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Les maisons familiales de France

Pour travailler la terre, des bras sont nécessaires aujourd'hui plus que jamais. C'est pourquoi il faut augmenter le nombre des travailleurs de la terre, et cela en luttant contre l'exode de la campagne vers la ville.

La question de l'exode rural ne date pas d'aujourd'hui;depuis de nombreuses années, elle préoccupe les agriculteurs et les économistes. Pour tâcher d'enrayer cet abandon de la campagne par les jeunes paysans, bien des essais ont déjà été tentés. Citons à titre d'exemple, d'encouragement ou de suggestion ce qui est fait en France par la création des « Maisons familiales » (Education, novembre 1943, L. Frederick).

Ayant constaté que l'enseignement n'est pas adapté à la vie que le jeune paysan doit mener après sa sortie de l'école, Daniel Fournier, instituteur rural, montre en 1921 déjà, la nécessité, pour sauver l'âme paysanne, de créer l'école paysanne. Malheureusement, enlevé prématurément, il ne peut accomplir son oeuvre; c'est M. l'abbé Granereau qui, inlassablement, poursuivra le travail de résurrection paysanne si bien commencé : refaire des élites.

Pour cela, il fallait prendre le paysan dès l'adolescence et lui donner une instruction et une éducation adaptées aux tâches professionnelles et syndicales qu'il aurait à remplir plus tard. « A Sérignac-Péboudou, petit coin perdu de la terre de France, M. l'abbé Granereau fit ses premiers essais dès le mois d'octobre 1935. Trois paysans lui confièrent leurs quatre fils, une semaine par mois pendant un an. Les résultats parurent si intéressants que l'année suivante quinze familles lui envoyaient leurs enfants. L'expérience était faite; en s'appuyant sur les familles, en s'adaptant à la profession agricole, il était possible de créer une nouvelle école rurale répondant aux besoins du monde paysan. »

L'institution nouvelle, appelée «Maison familiale », fut transportée à Lauzun dans une maison achetée par les parents eux-mêmes. Depuis lors et malgré la guerre, les « Maisons familiales» de France se sont multipliées.

L'expérience de Lauzun a réussi et est riche de promesses parce qu'elle s'est appuyée sur le triple fondement de l'Evangile, de la Famille et de la Profession, trois réalités essentielles vis-à-vis desquelles l'homme doit prendre position s'il veut que sa vie soit solide et féconde.

A la « Maison familiale », chaque matin, le jeune paysan est mis en face de l'Evangile. Il lit sa page d'Evangile et l'éducateur l'aide à en saisir le sens. Par des cours de religion, deux ou trois par semaine, et la direction spirituelle, il fait pénétrer la doctrine évangélique dans les âmes et guide les jeunes gens dans son application journalière.

La « Maison familiale» est le prolongement de la Famille. Chaque père de famille, chaque enfant doit s'y sentir chez lui. C'est en effet l'association des chefs de fa milles paysans d'une région qui est responsable légalement, financièrement et moralement de la «Maison familiale». Les élèves apportent chaque semaine, en nature, ce qui est nécessaire à l'alimentation et au chauffage pour leurs professeurs et pour eux-mêmes. Les parents versent aussi une somme en argent.

L'enseignement donné dans ces institutions est d'abord agricole. Il doit faire du jeune paysan un agriculteur capable de comprendre le pourquoi de son effort, au courant des techniques nouvelles, en mesure de les adapter aux conditions particulières de terrain et de climat de son coin de terre. Par l'intermédiaire des enfants, le professeur d'agriculture deviendra le conseiller technique des agriculteurs d'une région. Une culture générale étendra les connaissances du jeune rural jusqu'aux domaines économiques et sociaux. Devenu capable d'embrasser les questions d'intérêt général, le jeune paysan sera à même, par la corporation, d'obtenir que le fruit de son travail lui soit payé équitablement, de travailler à l'élévation de toute la classe paysanne, d'influer sur les directions économiques et sociales de la nation : il contribuera ainsi efficacement au redressement de la France ».

Il restait une difficulté : réaliser ce programme et ne pas priver entièrement la ferme de l'aide que peut déjà apporter le jeune paysan de 14 ans. Cette difficulté fut aplanie par l'abbé Granereau qui institua la semaine mensuelle d'internat.

Le jeune paysan viendra à la « Maison familiale » une semaine par mois. Les trois autres semaines, il travaillera avec son père à l'exploitation familiale. Ainsi le manque de travail à la ferme ne sera pas onéreux et la pratique restera toujours en harmonie avec la théorie.

Et comme plus le paysan grandit, plus ses bras sont nécessaires à l'exploitation, le nombre des semaines ira en diminuant avec les années. A 13, 14 et 15 ans, l'enfant pourra passer à la « Maison familiale» dix à huit semaines. A 16 et 17 ans, l'adolescent n'en passera plus que six à quatre. Enfin les plus grands, de 18 à 20 ans, pourront encore venir y passer des demi-semaines pendant les mois d'hiver.

«Dans l'intervalle des séjours à la « Maison familiale », le jeune paysan aura à revoir les cours qui lui auront été proposés, à faire des devoirs et à étudier des leçons. Ainsi, par un travail journalier d'une heure à une heure et demie effectué chez lui, il ne perdra pas le bénéfice de son séjour à la «Maison familiale», et s'habituera à prendre le porte-plume, à lire et à réfléchir dans son cadre habituel.
« La semaine mensuelle a encore d'autres avantages. Le temps de l'internat est suffisant pour que l'emprise des éducateurs soit profonde ; il n'est pas assez long pour que l'élève en sente le joug. Ainsi, les disciplines qui lui sont imposées sont facilement acceptées et il apprécie par comparaison avec sa vie ordinaire ce qu'il reçoit en valeurs spirituelles, morales et intellectuelles. En outre, la semaine mensuelle permet de ne prendre à la fois qu'un groupe restreint d'élèves douze est le chiffre souhaitable. Comme il y a quatre semaines dans un mois, une « Maison familiale » peut donc faire à la fois l'éducation de quarante-huit jeunes ruraux ».
Ajoutons encore qu'il existe déjà dans plusieurs centres, des « Maisons familiales de jeunes filles», où l'on donne, suivant les mêmes méthodes, l'enseignement ménager agricole.
Le nombre de ces nouvelles institutions a pris une telle extension que l'on s'est préoccupé de former des professeurs qualifiés ; c'est pourquoi s'est ouvert en novembre 1941, Pierrelatte (Drôme), une école de cadres où une quinzaine de jeunes gens se préparent à la belle tâche d'enseigner les jeunes ruraux dans les « Maisons familiales ».
Il est encourageant de constater que cette expérience d'enseignement rural, si modeste à ses débuts, s'étend actuellement à presque toute la France. Elle retiendra certainement l'attention de tous ceux qui, en France ou ailleurs, se préoccupent de la cause paysanne.









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