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A une future maman

Beaucoup de jeunes femmes pensent que leur attitude morale ou psychique, les joies qu'elles ont eues, ou les soucis qui les ont accablées, ont une influence directe sur le caractère de l'enfant qu'elles portent, au même titre qu'une alimentation insuffisante risque de prétériter gravement la santé du bébé qui va naître.

Combien de fois ai-je entendu, dans une policlinique pour enfants difficiles, des mères dire entre autres : « Ce n'est pas étonnant que mon enfant soit nerveux, j'ai tant pleuré en l'attendant» ou bien: « s'il a mauvais caractère et s'il pense que tout le monde lui veut du mal, c'est parce que ma belle-mère était si méchante avec moi ».

Heureusement, il est fort peu probable que cette influence directe existe. Cependant nous allons voir que l'attitude de la mère pendant la grossesse a de l'importance pour son enfant plus tard. C'est ainsi que celui-ci peut souffrir des soucis ou, au contraire, profiter des joies qui auront entouré sa mère pendant qu'elle l'attendait.

Certaines personnes, particulièrement celles qui n'ont jamais eu d'enfant, imaginent qu'une grossesse doit toujours être une grande joie. C'est vrai parfois; il est de jeunes femmes qui sont pleinement heureuses. Quelque chose de merveilleux se passe en elles. Leur courage est décuplé. Chaque geste, chaque objet qui leur rappelle la petite vie qui s'éveille est une nouvelle joie. Ce sont certainement des privilégiées et leur enfant aussi le sera.
Cependant ce n'est pas toujours le cas, bien loin de là. De futures mamans vivent des périodes d'angoisse pour toutes sortes de raisons :

Pensez aux filles-mères. Leur enfant n'aura pas de père. Elles seront mises de côté par beaucoup de leurs connaissances. Comment pourraient-elles se réjouir? Les soucis que cette naissance comporte sont trop lourds pour elles.

Dans d'autres cas, la conception a lieu trop tôt. Le jeune couple n'est pas encore adapté à sa nouvelle existence. Certes ils désirent avoir un enfant, cependant ils auraient encore besoin quelques temps de cette vie à deux un peu égoïste mais qui consolide l'union conjugale et crée des souvenirs charmants. Le coquin d'enfant qui s'annonce, et dont on est très fier, est parfois bien gênant. La jeune mère est alors partagée : à des moments de grande joie succèdent des périodes de lassitude. C'est dur de voir sa vie si tôt handicapée. Ces pensées lui paraissent coupables. Ne devrait-elle pas toujours se réjouir ?

Une grossesse difficile, des risques de fausses couches provoquent souvent des sentiments négatifs à l'égard de l'enfant. L'angoisse de ne pas le voir venir à terme empêche la mère de se réjouir. « Si seulement je n'étais pas enceinte » se dit-elle peut-être. Immédiatement elle regrette cette pensée, qui lui paraît coupable. Ce souhait ne va-t-il pas lui porter malheur, faire mourir l'enfant pour la punir?

« Si seulement je n'étais pas enceinte » disent aussi parfois d'autres mères : celles dont la situation financière est difficile, celles qui sont fatiguées par leur travail ou qui ont déjà plusieurs enfants, et d'autres encore que j'oublie.

Et bien non, elle n'est pas coupable, la mère qui sent en elle de l'ambivalence à l'égard de l'enfant qu'elle porte, celle qui pendant la grossesse a parfois des sentiments négatifs, des découragements. Sauf quelques cas de profond égoïsme, ces moments pénibles ont des causes réelles, tout à fait admissibles. La femme a, peut-on dire, le droit d'avoir ces sentiments. Mais alors il faut qu'elle ait le courage de les regarder bien en face, d'en chercher les causes, de les discuter, de les accepter, puis de lutter. Ce serait bien plus facile de fuir en les oubliant.

Mais nous savons maintenant combien ces refoulements sont dangereux. Ces pensées que nous ne voulons plus voir, que nous réussissons à oublier n'en demeurent pas moins tout au fond de nous; elles ne perdent rien de leur dynamisme et ressortent sous une autre forme : Telle mère a quelquefois désiré ne pas voir sa grossesse venir à chef. Elle n'y pense plus, mais elle est pleine d'angoisses. Son bébé sera-t-il normal? Aura-t-il bras et jambes? Et s'il avait un bec de lièvre?

Elle ne se rend pas compte qu'inconsciemment, se sentant coupable, elle craint la punition qu'elle croit mériter. Après la naissance de l'enfant, et toujours pour la même raison, elle risque d'être une mère spécialement anxieuse. « L'enfant va prendre froid. Pendant qu'elle s'absentera, le bébé risque d'étouffer sous ses couvertures, ou la maison pourrait brûler». Plus tard, elle aura peur qu'il se jette par la fenêtre, alors que raisonnablement la chose est impossible. Elle deviendra une mère pusillanime, qui toujours retiendra son enfant. Elle diminuera ses possibilités de bonheur et de libre développement.

D'autres fois elle en voudra à l'enfant, toujours inconsciemment, des soucis causés à l'époque de la grossesse. Son comportement sera de ce fait inégal et l'enfant en souffrira.

Les pensées, la vie de la mère pendant la grossesse ont donc une influence, mais après la naissance de l'enfant, et parce que l'attitude de la mère enceinte conditionne l'attitude qu'elle aura à l'égard de l'enfant plus tard. Elle conditionne aussi, mais à un degré moindre, la manière d'être du père et des enfants déjà existants.

Donc, jeunes femmes, si vous avez des pensées négatives, méchantes à l'égard de l'enfant que vous portez, si, parfois, vous regrettez votre liberté ou même l'existence de cette nouvelle petite vie, examinez courageusement la situation. Dites-vous qu'après tout il est bien normal qu'il vous arrive d'avoir ces pensées surtout quand vous êtes fatiguées ou si vous avez des soucis. Cependant ne cédez pas à tous ces regrets. L'enfant est là, il vous apportera des joies; il vous en apporte déjà. Peu à peu le côté négatif de votre situation diminuera d'importance. Comme vous ne ferez pas de sentiment de culpabilité, vous serez d'autant plus forte pour lutter dans la vie, pour vous, pour votre enfant et pour tous les vôtres. Vous leur donnerez le maximum de ce que vous pouvez donner.

Pendant la grossesse, au lieu de vous morfondre dans de sombres idées, vous pourrez utilement penser au bébé. Vous préparerez sa layette avec joie. Vous regarderez avec intérêt vivre les autres enfants, pour mieux comprendre le vôtre plus tard. Vous pourrez, si c'est le premiers réfléchir tranquillement à la façon dont vous organiserez votre vie.

Le sentiment maternel est parfois si violent qu'il fait oublier l'existence du père. Celui-ci en souffre, et l'enfant risque d'en subir les contre-coups pendant très longtemps. Le dicton affirme : une femme est épouse ou mère. Faites mentir le dicton. La chose est possible surtout en y pensant d'avance. Si vous avez déjà des enfants, réfléchissez à la façon dont vous élargirez votre cour pour que ceux-ci n'aient pas l'impression que le nouveau-né est un intrus. Au contraire, qu'il apporte à chacun des possibilités de joie qui compenseront les sacrifices inhérents à l'existence d'un nouveau membre de la famille.

Il faut beaucoup réfléchir, beaucoup prier pour devenir une mère compréhensive mais ferme, qui soit, pour son mari comme pour ses enfants, la véritable âme du foyer.









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