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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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RETOURChrist en nous Elles sont là plusieurs dames, réunies dans le salon du presbytère pour travailler en faveur des pauvres de la paroisse. Une gravité en même temps qu'une liberté spirituelle inaccoutumées règnent dans ce petit cercle. Et la cause en est une réunion de Réveil qui a eu lieu le soir précédent; les consciences ont été remuées, les coeurs touchés et il semble aujourd'hui tout naturel qu'après le moment de lecture habituel, les langues se délient non pas pour parler de choses intéressantes et utiles mais de la seule chose nécessaire. - C'était bien excellent toutes ces exhortations, dit une dame, mais pour quelques personnes il y a des obstacles insurmontables. Ainsi moi, avec ma nombreuse famille et les employés qui exercent ma patience du matin au soir, comment pourrais-je atteindre un tel idéal ? - C'est comme moi, dit une autre, une femme jeune encore mais toujours affairée, toujours pleine de soucis et d'inquiétudes de tous genres, comment m'arrêterais-je et prendrais-je le temps de sonder tout cela ? - Ce ne serait pourtant pas du temps perdu, répondit une dame à la mise assez élégante. Pour vous ce ne serait pas bien difficile. Il en est d'autres, ajouta-t-elle tristement, qui ayant été converties dans leur jeunesse, mais ayant laissé le monde, ses plaisirs et ses exigences envahir leur coeur et leurs pensées, se sentent trop loin pour revenir sur le bon chemin. - Et puis continua sa voisine aux cheveux grisonnants, si on n'avait affaire qu'avec Dieu ! Mais il y a des vies ravagées par la malice et la dureté des hommes. C'est grâce à eux qu'on ne peut plus prier comme il faut, tant on a l'âme pleine d'amertume. Pauvre Madame X.! Ses auditrices savaient bien que c'était son propre témoignage qu'elle rendait là. Car hélas ! ce n'était pas à Dieu seul qu'elle avait exposé ses griefs. - Et les habitudes! Comment rompre avec elles, ainsi tout-à-coup ? - Surtout quand il s'agit de braver l'opinion publique ! Moi, je suis sans force devant le qu'en dira-t-on ou les moqueries. - Cependant, reprit la dame élégante, cette vie chrétienne telle qu'on nous l'a dépeinte, est bien celle après laquelle nous soupirons. Oh! si seulement nous avions le courage de faire le pas décisif! - C'est cela, s'écria la femme du pasteur qui n'avait pas encore ouvert la bouche, c'est le courage qui manque. Ce qu'il nous faudrait, c'est une puissance qui balayerait en quelque sorte toutes nos hésitations et triompherait de toutes nos difficultés intérieures et extérieures, en nous introduisant dans une vie nouvelle, où nous serions plus heureuses et surtout où nous glorifierions notre Dieu. - Oui, une puissance qui ouvre la porte toute grande à Celui qui a toute puissance dans les cieux et sur la terre, dit la femme du maître d'école, car c'est Lui seul qui peut nous délivrer. Je l'ai reçu, ajouta-t-elle, timidement d'abord, puis affermissant sa voix à mesure qu'elle rendait ce témoignage. Il est entré dans mon coeur avec tout son amour et je lui ai donné les rênes de ma vie spirituelle et celles de ma vie extérieure jusque dans ses moindres détails. Et je suis si heureuse! Je n'ai plus aucune crainte; rien qu'une tendre confiance, suivant pas à pas Sa direction au lieu de me fier à mon propre jugement qui m'a si souvent égarée. C'est un tel repos, une si grande grâce ! Ma vie a changé. Le devoir est plus facile à accomplir soit à la maison avec les enfants, soit au dehors. Les choses qui hantaient autrefois mon esprit ont comme disparu devant cette glorieuse réalité: Christ en moi, avec toutes les ressources de sa puissance et de son amour. Ses yeux étaient brillants, sa voix émue et persuasive. Etait-ce bien là cette chrétienne quelque peu effacée qui osait si rarement prendre la parole dans leurs petits entretiens? Toutes les dames la regardaient avec étonnement et respect. L'une d'elles se hasarda à demander: «Cette bénédiction durera-t-elle ?» - Il est fidèle! répondit-elle humblement. Le moment était arrivé de se séparer, mais après ce témoignage si puissant dans sa simplicité, nulle ne s'étonna que la femme du pasteur proposa encore de prier et rendit grâces pour les paroles entendues, demandant aussi qu'elles portent des fruits de salut éternel, un de ces réveils de l'âme que le Saint-Esprit opère au moyen de ses enfants. |
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