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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Correspondance
I. - Une abonnée nous demande ce qu'il faudrait faire pour combattre des accès de colère chez les tout petits. Sa fillette, âgée de 21 mois, s'emporte quand on veut l'empêcher de toucher un objet; elle s'en empare à toute vitesse et le jette par terre, ou bien elle se couche elle-même sur le sol en guise de protestation. Ces accès de colère se produisent aussi quand on la réveille la nuit pour la mettre sur le pot
Telle de nos lectrices aurait-elle à nous communiquer des expériences qui pourraient aider à résoudre le problème posé?
Pour le premier cas mentionné, nous voudrions rappeler qu'il est tout à fait normal et nécessaire qu'un enfant de six mois à deux ans cherche à toucher les objets qui sont à sa portée : cela fait partie de son éducation. D'où la nécessité de lui fournir des jouets qu'il puisse manier sans dommage pour lui ni pour autrui. Tâcher qu'il ait un coin à lui (le « parc» est tout indiqué pour cela) où rien ne mette obstacle à cet instinct de manipulation qui caractérise cet âge. Quand on est obligé de lui enlever un objet pour éviter qu'il le casse ou le détériore - ou qu'il se blesse - avoir soin de le remplacer tout de suite par un autre, bien fait pour lui
Et ne pas se mettre en peine de l'accès de rage qui passera d'autant plus vite qu'on y prêtera moins d'attention.
Le second cas est plus difficile. Il est certes très désirable qu'un enfant acquière de bonne heure des habitudes de propreté (plus que jamais en ces temps où le savon devient une denrée rare!) - mais le sommeil est encore plus précieux! S'il est avéré qu'en réveillant notre enfant, nous provoquons une scène de cris qui trouble sa nuit - et la nôtre! -et l'empêche de se rendormir, mieux vaudra y renoncer momentanément, quitte à recommencer dans quelques jours. Ne prenons pas au tragique ces difficultés; rappelons-nous qu'il s'agit d'une phase qui passera tôt ou tard.
D'une façon générale, plus un enfant est nerveux et excitable, plus il a besoin de notre calme! Exerçons-nous à être d'autant plus maîtres de nous que notre bambin cède davantage à son humeur violente
S'il avait froid, nous nous empresserions de le couvrir, en l'enveloppant au besoin de notre propre manteau
Usons-en de même quand il s'agit d'améliorer son caractère; enveloppons-le de notre patience, comme d'un manteau protecteur
Surtout, ne pas confondre patience et faiblesse ! Notre douceur n'a de valeur que si elle recouvre une inébranlable fermeté
II. - Une abonnée nous écrit:
« Ma fille, qui a également 21 mois, a connu une période assez semblable cet hiver. La méthode qui a donné de bons résultats consistait à :
«1. Laisser l'enfant vivre à sa guise sans s'en occuper dans la mesure du possible. Elle était dans son « parc », seule dans une chambre et s'amusait tranquillement sans qu'aucune opposition lui fournisse l'occasion d'une révolte ouverte.
2. L'ignorer lorsqu'elle se couchait ou même se roulait par terre de rage. Personne ne s'en occupait; je lui tournais même le dos feignant de ne pas la remarquer. Devant cette complète indifférence, elle s'est rapidement découragée et a perdu le goût de faire des scènes.
Quant au réveil du soir, il me semblerait utile de l'interrompre pendant quelque temps. Un bon sommeil détendu est préférable aux habitudes de propreté. Le système nerveux y gagnerait et son meilleur fonctionnement aurait une heureuse influence sur le caractère de l'enfant en général. »
III. - Une autre abonnée se plaint que notre journal ne soit pas à la portée de lectrices «simples et sans grande culture». Elle le trouve « trop théorique », pas assez pratique
Ce reproche nous atteint, car nous nous sommes toujours efforcées de répondre aux besoins de tous nos abonnés, quel que soit leur degré de culture. Nous savons que ce n'est pas facile et nous ne nous flattons pas d'y avoir toujours réussi. Mais nous voudrions savoir si le sentiment exprimé dans la lettre en question est partagé par beaucoup et nous serions reconnaissantes â tous ceux qui voudront nous dire ce qu'ils en pensent en toute franchise et simplicité.
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