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Que faire pour nos enfants avant leur entrée à l'école?

Beaucoup trop de parents pensent encore que le fait de savoir lire et écrire constitue une acquisition des plus importantes dans le développement de leurs enfants. Certains sont si pressés de les voir franchir cette étape qu'ils s'efforcent de leur apprendre les lettres de l'alphabet bien avant leur entrée à l'école. Ces efforts risquent beaucoup d'être vains pour deux raisons principales.
Ou bien l'enfant entre à l'école en ne sachant que partiellement lire; ceci présente pour lui un handicap plutôt qu'un avantage si la méthode utilisée en classe n'est pas la même que celle employée à la maison. Ou bien l'apprentissage étant commencé trop tôt, c'est-à-dire à un moment où le développement mental de l'enfant est insuffisant pour cette acquisition, l'enfant ne peut dépasser un certain stade.
On sait, en effet, d'après les remarquables travaux du professeur J. Piaget, que le développement mental de l'enfant se fait par étapes successives, à des âges bien déterminés, et que toutes les acquisitions dont l'enfant s'enrichit ne peuvent se faire qu'aux stades correspondants.
Nous voudrions citer un exemple significatif. Antoinette (5 ans) et Michel (3 ans) partagent la plupart de leurs jeux. A un certain moment, tous deux sont animés du même désir d'apprendre « leurs lettres ». Ils disposent tous deux d'un jeu de lettres en carton. Michel, très observateur et réfléchi, a une excellente mémoire. En moins de quinze jours, il connaît ses vingt-six lettres. Antoinette ayant plus de peine à se concentrer et peut-être aussi une moins bonne mémoire, a besoin de deux fois plus de temps pour cette même acquisition. Cependant que Michel est satisfait en connaissant le nom de tous les petits signes qu'il peut manipuler, Antoinette apprend sans peine à placer des lettres les unes à côté des autres pour composer des mots. En d'autres termes, Michel n'était capable que d'enrichir son vocabulaire en apprenant vingt-six mots nouveaux alors qu'Antoinette a pu d'emblée saisir qu'en juxtaposant des lettres, on écrivait un mot.
II n'y a donc pas de raison d'être fière de son enfant de trois ans qui connaît « ses lettres » ! Cela prouve qu'il a une bonne mémoire, mais de là à savoir lire, le pas est grand et en relation étroite avec l'âge de l'enfant.
Apprendre à lire et à écrire étant un des premiers buts de l'école, que pouvons-nous alors faire pour nos moins de cinq ans avant leur entrée en classe?
Les laisser jouer, beaucoup jouer, car c'est par leurs jeux qu'ils s'enrichissent en faisant leurs premières expériences. Mais si nous voulons intervenir, nous pouvons faire beaucoup pour eux.
Racontons-leur des histoires, cela donne toujours l'occasion d'introduire des éléments nouveaux (vocabulaire, action, sentiment) et permet en outre à l'enfant de réfléchir sur tel fait ou situation et d'émettre des jugements de valeur. (Un exemple d'histoire à raconter fait suite à cet article.)
Eveillons en eux le sens de la responsabilité et de la confiance en soi, en leur donnant de petites tâches qui seront leur spécialité: mettre le couvert, essuyer les cuillères, chercher le courrier.
Préparons-les à recevoir l'enseignement de l'école en développant leur observation et leur attention volontaire.
Des jeux d'observation tels que les lotos et les dominos sont très utiles dans ce but. Ils présentent en outre le très grand avantage de pouvoir être confectionnés à la maison; il suffit d'un peu de carton, de colle, de papier de couleur et d'imagination pour composer et varier à l'infini ces petits jeux.
Voici quelques suggestions pratiques pour inventer et fabriquer soi-même quelques jeux de lotos, dominos et formes géométriques (1).
Comme vous le savez, le principe du loto est le suivant : le joueur a devant lui un carton divisé en cases, chacune d'elles étant différente (couleur, dessin, etc.) et un nombre égal de petits cartons de mêmes dimensions que les cases; chacun d'eux correspond à l'une d'elle par la couleur, le dessin, etc. Le jeu consiste à placer chaque petit carton sur la case correspondante.

