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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Vacances

Après un long hiver, dur pour beaucoup, fatigant pour tous (nous souffrons maintenant du contre-coup des angoisses de la guerre), les vacances approchent.
Qu'allons-nous faire ? Comment récupérer des forces pour continuer notre tâche de mère de famille, tâche souvent accrue dès que les enfants ne vont plus à l'école.
Il faudrait que toutes les mères prennent aussi leurs vacances, mais des vacances complètes. Pendant quelques jours, elles devraient tout laisser, mari, enfants, ménage, et s'en aller seules.
Pourquoi si peu de femmes le font-elles? La plupart des mamans se croient indispensables: «Mon mari, pendant mon absence, partira avec une cravate mal mise ou des souliers non cirés ; le soir, si je ne suis pas à la maison quand il rentre, il erre comme une âme en peine ; que deviendra-t-il si je pars pour quatre ou cinq jours. Mon bébé mange mal, jamais ma mère ou ma soeur ne sauront lui faire prendre sa bouteille jusqu'au bout, le pauvre petit dépérira. Si c'est ma fille qui fait les repas, elle ne sera pas aussi économe que moi. Quand je rentrerai tout le bien que j'aurai pu me faire sera détruit en voyant la façon dont mes provisions auront diminué. » Combien de phrases de ce genre ai-je entendu et entendrai-je encore, quand je conseille à une maman fatiguée (et quelles sont celles qui ne le sont pas) de prendre quelques jours de détente complète.

Et bien oui, mesdames, pendant votre absence, tout ne marchera pas aussi bien que quand vous êtes à la maison. Disons plutôt, tout marchera un peu différemment. Les vôtres feront des expériences qui leur seront salutaires. Ils se rendront compte de tout ce que vous faites et aussi de tout ce que vous êtes pour eux.
A votre retour, vous serez étonnées, quelques-unes même un peu vexées ou involontairement attristées de vous apercevoir que vous n'êtes pas tout à fait indispensables.
C'est une tendance de la mère de famille de se croire irremplaçable. Tant de choses dépendent d'elle que cette erreur est compréhensible. Cependant elle oublie qu'à côté de la royauté matérielle dont elle jouit dans son ménage avec pouvoir presque absolu, il est une royauté spirituelle encore bien plus importante. Un fils écrivait à sa mère, qui craignait de n'avoir pas suffisamment montré son affection à ses enfants par des paroles ou par des gestes «Je suis certain que l'important n'est pas fait de mots et de gestes, mais d'une chose beaucoup plus indéfinissable, d'une atmosphère, de toute une attitude qui ne peut pas mentir, et qui est tout à fait sensible à celui auquel elle est destinée. »

Cette atmosphère, une mère trop fatiguée ne peut plus la créer. Cette attitude bienfaisante doit être exempte d'énervement.
Il faut, pour créer cette atmosphère qui peut être si belle, que la mère sache dételer complètement, se reposer et pendant quelques jours s'arranger à ce que personne ne dépende d'elle.
Comment sera ce repos? D'aucunes iront chez une amie d'enfance ou une vieille parente très chère, d'autres se mettront en pension dans un petit trou bien tranquille. Elle se promèneront dans la campagne. D'autres au contraire dormiront tout leur saoul, sans le moindre remord, jusqu'à midi peut-être et l'après-midi, si c'est nécessaire ; ou bien elles resteront allongées dans leur lit ou sur l'herbe sans rien faire, ni lire ni tricoter, sans penser presque. D'autres encore trouveront leur détente dans une ville. Pour une fois elles auront le droit de regarder tranquillement les vitrines des magasins, de flâner, d'aller au cinéma ou de visiter un musée. D'autres enfin choisiront une des nombreuses retraites ou camp d'études qu'on offre actuellement aux femmes. Elles auront l'occasion d'entendre des causeries, de la musique, de mettre en commun leurs préoccupations et leurs joies. L'important, le nécessaire, c'est qu'elles se sentent entièrement détachées de leurs devoirs habituels. Quand elles rentreront à la maison, à condition, bien entendu, que d'avance elles aient accepté quelques accrocs à l'ordre matériel choisi par elles, elles seront étonnées que tout marche mieux : les enfants sont vraiment beaucoup plus sages, le mari plus aimable et le travail avance plus vite, si vite même que la besogne restée en suspens est rapidement mise à jour.

« C'est très beau, tous ces conseils, disent quelques-unes, mais nous n'avons pas les moyens de nous offrir des vacances. » Attention cette excuse n'est-elle pas dictée par notre besoin d'être indispensable? Quelles sont celles qui n'ont vraiment pas le moindre lieu où elles seront les bienvenues pendant quelques jours ? Quelles sont celles qui ne trouveront pas des parents ou des amis pour héberger quelques jours leurs enfants, quitte à ce qu'elles-mêmes en fassent autant pour les leurs après? C'est presque uniquement une question d'organisation et de bonne volonté. Il faut y penser et l'accepter.

Allons chères mamans, jeunes ou vieilles, nous vous souhaitons à toutes de bonnes vacances.


Note de la rédaction. - Pour les mères qui ne savent pas où aller et ne peuvent pas payer un prix de pension complet, s'adresser à Vacances des mères de famille, Mlle Laporte, 22, rue Etienne-Dumont, Genève.









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