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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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(Sans titre)

Jésus-Christ a connu les douleurs suprêmes et les suprêmes joies… Il a vécu la vie véritable et c'est là le tout de l'homme.

W. MONOD.

Est-il bien indiqué de parler de la souffrance, alors que le monde succombe sous ses coups ? Ne vaudrait-il pas mieux s'en évader, l'oublier ? L'oublier… Mais comment, alors que nous sommes environnés par elle ? Et même, le pourrait-on, ne serait-ce pas déserter, renoncer à vivre, puisque vivre vraiment c'est participer à la vie des autres ? Si, dans notre ilôt préservé jusqu'ici de la tourmente… et pourquoi ?…, quelques êtres ferment leur coeur aux échos de la tragédie humaine, d'autres souffrent et parfois indiciblement de leurs privilèges, privilèges qu'ils savent immérités. S'associer à la détresse universelle en cherchant à la soulager, n'est-ce pas en quelque sorte se libérer de son égoïsme?
Et la sympathie, ce don de « souffrir avec » n'est-il pas fait à ceux qui souffrent, et n'est-ce pas à eux qu'est accordée la grâce de s'approcher des affligés sans les blesser, sans aviver leur peine par des paroles alors que seul s'impose le silence?
Si la souffrance subie est « une tueuse d'âmes » la souffrance consentie peut devenir un moyen merveilleux de libération et de don de soi. Alors, au lieu de la fuir, regardons-la en face, essayons de comprendre la majesté de son regard, la profondeur de son enseignement, les richesses mêmes qu'elle apporte parfois dans ses ailes déployées.

De tous côtés nous parviennent des échos de son oeuvre rédemptrice. Jusque dans la reconstruction de villes bombardées, s'avère la volonté de rebâtir sur des fondements spirituels. Parlant de Coventry et de Plymouth, un fonctionnaire anglais constate que leur raison d'être fut pendant un millier d'années la glorification de la matière, la richesse de quelques-uns, insultant à la misère des autres. Mais ajoute-t-il : Quelle est la raison d'être d'une cité sinon que chacun puisse s'y épanouit- librement, corps, esprit et âme ?

Les cités devront être reconstruites en regard de la vie éternelle de chaque citoyen, le temple érigé au milieu de la cité et, de loin en loin, de petites chapelles invitant chacun au silence et à la méditation.

Martyr des villes bombardées, mais puissance de l'esprit qui incite les hommes à rebâtir sur un plan tout nouveau !

Connaissez-vous les « Eclaireuses malgré tout »
L'autre soir une de leurs cheftaines parlant à la radio avec un entrain communicatif nous décrivit la joie de ses soeurs « scout » capables de vivre une vie heureuse et utile lors même que retenues loin de chez elles par la maladie ou les infirmités.
Vous qui privées des bienfaits de la santé, dans des sanatoria, des hôpitaux ou des cliniques, obéissez malgré tout, à votre mot d'ordre: « Servir Dieu et la patrie » soyez bénies par celles que leurs forces n'ont pas trahies et que votre endurance, votre sérénité humilient souvent.
Souffrance qui fait naître la joie « malgré tout», comment ne parlerait-on pas de toi?

Ecoutons aussi un prisonnier de la précédente guerre parler à ses lecteurs lointains d'aujourd'hui, retenus depuis de longues années derrière les barbelés et dont il pressent - puisqu'il a passé par là -- l'amertume, la tristesse, la révolte. Que leur dit-il ?
« Que la captivité ne représente pas, comme ils sont enclins à le croire, une interruption dépourvue de sens et de fruit, mais une continuation de la vie en profondeur. La solitude et le silence d'une geôle peuvent être peuplés de présences et de réponses. On se voit ramené à l'essentiel, ou plutôt on se trouve en mesure, au prix d'un dépouillement et d'une souffrance injustes il est vrai, de découvrir ce qui est essentiel.

Certes, une pareille affirmation a de quoi blesser, car s'il est un sort misérable c'est celui de tant de centaines de milliers d'hommes privés de liberté, séparés de ceux qu'ils aiment, réduits à une stérile inaction. Tout détenu se sent amoindri dans sa dignité et dans sa valeur, rendu impuissant et inutile. Il proteste, mais en vain; il gémit, obsédé par des images de sa vie antérieure, il rêve de s'enfuir. C'est qu'il ne considère pas sa condition en soi, il la compare au monde extérieur, au monde des autres, et le contraste le désespère.
Mais, poursuit notre auteur, un changement graduel s'opère en lui, semblable à une conversion et qui, comme beaucoup de conversions, montre souvent d'humbles commencements. Un jour il arrive au prisonnier de contempler le ciel au-dessus du camp, de respirer sur ses mains une odeur d'herbe foulée. Peu à peu, il se rend compte, par des sensations infinitésimales, qu'il habite un monde particulier, le sien désormais, qui se suffit à lui-même, qui offre des possibilités secrètes. A ce moment, ayant repris quelque courage, il se décide soit à cultiver un bout de jardin, soit à lire un livre, soit à apprendre une langue étrangère ou les rudiments d'un métier. Les liens moraux qui l'entravaient se des serrent, il ose faire des projets, il se persuade que, dans les étroites limites où il se meut, il pourra s'employer.(1)

Et ce témoignage d'un prisonnier de la guerre actuelle revenu à la liberté : « Je bénis Dieu tous les jours de ce qu'il m'a envoyé dans les barbelés, car c'est là que Jésus-Christ s'est révélé à moi. »

Avoir été un jour arraché à son pays, à sa famille, à tout ce qu'on aime pour connaître le sort misérable d'un prisonnier et bénir Dieu… N'est-ce pas un don merveilleux de sa grâce et nos vies épargnées ne l'envient-il pas parfois?
Souffrance révélatrice de l'amour de Dieu, ne doit-on pas parler de toi ?

Ils sont nombreux et divers ceux qui vont cherchera la montagne, la guérison, ou tout au moins l'arrêt momentané de la maladie,: réfugiés de toutes conditions, de tous pays, exilés, venant passer quelques mois ou quelques jours sous le ciel bleu avant de partir pour le dernier voyage… Au milieu de cette misère humaine, quelques privilégiés - ou qui paraissaient l'être - avant l'assaut de la maladie. Telle cette jeune femme de 25 ans, choyée, aimée, heureuse, comblée par la vie jusqu'au jour où un mal inexorable l'enserrant comme les griffes d'un vautour, l'oblige à gagner l'altitude.
Un jeune médecin intelligent et dévoué, conscient de sa valeur et ne comptant jusque-là que sur sa force tente l'impossible pour arracher cette vie à la mort. . Il lutte, il veille, il donne son temps, sa peine,. le meilleur de lui-même. Une nuit, alors qu'au chevet de la malade, il livre à l'ennemi un dernier assaut, la jeune femme lui dit paisiblement « Docteur, vous avez fait tout ce qui est humainement possible pour me sauver, vous ne pouvez plus rien. Je m'en réfère à Dieu.»
Le docteur rentré chez lui, incapable de trouver le sommeil, bouleversé par ce qu'il vient d'entendre, sentant son impuissance alors qu'il se croyait fort, écrit à sa femme « Pour la première fois… j'ai prié I »

Souffrance créatrice de foi, il faut que l'on parle de toi.

(1) R. DE TRAZ, Journal de Genève.









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