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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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RETOUR« Si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendît à son cou une meule de moulin et qu'on le jetât au fond de la mer. » Matth. 18, 6-7. Un scandale c'est l'objet qui occasionne une chute, le morceau de bois sur lequel on trébuche; scandaliser signifie faire tomber. Nous disons, nous, d'un fait révoltant: c'est un scandale. En réalité, ce fait révoltant n'est pas en lui-même un scandale, il ne le devient que par la répercussion qu'il a dans les vies, par la défaillance, le découragement, l'ébranlement de la foi qu'il provoque. Nous disons: je suis scandalisé, et nous voulons dire par là, non pas je suis tombé, mais je suis heurté, indigné. En réalité, nous ne serions réellement scandalisés, au sens que ce mot a dans l'Evangile, que lorsque l'acte, la parole ou l'attitude dont nous parlons nous aurait fait tomber moralement ou spirituellement. Jésus pense ici, de toute évidence, en premier lieu aux enfants, à ces petits enfants dont il vient de dire qu'il faut redevenir comme eux pour entrer dans le royaume des cieux. Et l'on sent, à l'entendre, quelle valeur infinie a pour lui une âme d'enfant, et comme il en connaît la sensibilité extrême, l'impressionnabilité et comme il sait qu'une foi enfantine est une chose fragile. Mais il faut entendre également par ces « petits » tous les faibles, quel que soit leur âge, les commençants dans la foi, ceux qui, mal affermis encore, subissent comme les enfants, sans pouvoir lui résister, la mauvaise influence, et qui seront désarçonnés par une inconséquence, ébranlés par une parole perfide ou basse, troublés, peut-être irrémédiablement, par une scène honteuse. Plus un être est faible, plus il doit être protégé, plus il faut prendre garde que ne lui soit pas porté un coup qu'il ne serait pas de force à supporter. Et Jésus se fait le défenseur des petits, le défenseur de leur âme dans ce monde affreux, prononçant contre ceux qui leur porteraient le coup fatal, le coup mortel, une des plus redoutables paroles qu'il ait jamais prononcées : « Il est inévitable qu'il arrive des scandales, mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive » La foi des petits s'appuie sur la foi des grands, elle repose dans une large mesure sur la confiance qu'ils ont dans ces grands qui leur ont parlé de Dieu et de Jésus-Christ; elle est liée au respect, à l'estime que ces grands leur inspirent. Le jour où cette confiance est ébranlée, où ce respect, cette estime se trouvent entamés, tout l'édifice intérieur chancelle, et l'ébranlement est proportionné à la confiance et au respect que ces grands avaient inspirés. Le jour où un enfant découvre, je ne dis pas les défauts de son père ou de sa mère, - cela est inévitable, cela se produit toujours une fois, et, si douloureux que ce puisse être, ce n'est jamais mortel mais le jour où un enfant découvre un désordre grave dans la vie de son père ou de sa mère, la fraude, la malhonnêteté, l'infidélité conjugale, quelque chose se brise en lui. Il se sent seul, il se referme. Un des fondements sur lesquels il s'appuyait lui fait soudain défaut. Il se dit : « A qui se fier dès lors?» Et si par malheur - je dis bien par malheur ce père ou cette mère lui ont parlé de Dieu et l'ont initié au mystère sacré de la prière… Alors c'est la foi qui peut sombrer: « des mots, des mensonges, rien de tout cela n'est vrai ! » Et ce que je viens de dire des parents, allant droit au centre, est vrai aussi de tous ceux qui, à un degré quelconque, ont été pour un être, appui, exemple, guide pasteur, chef-éclaireur, maître, moniteur. |
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