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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Educateurs

Parmi tous les projets de reconstruction qui sont à l'étude pour le moment où la paix sera enfin venue, ceux qui concernent la famille nous intéressent particulièrement.
Nous trouvons quelques passages intéressants à ce sujet dans la brochure « Un Seul Seigneur » que la « Commission oecuménique pour l'aide spirituelle aux prisonniers de guerre » vient de leur envoyer. Elle contient une méditation pour chaque dimanche entre Pâques et Pentecôte. En communion avec eux nous lirons celle du 14 mai et avec eux nous répéterons cette prière : « Père, prépare-nous à mieux remplir notre rôle d'éducateurs. Donne-nous de savoir conduire dans la voie droite, les enfants que dans ta grâce, tu nous a confiés».
La première joie du retour risque, pour plusieurs prisonniers, d'être accompagnée d'un choc. Malgré les missives chargées de tendresse, les chemins parcourus pendant quatre ans, l'ont été à des centaines de kilomètres de distance. Tout n'a pas pu être dit, et les circonstances ont été si différentes…
Il appartiendra aux captifs de prendre au foyer leur place de chef de famille conformément à la mission dont Dieu les charge et que la Bible leur enseigne .
Dimanche 4 mai 1944.

Hébreux XII. I-II.

Si nous laissons notre souvenir flotter vers le foyer, tous ceux qui ont des enfants ne peuvent s'empêcher d'évoquer ces têtes brunes et blondes, ces yeux malins ou câlins, ces jolis gestes gracieux ou ces accès de bouderie et de mauvaise humeur. Souffrance de ne plus voir tout cela que d'une façon estompée, souffrance de constater par les pauvres photos qui n'arrivent que bien rarement. à quel point ces enfants ont changé depuis la séparation. Ce bébé au berceau est maintenant un petit garçon qui trotte partout et dont les traits et les allures ne sont plus les mêmes, Ce garçon, aux manières dégingandées est devenu presque un jeune homme, rêveur, dont les pensées sont difficiles à connaître. Et cette petite fille qui avait des tresses dans le dos est maintenant une jolie jeune fille aux yeux profonds. Et peut-être, en les regardant ainsi transformés, nous sentons-nous en quelque sorte intimidés, comme devant des étrangers… et cependant, ce sont nos enfants.
Est-ce qu'il y aurait comme un jugement, dans cette sorte de séparation d'avec ces êtres qui sont chair de notre chair, sur la façon dont nous avons rempli dans le passé notre charge d'éducateurs? Un jugement: oui. Car il faut bien confesser que nous n'avons pas toujours pris cette tâche assez au sérieux.
Quand nous étions là, nous n'avons pas prêté toute l'attention nécessaire à ces enfants qui grandissaient autour de nous. Ils étaient livrés à eux-mêmes. Nous aimions bien, certes, écouter un moment leur bavardage, nous amuser quelques instants avec eux, puis nous nous laissions reprendre par nos affaires, nos distractions et ils le sentaient bien. Nous, les pères, nous avons trop laissé à nos femmes le soin de faire l'éducation des petits. Nous, les parents, nous avons trop laissé à l'école toute la tache éducative de ces jeunes âmes qui s'ouvrent à la vie. Nous avons trop abandonné à l'Eglise la responsabilité de former leur conscience, de leur apporter la révélation de Dieu, si même nous n'avons pas contrarié cette influence par notre attitude et par nos propos, oubliant que l'action de l'Eglise sans l'appui concordant des parents, perd en partie sa valeur.
Un jugement, sans doute, mais aussi une glorieuse promesse; Pâques, c'est le retour à la vie, l'accomplissement d'une éducation parfaite. C'est le Fils bien-aimé qui, ayant « appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes » (Hébreux V. 8) accepte la Croix et triomphe de la mort pour être élevé à la perfection. La promesse de Pâques, nous la trouvons encore dans l'exclamation joyeuse du père de l'enfant prodigue, lorsque son fils, après de rudes leçons, revient confiant et soumis: «Mon fils que voici était mort, il est rendu à la vie » (Luc XV, 32). Cette promesse de Pâques jette ses rayons sur la souffrance du prisonnier et de l'exilé. « C'est comme des fils que Dieu nous traite (Hébreux XII, 7). Si donc nous avons compris le sens des chemins que Dieu nous a tracés, nous sentirons qu'il nous traite comme des fils. Les dures épreuves de noue existences, acceptées avec obéissance, nous rendront à la vie. Ce sera le vrai triomphe de Pâques si nous réalisons que la main pesante et crucifiante de Dieu n'agit pas pour nous écraser et nous détruire, mais bien plutôt pour nous faire retrouver, avec la vie, la perfection de son amour. « Mon fils ne méprise pas le châtiment du Seigneur, car il châtie celui qu'il aime » (Hébreux XII, 5-6).
Quand l'heure de notre retour sonnera, si nous revenons ainsi transformés par la souffrance, nous serons de nouveau qualifiés pour reprendre notre tâche d'éducateurs. Nous pourrons regarder nos enfants avec cette calme assurance de celui qui sait où il va. Nous saurons parler à leur coeur, mesurer nos sévérités et découvrir tous les trésors de tendresse infinie et d'amour que nous étions incapables autrefois de leur témoigner. Pâques, ce sera la vie dans la clarté d'une victoire d'amour.









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