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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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RETOURUne fleur exquise Elle ne se trouve ni dans les serres chaudes où se cultivent les fleurs de prix, ni sur les grands chemins où poussent entre les cailloux des herbes folles. Et parfois, cependant, on l'aperçoit ici et là. Elle se cache aux regards indiscrets, et celui qui est sensible à son charme peut la découvrir. Fleur peu commune, elle s'offre à ceux qui recherchent les chemins étroits. Le pauvre comme le riche peut en orner sa demeure et en répandre le parfum. Elle attire ou elle éloigne selon l'attitude de celui qui l'approche. Fleur rare entre toutes, elle se nomme : l'humilité. Pourquoi a-t-elle si souvent mauvaise presse? Pourquoi est-elle pour beaucoup synonyme de faiblesse et d'ennui ? Pourquoi nos enfants se la représentent-ils sous les traits d'un être effacé, chagrin, morose? Ne serait-ce pas notre faute, à nous parents, et ne saurions-nous pas leur montrer son vrai visage? Ne verraient-ils en nous que sa caricature? Qu'est-ce donc que l'humilité et comment la définir? Non point sa contrefaçon : les pires orgueilleux ne sont-ils pas ceux qui font les humbles et, sous des dehors modestes, restent persuadés de leur supériorité? L'humilité? Pour la comprendre et la désirer comme un bien précieux, il suffit d'avoir été en contact avec un de ces êtres dont les pensées, les sentiments, les actes en sont inspirés. Leur attitude, leur oubli d'eux-mêmes et leur amour du prochain désarment les coeurs les plus fermés. L'humilité n'est pas une vertu à ajouter aux autres, elle est un don qui s'épanouit dans l'âme comme une fleur délicate quand on a compris le sens profond de la vie. Elle est révélatrice de ce que l'on est soi-même avec tout ce que cela comporte de charité et de compréhension vis-à-vis des autres. L'humilité découle de l'amour et de la foi dont elle est le complément indispensable. Et loin d'avoir un aspect rébarbatif, elle est, au dire de l'apôtre un «ornement » dont il nous engage à nous parer pour que Dieu nous fasse grâce. Il y a quelques semaines, des hommes de tous pays, de toutes races, venus «de la grande tribulation », ayant souffert tous les maux de la guerre avec un courage et une patience inlassables, se sont rencontrés à Genève. Leur message n'avait rien du vent d'orage qui balaie tout sur son passage. C'était plutôt le «son doux et subtil » dont les indifférents même percevaient l'harmonie. Harmonie créée par l'attitude de ces êtres si divers dont l'humilité et la foi sont les armes invincibles. A l'approche de la semaine sainte, essayons de recueillir de la bouche même du Sauveur les enseignements de la vraie humilité. Aux assoiffés de bonheur que nous sommes, le Christ, au début de l'Evangile, rappelle à ses disciples les sources du bonheur véritable: « Heureux les humbles car le royaume des cieux est à eux ». A celui qui l'avait invité à dîner, Jésus dit : « Lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés… « des aveugles »… et tu seras heureux. » A la femme orgueilleuse qui réclame pour ses fils les premières places dans le royaume des cieux, il répond : « Quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur. » Mais à la femme adultère, humiliée et repentante, Il adresse la parole révélatrice du bonheur éternel: «Va en paix et ne pèche plus. » A ses disciples toujours préoccupés de gloire, «Jésus ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d'eux et leur dit : quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. » Et sur la croix, à l'heure suprême, le Sauveur a promis la vie éternelle au malfaiteur repentant. |
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