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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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RETOUROndes de mort et ondes de vie Ces armes nouvelles, V1, V2, qu'on conduit à distance par des ondes, terrifient l'imagination en ouvrant des horizons nouveaux où la mort imprévisible et inévitable semble devoir régner en définitive maîtresse. En lisant un article où il en était question, je me suis dit: « Mais il y a longtemps que la pensée connaît cette action à distance; elle la connaît, et cependant quelques rares initiés seulement l'utilisent, quoique sa puissance soit bien plus grande et bien plus invincible que l'autre puissance, celle qui meut la matière aveugle et bête, et l'envoie tuer et détruire. » Et j'ai pensé à quelques expériences si pauvres, hélas et si fragmentaires, que ma timide foi avait vécues - et qu'il ne tient qu'à moi, à nous tous, de vivre chaque jour avec une efficacité croissante. Je me souviens de l'époque où j'étais souvent débordée par l'activité indisciplinée et querelleuse de mes quatre enfants en bas âge. Je courais de l'un à l'autre, essayant de les calmer et d'organiser des jeux pacifiques, en criant plus fort qu'eux pour me faire entendre. Parfois, croyant avoir à peu près réussi, je les laissais seuls un moment, mais je ne manquais pas de les supposer toujours en train de faire une bêtise et je leur criais toutes les dix minutes, sans même les voir « Ne faites pas ça», persuadée que ma défense était toujours bien placée. Une amie me dit un jour : «Tu t'y prends mal au lieu d'essayer d'organiser le calme, penses-y, affirme-le en toi-même, et tu verras que l'harmonie s'établira peu à peu d'elle-même entre tes enfants. » J'ai essayé - et je n'oublierai jamais l'impression de détente que cette nouvelle manière d'agir créa d'abord en moi, puis autour de moi. Il semblait qu'une force mystérieuse s'épandait en vagues de calme et de paix, et chaque enfant trouvait sans effort sa place et son occupation. Je n'avais pas besoin d'être au milieu d'eux, il suffisait que je pense à eux dans ce sens, en commençant par abandonner moi-même toute nervosité et toute tension intérieure. Une autre fois, ma fille ayant de la peine à suivre sa classe primaire (on venait de lui faire sauter une année), j'étais allée avec elle voir sa maîtresse pour lui demander de la remettre dans la classe inférieure « Non, je ne le ferai pas, nous répond-elle, car C. peut suivre cette classe, j'en suis absolument certaine. » En sortant de cette visite, je dis à ma fille : « Nous n'avons maintenant plus qu'une chose à faire, c'est de croire que ce que dit ta maîtresse est vrai. » Et je pensai à elle intensément dans ce sens pendant tous les jours de la semaine suivante ; le succès dépassa l'attente de notre petite foi, car C. se plaça dès le samedi suivant en tête de sa classe et y demeura toute l'année. Encore un fait qui me revient à la mémoire : C'était un jeudi; mon garçon, d'une dizaine d'années, devait passer son après-midi de congé à faire une partie de basket-ball avec des camarades, sous la direction d'un maître sportif. En allant en commissions, je passe près du terrain de sport, désireuse d'assister un instant à leurs ébats, et je n'aperçois qu'une bande de garçons désoeuvrés, bras ballants, tout désorientés par l'absence de celui qui devait les faire jouer. Je les quittai, très déçue à mon tour, avec le sentiment d'une après-midi manquée pour mon fils. Mais, chemin faisant, je me dis : «Ton attitude pessimiste est-elle la bonne manière de l'aider? » Je savais bien que non, et là, dans un magasin que je vois encore, je priai Dieu dans mon for intérieur d'envoyer sa joie dans le coeur de mon garçon, quand même et malgré tout. A la fin de l'après-midi, il rentre à la maison, le visage réellement rayonnant, et il me dit aussitôt : « Je ne sais pas ce que j'ai, mais je suis tout joyeux»; malgré la partie de basket-ball renvoyée, la joie lui était tombée dessus, comme un cadeau du Ciel, et il avait été répondu une fois encore au delà de toute attente au timide effort de mon coeur maternel. Vous me direz peut-être « Nous appelons cela un exaucement de prière et non pas une action de la pensée.» Pouvez-vous réellement me dire où cesse l'action de la pensée humaine et où commence celle de Dieu? Pour ma part, je crois que Dieu agit souvent parmi nous en se servant de nous, de notre force d'amour et de foi,.. si celle-ci existe et est vraiment à sa disposition. Mais si les ondes de la mort font dévorer l'espace aux engins infernaux qu'elles dirigent, celles qui donnent la vie ont besoin au contraire de l'attitude recueillie d'une âme en prière pour porter au loin leur action toute puissante. |
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