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Ce qu'il faut savoir faire: * Encourager - Commander

« L'affection, la confiance et l'obéissance ne s'obtiennent pas par ordre, mais se cultivent. »

Jean, Yvonne, Pierrot et Martine ne seront pas parfaits - loin de là - nous aurons donc à réfréner leurs mauvaises tendances et venir au secours de leurs bonnes dispositions.
Ces deux obligations sont importantes, mais il nous semble que les encourager à bien agir donnera probablement de meilleurs résultats que les empêcher de mal agir.

En effet, faire appel à la bonne volonté et à la collaboration de l'enfant, lui donne le sentiment de ses responsabilités, de ses possibilités, éveille en lui le désir de bien faire et la joie de l'effort à fournir.

Dire : « Nous allons essayer que la maison soit toujours bien en ordre pour le retour de papa » sera beaucoup plus efficace pour intéresser Jean, Yvonne et Pierrot à la bonne tenue de notre intérieur que : « Voilà dix fois que je vous dis de ranger vos affaires Je n'ai jamais vu d'enfants aussi désordonnés. »
Les reproches, surtout s'ils sont exprimés avec une exagération bruyante ou plaintive (ce qui est souvent le cas) incitent les enfants à se rebiffer ou, du moins, s'ils obéissent ne leur donnent aucune envie de mieux faire le jour suivant.

Croire aux bonnes dispositions de l'enfant : «Je sais que tu rentreras tout de suite de l'école pour faire mes commissions », c'est les renforcer. Croire à ses mauvaises intentions et exprimer cette crainte :
« Tu vas encore rentrer tard de l'école pour t'amuser avec les autres», c'est l'inciter à mal agir.

Pour obtenir quelque chose d'un enfant, il vaut certainement mieux convaincre que contraindre, mais nous avouons que cette constatation ne suffit pas à régler nos rapports avec de petits êtres volontaires et capricieux qui, plus souvent que nous le voudrions, font exactement le contraire de ce que nous espérions leur avoir suggéré et emploient leur esprit d'initiative et leur ingéniosité à des inventions peu propices à faciliter l'harmonie et le calme familial.
Il faut donc savoir commander - il faut savoir réprimander - il faut savoir punir.

Commander paraît simple et aisé. Nous avons même l'impression d'être tout à fait désignée pour ce rôle.
Pourtant si nous changeons l'expression «commander» par celle de «savoir se faire obéir» nous nous rendons compte qu'il s'agit d'un art peu facile à pratiquer.
La question est donc de savoir comment nous devons commander pour avoir chance d'être obéie.
Un ordre, pour être facilement exécuté, doit d'abord être précis. Pour commander à un enfant (ou même à un adulte), il faut savoir ce que nous réclamons de lui et le lui exprimer aussi clairement que possible.
Si nous nous contentons de donner des ordres vagues tels que «Sois sage, sois gentil», il est plus que probable qu'ils seront inefficaces.
Au contraire, si nous indiquons : «Prends ton jeu de constructions et amuse-toi sans faire de bruit pour ne pas déranger papa», Pierrot comprendra la recommandation et sera plus disposé à la suivre.

Ensuite, nous ne devons commander que ce qu'il est possible d'exécuter. Si nous disons à Yvonne : «Assieds-toi, prends ton crochet et travaille pendant que je fais ma lessive » nous demandons une chose au-dessus de ses possibilités à une gamine de 6 ans qui ne peut pendant une heure s'appliquer tranquillement au même ouvrage.

Nous n'abuserons pas, non plus, de notre autorité, quand il ne s'agit pas de choses essentielles : par exemple, exiger de Jean qu'il fasse une commission non urgente quand il commence à décalquer sa carte de géographie.
Il faut respecter le travail et les efforts, même des tout petits, et ne pas leur donner l'impression d'être les jouets d'un pouvoir arbitraire.

Nous ne la gaspillerons pas par des recommandations confuses et continuelles : «Tiens-toi tranquille, fais-ci, fais-ça, dépêche-toi» qui ahurissent l'enfant et l'amènent à ne pas prêter plus d'attention à nos paroles qu'à un bourdonnement inévitable et ennuyeux.

Nous ne donnerons pas à nos ordres la forme de mise en demeure ou de menaces avec évocation de gros loups, d'hommes noirs ou de gendarmes.
Lorsque la menace peut être suivie d'effet : «Rends ces crayons à ton frère ou tu auras une gifle », il s'agit d'une contrainte par la force et non d'un ordre. Lorsque nous inventons une fable ridicule, l'enfant ne sera pas long à s'apercevoir de la grossière supercherie et à perdre le respect de notre autorité.

Inversement, nous n'en ferons pas une sorte de marchandage : «Si tu ranges tes joujoux, tu auras un bonbon » car alors nous traitons Pierrot comme un petit chien à qui l'on promet un morceau de sucre pour faire le beau.

Enfin, lorsque nous donnons un ordre, nous devons bien nous rendre compte qu'il nous engage au même titre que l'enfant qui le reçoit, car nous devons tenir à ce qu'il soit observé.

Si nous intimons à Jean l'ordre d'aller se coucher le soir à 10 heures, puis, que le lendemain, nous le laissions veiller pour finir une histoire et, le surlendemain, pour rester auprès de son père qui reçoit ses amis, il est certain qu'à ses yeux notre ordre devient négligeable, inopérant et presque ridicule.

Il y a dans tout enfant un petit tyran qui sommeille. Il abusera de son pouvoir dès qu'il en éprouvera la force, c'est-à-dire dès qu'il nous verra céder par lassitude, faiblesse ou tendresse mal comprise à ses impatiences, ses colères ou ses désespoirs.
Si Jean s'aperçoit que nous ne résistons pas à ses entêtements, il deviendra de plus en plus obstiné. Si Yvonne constate que ses pleurs nous attendrissent, elle aura toujours quelques larmes à offrir à notre pitié.

Pour résumer, car nous éprouvons le besoin de résumer ces multiples constatations un ordre, pour avoir toute chance d'être obéi doit être clair, possible à exécuter, il doit être exprimé avec calme et douceur ; une fois donné, l'enfant doit être persuadé par expérience que nous ne reviendrons pas sur notre décision.

Au fond, nous commençons à nous apercevoir qu'il est parfois plus difficile de commander que d'obéir et que c'est là une véritable tâche à laquelle nous devons nous préparer.

* Extrait de « Construisons notre bonheur » du Dr Montreuil-Straus. (A votre disposition dans notre bibliothèque.)









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