
|
|
Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
Bienfaits et dangers du soleil
Le soleil est un agent thérapeutique de premier ordre, et depuis de nombreuses années, les médecins ont appris à s'en servir pour guérir les maladies. Bien des plaies qui s'éternisaient sous un pansement, voient leur cicatrisation se produire rapidement sous l'influence des rayons solaires. De même, le soleil est le grand remède du rachitisme. Grâce à lui on voit, en quelques mois, se redresser des déformations osseuses qui paraissaient irrémédiables, et reprendre un aspect normal des enfants malingres qui, depuis de nombreuses années, menaient une vie misérable.
Ce traitement par le soleil ou héliothérapie ne peut pas être appliqué en dehors d'une surveillance médicale. Il y a des règles précises dont on ne saurait s'écarter sans danger. C'est pourquoi les enfants qui en sont justiciables sont rassemblés dans des établissements spéciaux.
Mais le soleil n'est pas utile seulement pour les malades, il l'est aussi pour les enfants bien portants. Sous son influence, l'état général s'améliore, la pâleur disparaît, la peau prend un grain plus serré.
Mais, exposer au soleil, sans préparation, le corps d'un enfant, c'est lui faire courir un danger. Il faut procéder prudemment, et d'une façon progressive. En premier lieu, l'exposition au soleil ne doit pas se faire sur un enfant immobile. Cette méthode est réservée à la cure médicale, et doit être surveillée de très près. L'enfant en vacances doit être accoutumé à jouer en plein air, jambes nues et bras nus. Les premiers jours, le thorax ne sera exposé à la lumière que pendant quelques minutes, et dans l'intervalle il sera recouvert d'une chemise fine et peu ajustée, qui laisse circuler l'air librement. Puis, peu à peu, le temps d'exposition sera augmenté et ce n'est qu'au bout d'une dizaine de jours que l'enfant sera mis en culotte de soleil.
Reste la question de la coiffure. En principe, le chapeau de toile est utile, car l'enfant, dans ses jeux, reste souvent immobile ; sous un soleil ardent, la chaleur développée par ses rayons peut provoquer des accidents. Cependant, si les cheveux sont abondants, s'il y a un courant d'air constant, au bord de la mer par exemple, si l'enfant court, on pourra le laisser tête nue. Mais là encore, il faut procéder d'une façon progressive.
Si on manque à ces précautions élémentaires, on peut voir survenir des accidents. Le premier est l'insolation. Elle débute par un violent mal de tête, et, très rapidement, on voit survenir des phénomènes d'excitation : délires, convulsions même. La température est élevée et monte jusqu'à 40°, le pouls est rapide. Si les phénomènes s'aggravent, l'enfant tombe dans la torpeur, et on voit apparaître tous les symptômes de la congestion cérébrale.
Tel est le tableau que l'on voit dans les cas graves. Ils sont heureusement rares. Mais il y a des cas bénins qui se traduisent seulement par quelques maux de tête, des vomissements, une fièvre légère et de l'agitation.
Dès que l'on constate ces symptômes, il faut porter l'enfant dans une chambre fraîche, très aérée. On le déshabille de façon à ce qu'aucun lien ne le serre. On met des compresses fraîches sur la tête, ou mieux une vessie remplie de glace. On prépare un bain frais à 35° et on y place l'enfant pendant 5 à 10 minutes. On lui donne à boire, par petites quantités, de l'eau fraîche.
Si, malgré ces soins, les symptômes ne s'amendent pas, on préviendra le médecin.
Un autre accident, moins grave mais bien désagréable, est le coup de soleil. C'est, en réalité, une brûlure superficielle due aux rayons solaires. Ce qui en fait la gravité, c'est l'étendue. Il se traduit par une rougeur diffuse qui se montre surtout au niveau du dos, et qui s'accompagne d'une sensation de chaleur et de cuisson mordicante. Chez les enfants, il y a souvent des phénomènes généraux, fièvre et agitation, qui sont analogues à ceux que l'on voit dans l'insolation. Le meilleur traitement est l'application d'un corps gras liniment oléo-calcaire, que l'on étendra sur la brûlure. Si l'on n'en a pas à sa disposition, on se contentera de poudre de talc fréquemment renouvelée. En deux ou trois jours les phénomènes aigus disparaîtront, mais il y aura souvent de la dsquammation de la peau, et par la suite une pigmentation cutanée qui persistera pendant plusieurs mois.
Un accident de même ordre sera la conjonctivite, due à la fatigue des yeux sous l'influence de l'intensité des rayons solaires, traduite par la rougeur du blanc de l'oeil, de la gêne sous l'influence de la lumière et parfois une sécrétion accrue qui colle les yeux le matin au réveil. Pour l'éviter, il sera bon de faire porter aux enfants des lunettes à verres de couleur et, si elle se produit, de les garder à la chambre pendant quelques jours, en leur faisant, matin et soir, de petits lavages de l'oeil avec une infusion de camomille, légèrement tiède.
Mais l'accident le plus grave est sans contredit la réactivation de lésions pulmonaires récentes ou anciennes, qui s'étaient cicatrisées et qui évoluent à nouveau sous l'influence de la congestion produite par les rayons solaires. Il ne faut jamais exposer au soleil le thorax d'un enfant qui a eu récemment une pneumonie ou des bronchites. La défense est encore plus expresse pour ceux qui ont eu, même longtemps auparavant, des accidents pulmonaires d'origine tuberculeuse. Ce serait leur faire courir un grave danger dont les conséquences peuvent être mortelles. Je connais plusieurs jeunes filles qui paient très cher, à l'heure actuelle, les caprices d'une mode récente qui exigeait que le ton de la peau s'étageât du blond doré à la terre de sienne. Elles réfléchissent un peu tardivement, au sanatorium, sur la nocivité de certains engouements.
Il faut se rappeler que les meilleures choses, quand on en fait un emploi exagéré, peuvent devenir dangereuses. Restons dans la juste mesure, et demandons au soleil ce qu'il doit nous donner une circulation améliorée, une peau saine, une nutrition meilleure, et aussi la joie d'une belle lumière, qui procurera à nos enfants de joyeuses vacances.
|
|
|