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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Se fâcher

C'est difficile tout de même de garder toujours un bon moral. Je connais une maman qui dit: «Je suis fatiguée de donner toujours le bon exemple !»
Faut-il se laisser aller, de temps en temps, à une bonne petite colère, à une bonne petite sortie, à un moment de franchise où toute l'irritation accumulée s'échappera comme la vapeur qui sort des flancs de la locomotive? Ou faut-il plutôt se vaincre et se vaincre encore, refouler les paroles, serrer les lèvres, étouffer ses nerfs?
Eh bien oui, en somme, toute expérience faite, il vaut mieux se dominer.
Ou, tout au moins, entrons dans une chambre, donnons un tour de clef; et là, toute seule, disons tout haut ce qui nous vient à l'esprit, contre la tâche, contre le devoir, contre les gens, contre le monde… Pour finir, on s'aperçoit qu'on exagère, on se calme, la vapeur s'est échappée. Et la bonne petite colère n'a meurtri personne.
Vous avez dit, pauvre amie : “J'en ai assez J'en ai assez ! D'abord il fait trop chaud, ma cuisine est une fournaise… Et je les ai gâtés, tous ces égoïstes de ma famille; mon mari n'a pas aimé les épinards réchauffés, je vous demande un peu ce qu'il faudrait! Jean aime sa bicyclette plus que sa mère certainement; s'il arrive une avarie à cette bien-aimée, il en fait des histoires, plus que pour moi quand je suis tombée dans l'escalier… Il faut que j'arrange tout, que je sois au bout de tout… Ah ! je sais bien ce que je vais faire : m'en aller sans dire où je vais, et ils se débrouilleront. Ils verront un peu ce que c'est… Leur papa pourra raccommoder tous les soirs les culottes et les tabliers, et ma grognon de Soso pourra se faire chiner par ses frères sans avoir sa maman pour remettre la paix… Oui j'en ai assez! Je ne sais même plus si je les aime! »
Après tout, ça fait du bien de dire ces choses, mais de se les dire à soi-même, car on se les pardonne. Tandis que si la famille les entendait, quelles blessures dans les coeurs. Blessures peut-être inguérissables. Le mari oublierait-il jamais ce que sa femme a pu dire de lui et de ses enfants : «Je ne sais plus si je vous aime !» Et cette grognon de Soso, qui a une âme douteuse, se souviendra que la maman lui a dit une fois - et elle le pensait: «J'en ai assez de toi!» Soso en demeurera inquiète, susceptible, et elle croira être moins aimée que ses frères.
Oui, la bonne petite colère, les paroles exagérées, les larmes, le doigt qu'on secoue comme une menace, ça peut faire du bien, ça peut être une détente, mais à huis clos. Fermez bien la porte. Et quand vous sortirez, avec les yeux rouges, l'air abattu, mais toute la furie tombée, les enfants et le mari sauront seulement qu'ils vous ont fatiguée et que vous vous êtes retirée un moment pour vous ressaisir. Vous recueillerez une caresse furtive. Et vous vous direz: « Quelle chance ! Je n'ai pas fait de scène !» Car il n'y a pas de scène quand il n'y a pas de spectateur.
Voilà, direz-vous, une morale qui n'est pas bien héroïque. Non, mais elle est pratique.









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