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Barr & Co, la fabrique des 130 estropiés

Il y a une dizaine d'années, Georges Barr, tout jeune chimiste dans une entreprise à Saint-Paul, dans le Minnesota, perdit une jambe lors d'un accident d'automobile et du même coup perdit sa place. Empêché de trouver un autre emploi, il résolut de se tirer d'affaire par lui-même. Il créa une nouvelle mixture pour ondulation permanente, qu'il confectionnait de nuit et vendait de jour aux coiffeurs et droguistes.

Il engagea bientôt un sourd-muet qui, à son tour, lui fit connaître, quand on eut besoin de quelqu'un pour coller des étiquettes sur les flacons, une sourde-muette. Quatre ans plus tard, l'entreprise fabriquait déjà toute une série de drogues et produits cosmétiques et occupait dix-huit ouvriers, tous sourds-muets. Un jour, devant une machine à étiqueter, G. Barr eut l'idée qu'une seule jambe suffirait pour manier la pédale. Immédiatement, il engagea un unijambiste pour le service de cette machine. Dès lors, il choisit ses employés presque exclusivement parmi les mutilés. Aujourd'hui, la maison Barr & Co. produits médicaux, à Chicago, occupe 147 personnes, hommes et femmes. Parmi eux, 130 sont infirmes à un tel point que, sans l'initiative de Georges Barr, ils en seraient réduits à une oisiveté et à une dépendance totales ; or, ils obtiennent au contraire des gains élevés et une part aux bénéfices. Par charité? Pas du tout : « Le nombre d'emplois que des estropiés peuvent occuper avec succès est étonnant, déclare Georges Barr. Mis à la place qui lui convient, un infirme fournit plus de travail qu'un homme normal. Un homme marchant à l'aide de béquilles développe la musculature de ses bras et de se épaules et manie par suite une machine lourde plus aisément qu'un homme ordinaire. De même un sourd-muet acquiert une plus grande habileté des doigts, un aveugle, grâce à la pratique de l'écriture Braille, une sensibilité tactile plus parfaite. Là où ces qualités spéciales sont requises, leur rendement dépasse celui des gens dits « normaux ».
Aux visiteurs de sa fabrique, Georges Barr demande de ne manifester aucune pitié : « Nos gens n'en ont nul besoin; ils n'en veulent pas ». déclare-t-il fièrement. On a tôt fait de s'en apercevoir. Une atmosphère sereine règne dans toute l'entreprise. Vingt-cinq hommes et femmes aveugles sont assis devant un tapis roulant; leurs doigts se meuvent rapides et sûrs; on bavarde et on rit. A une longue table travaillent trente sourds-muets dont les visages s'éclairent quand ils « parlent ». Et voici quinze hommes et femmes privés d'un bras ou d'une jambe, voilà dix victimes de la paralysie infantile, quelques borgnes. Ils conduisent des machines, pèsent, mesurent, emballent, expédient les produits, travaillent au bureau ; ils constituent des forces actives qui généralement surpassent les employés normaux. Une souriante jeune fille dessert la centrale téléphonique; apparemment, il ne lui manque rien. Pourtant.., dans un angle, on aperçoit une paire de béquilles. Voici une machine à vider des tubes, un homme aux deux jambes amputées la dirige. Ici, un ouvrier de fabrique qui devint aveugle trois ans auparavant, gagne plus que lorsque sa vue était intacte… Là, une aveugle-née de trente-deux ans occupe depuis trois mois, tout heureuse, sa première place. La joie au travail se sent dans toute l'entreprise, car les ouvriers savent leur activité utile, productive. En outre, la conscience de vivre parmi d'autres infirmes leur confère une tranquille assurance qui manque aux handicapés devant se mouvoir au milieu de gens « sains ». C'est pourquoi Barr recommande aux industriels occupant des infirmes de leur confier, en groupes, le même travail.

Toute l'entreprise reflète la physionomie énergique de son jeune chef. Les départs y sont exceptionnels, les ouvriers et employés ponctuels, les accidents extrêmement rares, car les estropiés ont appris la prudence.









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