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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURUn des aspects du bonheur conjugal Il y a une quinzaine d'années, une vieille amie, grand-mère de plusieurs petits-enfants regardait jouer une bande de garçons de 12 à 14 ans. Deux d'entre eux se faisaient remarquer par leurs regards clairs, et leur expression empreinte de netteté et de franchise. - « Pouvez-vous me dire la raison de l'attitude de ces deux garçons », me demanda-t-elle. Le hasard avait voulu que je sois au courant de nombreux détails de leur vie. Nous en vînmes alors à parler d'éducation sexuelle, de sa nécessité, de l'importance qu'elle soit faite par les parents, au lieu d'être confiée à des étrangers. De fil en aiguille, cette vieille dame se mit à me parler d'elle-même, et m'avoua qu'elle s'était mariée tout à fait ignorante de tous les problèmes de la vie. « Pendant les deux premières années de ma vie de jeune femme, je craignais de commettre un péché et d'offenser Dieu toutes les fois que mon mari s'approchait de moi pour me demander d'accomplir mes devoirs d'épouse. C'est grâce à la bonté de mon mari, à sa compréhension, grâce à son amour, qu'après deux ans, je puis lui parler de mon angoisse. Il me rassura de son mieux. Un ami pasteur, auquel nous nous confiâmes, contribua à me libérer de mes craintes. Enfin la sérénité naquit en moi et par là même beaucoup plus de bonheur dans notre union. Plus tard, je racontais cette histoire lors d'une causerie à un groupe de jeunes femmes. Pour les femmes de votre génération, disais-je, des questions aussi angoissantes et troublantes ne se posent plus. Grand fut mon étonnement, quand, après la causerie, et le lendemain encore, plusieurs des auditrices, dont une très jeune, m'avouèrent être dans le même cas. Cela m'attrista et me parut dangereux. L'initiation à la vie sexuelle, parfois nulle, d'autres fois malpropre, trop souvent incomplète des jeunes gens et des jeunes filles est la cause de bien des difficultés d'adaptation entre les époux. Par conséquent elle est à l'origine de beaucoup de divorces. Il faut donc instruire nos jeunes, les préparer au mariage, non seulement en leur donnant un moyen de gagner l'argent nécessaire à la vie du foyer, ou en formant de bonnes ménagères, mais en les instruisant de leurs devoirs et de leurs droits conjugaux. Ils doivent savoir que deux époux se donnant l'un à l'autre éprouvent de grandes jouissances, morale et physique. Cette dernière amène chez tous les deux une détente bienfaisante génératrice, pour ceux qui les entourent, de bonheur et de paix. Grâce à ce bonheur, les époux sont plus aptes à se faire les concessions réciproques qui leur permettront de mieux accorder leur personnalité dans tous les domaines de la vie. Si l'un des deux époux n'arrive pas à éprouver cette détente bienfaisante, il doit savoir qu'il peut demander conseil à un médecin qui saura déceler si des raisons physiologiques sont à la base de ses difficultés. Enfin, les époux doivent aussi savoir que la crainte, les remords dus à une initiation maladroite, l'ignorance au moment du mariage peuvent être la cause d'un désaccord physique, dont les répercussions sont importantes. Quand un homme et une femme se donnent l'un à l'autre avec un sentiment de honte ou de faute, fréquemment et très inconsciemment aussi, ils éprouvent le besoin de se punir. Ces punitions pourront beaucoup varier d'un individu à l'autre. Ils se priveront par exemple, d'autres joies, auront une vie sévère et grave. Ou bien ils exagéreront leurs obligations étrangères au foyer en s'occupant d'autrui, ou en se consacrant à de bonnes oeuvres. Cela est au détriment de leur bonheur et de celui de leurs enfants, parce qu'ils seront incapables, dans leurs exercices charitables, de trouver le juste milieu. Bien d'autres actes encore pourront être dictés par ce sentiment de culpabilité. Si une jeune femme est frigide ou paraît l'être, elle se sentira malheureuse. Des aspirations et des désirs légitimes n'étant pas réalisés, elle cherchera autour d'elle, sans jamais le trouver, du reste, ce qui lui manque. Elle en voudra inconsciemment à son mari de ne pas lui donner la satisfaction à laquelle elle a droit. De ce fait elle montera les défauts de celui-ci en épingle et les examinera à la loupe ; bientôt elle les trouvera insupportables, se sentira malheureuse et déçue de la vie. Elle sera tentée de se laisser faire la cour par d'autres et parfois tombera dans les filets d'un homme habile et sans scrupule, qui aura su deviner son désarroi. Si ses principes ne la retiennent pas, elle cherchera à rompre son mariage dans l'espoir de trouver ailleurs une vie meilleure. S'il n'y a pas d'enfant, seul l'homme et la femme sont en cause et souffriront de leur maladresse. Par contre s'il y a des enfants, la question devient tragique. Pour ceux-ci la séparation des parents est un désastre dont ils porteront l'empreinte toute leur vie. Si la jeune femme renonce à des joies qu'elle ignore et pressent tout à la fois, peut-être parce qu'une maternité heureuse la comble momentanément, elle risque de se consacrer entièrement à son enfant et de négliger son mari. Celui-ci, qui n'est pas retenu à la maison par ses devoirs paternels, peut être tenté de chercher ailleurs des compensations et des joies partagées. De nouveau le foyer est en danger. Pour peu que l'amie rencontrée soit habile et exigeante, c'est l'homme cette fois qui demandera le divorce. On pourrait aisément allonger cette liste d'exemples. La carence éducative au point de vue sexuel et conjugal est donc cause de bien des malheurs. Au contraire, de la joie et du bonheur seront le lot de ceux qui, bénéficiaires d'une éducation bien faite, auront des possibilités de franchise, sauront discuter entre eux avant leur mariage sur ce que l'on appelle leurs droits et leurs devoirs. Ils se réjouiront de fonder un foyer matériel en achetant des meubles, en recevant des cadeaux et en discutant d'un voyage éventuel ; ils se réjouiront bien plus encore en pensant à un foyer beaucoup plus intime et profond, foyer basé sur une solide amitié, une sérieuse confiance réciproque, un idéal commun; le tout accompagné d'une union physique saine et lumineuse qu'ils considèrent sans crainte aucune comme une expression très belle parce qu'elle n'appartient qu'à eux deux, de l'amour qui les unit. |
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