Pour les jeux des couleurs, nous utiliserons pour plus de netteté des papiers de couleur découpés, puis collés. Un loto avec des couleurs prises séparément sera le plus facile. On fait alors placer un carton d'une couleur sur la couleur correspondante. Mais ou peut augmenter les difficultés par le choix de couleurs voisines ou encore par l'assemblage de couleurs dans une même case. On peut aussi varier l'ordre des couleurs pour chaque case. Faire retrouver parmi plusieurs bouquets, dont les fleurs ne varient que parla couleur, telle fleur particulière isolée sur un des petits cartons du loto, constitue un excellent exercice d'observation (recherche d'un détail dans un ensemble).

Pour les jeux de lignes, les lotos les plus simples viseront à faire reconnaître les directions des lignes verticale, horizontale, oblique, courbe, sinueuse, brisée. Ensuite viendront les lotos des lignes brisées (lotos des éclairs) où chaque carton présentera une disposition différente de lignes brisées; de même pour les lignes courbes (bordures de plate-bande) et les lignes sinueuses (corde traînant). Pour le loto des lignes obliques (jeu des collines), le dessin du carton continuera exactement la pente amorcée dans la case du loto; le carton devra être placé dans une case blanche ménagée à cet effet au-dessous de la case correspondante.

Citons encore les lotos qui peuvent être réalisés à l'aide des catalogues si généreusement offerts dans le commerce. Il faut disposer de deux catalogues semblables. Les sujets sont découpés et collés d'une part sur un carton divisé en cases et d'autre part sur les petites cartes du loto.
A côté des lotos, il y a les jeux de dominos. Le jeu se compose de cartons rectangulaires partagés transversalement en deux parties égales. Chacune des parties diffère comme dans le loto par sa couleur, son dessin ou un détail. Le jeu consiste à placer bout à bout ces cartons en juxtaposant toujours deux extrémités semblables.
On peut reprendre sur ce nouveau principe les mêmes types de composition que celles suggérées pour les lotos. Il est préférable de faire de ce jeu, un jeu auto-correcteur c'est-à-dire que, pour que le jeu soit fini, il faut que le cycle soit fermé.
Nous voudrions encore citer un jeu de formes géométriques facile à réaliser. A mesure que l'enfant se familiarisera avec ces différentes formes, il les reconnaîtra dans des objets usuels : fenêtres, carreaux, assiettes, etc. En outre, le maniement de ces formes facilitera l'intuition ultérieure des êtres géométriques.
Le matériel est constitué par des formes géométriques en carton découpées en plusieurs parties suivant des médianes et des diagonales. En déplaçant les morceaux et en les arrangeant différemment, l'enfant obtient des surfaces de valeur égale, mais d'aspect divers. C'est là que commence le travail de réflexion et de raisonnement. On donne à l'enfant les formes découpées et le contour de la figure à obtenir par leur déplacement. En les maniant, non seulement l'enfant arrive à transformer un carré en un triangle, mais il développe en même temps sa faculté d'observer, de comparer, d'évaluer et de chercher des rapports. Ce petit jeu est celui des équivalences. Citons quelques exemples : un carré divisé en quatre par des diagonales peut, par le déplacement de ces quatre parties former successivement quatre autres figures : un triangle, un parallélogramme, un trapèze, un rectangle.
Un rectangle divisé suivant une diagonale peut se transformer en un triangle.
Un triangle équilatéral divise en 4 parties par une médiane (droite abaissée d'un sommet au milieu du côté opposé) et une parallèle à la base coupant la médiane à mi-hauteur sera transformé en un rectangle.
Deux triangles équilatéraux divisés en 3 parties par 3 droites abaissées de chaque sommet sur le côté opposé jusqu'à leur point d'intersection, pourront se combiner entre eux pour former un hexagone.
Un hexagone divisé en 6 triangles égaux par des droites joignant un sommet à un sommet opposé sera transformé en un parallélogramme.

On peut multiplier ces quelques exemples qui ne sont que de simples suggestions.
Il va de soi que ces petits jeux ne doivent pas être présentés comme des devoirs. Il faut montrer à l'enfant l'emploi du matériel et le laisser seul, libre de le manoeuvrer lui-même, de faire des essais ratés et de chercher tranquillement. Le double but de ces jeux: fournir une occupation calme et utile, sera alors atteint.

(1) Cet article n'aura d'utilité que si le lecteur le lit crayon en main pour reproduire les exemples donnés (ces exemples sont empruntés à Education, juillet 1941 et juillet 1943).









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