toute autorité et s'efforcent de faire prévaloir leur volonté. Il s'agit alors de savoir qui cédera. Les parents qui ne veulent pas voir leurs rapports avec leurs enfants dégénérer en une suite de contestations pénibles, s'opposeront énergiquement aux premières manifestations de révolte, jusqu'à ce que la victoire leur soit assurée. Mais les mesures exceptionnelles ne doivent être employées que dans les cas exceptionnels. Dans la lutte pour faire accepter l'autorité supérieure à de jeunes volontés rebelles, il est nécessaire de montrer autant d'amour que de fermeté. Il faut aussi beaucoup de prudence.

Supposons que votre fillette ne veuille pas remettre ses jouets en place; enfermez-la dans une chambre, si vous le jugez bon ; mais ne lui dites pas qu'elle y restera jusqu'à ce qu'elle veuille serrer ses jouets. Votre garçon refuse-t-il d'apprendre sa leçon? Ne lui dites pas qu'il ne déjeunera pas avant qu'il la sache. Dans des cas semblables, l'enfant pourrait, par orgueil ou par obstination, vous mettre dans l'embarras, en vous tenant tête indéfiniment.

Les punitions, avons-nous dit, ont pour but de ramener le coupable dans le droit chemin, en lui faisant constater et regretter sa faute, de manière que nous puissions lui pardonner de tout coeur. Chez un enfant élevé avec soin de rares punitions et d'affectueuses exhortations produiront généralement l'effet désiré. Toutefois, ne comptons pas toujours sur une réussite immédiate. Si l'enfant puni ne témoigne, pas de repentir, n'insistons pas pour le moment, mais attendons la première bonne occasion pour en reparler tranquillement. Le besoin, de pardon se fera sentir et l'enfant montrera qu'il a compris la leçon, en s'empressant d'obéir là où il avait résisté auparavant.

Quand nous avons accordé notre pardon à un enfant, traitons-le, comme si rien ne s'était passé; ne lui rappelons pas ses chutes, ne lui en parlons pas devant d'autres personnes : ce serait déloyal et absolument contraire à la charité. Du reste, il n'est jamais bon de blâmer un enfant en présence d'étrangers. Lui faire honte n'est pas un moyen efficace de le corriger de ses défauts. Au lieu de produire une humiliation salutaire, ce système, (malheureusement très fréquent,) ne cause que de l'irritation, de la méfiance, et contribue à remplacer, dans le coeur de l'enfant, la crainte de Dieu par la crainte des hommes.

Tout ce qui porte atteinte à la réputation d'un enfant, doit être évité. Passer pour un enfant méchant, produit sur l'esprit un effet décourageant qui peut laisser des traces jusqu'à la fin de la vie. Les bonnes, les institutrices, ne devraient jamais entretenir personne, sauf les parents, des fautes de leurs élèves.

Si nous sommes un peu irrités, au moment où nous devons faire une réprimande, attendons, pour parler, d'être tout-à-fait calmes.

Que la sévérité de nos remontrances soit proportionnée non aux conséquences d'une faute commise, ni à l'ennui que nous en éprouvons, mais à la gravité morale de cette faute et des motifs qui l'ont fait commettre. Si nous ne perdons pas de vue ce principe, nous ne punirons pas pour un simple accident, nous nous contenterons de recommander un peu plus d'attention. Nous attribuerons une gravité toute particulière au mensonge et ferons sentir à l'enfant qu'il a commis un péché; mais nous ne témoignerons pas un profond mécontentement si, par mégarde, il a brisé quelque objet, fût-ce même un objet précieux.

Punir n'est pas se venger; ce n'est pas non plus exprimer du dépit.

Dans tous nos rapports avec nos enfants, ceux-ci doiventvent sentir que ce n'est pas leur conduite extérieure que nous désirons amener à la perfection, mais bien leur être moral, c'est-à-dire leur esprit et leur coeur.









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