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Vos enfants ont-ils des accès de colère? Vous êtes-vous demandé pourquoi?
I. Trouvent-ils un avantage à les avoir?
1. L'enfant parvient-il à vous imposer sa volonté?
Si dans ses crises il frappe et crie, s'il retient sa respiration au point d'en être congestionné, s'il se roule à terre, etc., vous avez probablement peur qu'il ne tombe malade. Vous lui laissez alors faire ce qu'il veut pourvu qu'il cesse de crier. Or, après une pareille crise qui lui a permis d'imposer sa volonté, un second acte de colère ne manquera pas de se produire, puis un troisième et la mauvaise habitude ne tardera pas à être prise.
2. Les crises de colère donnent-elles à l'enfant la satisfaction de devenir le centre de l'attention ?
Les enfants aiment généralement qu'on fasse attention à eux et font tout leur possible pour l'obtenir.
3. Essayez-vous de gagner l'enfant par des bonbons, des gâteries ou des promesses de récompense afin de le calmer ?
Si c'est le cas, il continuera, bien entendu, à se mettre en colère aussi longtemps que vous continuerez à lui donner des bonbons pour le faire cesser. Quand vous faites une promesse à un enfant, vous contractez envers lui une obligation qu'il n'oublie pas de rappeler.
II. Les crises de colère des enfants peuvent être aussi provoquées par une vie irrégulière, de la surexcitation habituelle, le manque d'occasion de jouer, etc.
1. En effet, à moins qu'un enfant n'ait beaucoup de sommeil et de repos, il a bien des chances de devenir irritable, mécontent et de se fâcher facilement.
2. Les enfants peuvent être surexcités par le fait qu'on les conduit par exemple au milieu d'une foule, dans des magasins où il y a beaucoup de monde, au café, au cinéma. De même, il est mauvais de leur permettre d'être le centre de l'attraction dans un cercle d'adultes.
3. Vos enfants ont-ils assez d'occasions de jouer et de se donner du mouvement?
Un enfant est plein d'énergie et d'activité qui doivent être dépensées. Si on l'interrompt constamment, s'il n'a pas l'occasion de s'amuser et n'a pas de camarades de jeux, son humeur pourra en souffrir.
III. Il est possible, après tout, que vous soyez vous-même responsable du mauvais caractère de vos enfants.
1. Vous mettez-vous en colère devant l'enfant, vous fâchez-vous chaque fois qu'il fait quelque sottise ?
N'oubliez pas que son caractère se forme à l'image du vôtre.
2. Quand vous êtes de mauvaise humeur, il se peut que vous ne cessiez pas de le gronder: «As-tu fini. Veux-tu cesser, veux-tu rester tranquille! Viens ici! Va-t-en, etc., etc.
Vos cris irritent l'enfant et demeurent sans effet. Tout au plus servent-ils à soulager vos propres sentiments.
3. Parlez-vous devant l'enfant de sa méchanceté et de ses affreuses crises de colère?
Un enfant est très impressionnable. Si vous pensez qu'il a mauvais caractère et lui en parlez constamment, il aura probablement l'impression qu'on attend de lui qu'il montre effectivement son mauvais caractère.
4. Encouragez-vous chez l'enfant une attitude trop dépendante de vous, de sorte qu'il aura une crise de colère quand vous le laissez seul ?
Si oui, l'enfant sait très bien qu'en pleurant et criant il vous fera revenir beaucoup plus vite auprès de lui que par n'importe quel autre moyen. Avez-vous jamais pensé combien cette attitude peut rendre difficiles pour lui les situations déplaisantes qui l'attendront dans l'avenir?
5. Le grondez-vous aujourd'hui pour une chose que vous lui avez permise hier?
Ne laissez jamais l'enfant dans la situation de ne pas savoir ce qu'il doit et ce qu'il ne doit pas faire. Soyez ferme, précis et loyal envers lui.
6. Refusez-vous de satisfaire à ses désirs sans lui expliquer pourquoi, ou le punissez-vous sans qu'il sache pourquoi?
III. Comment faut-il traiter les crises chez l'enfant?
Le traitement doit être adapté à chaque enfant (chaque enfant est différent d'un autre). Il faut donc tenir compte de la cause des crises de colère.
Si les crises sont causées par l'habitude qu'a l'enfant d'imposer sa volonté, cessez de la lui accomplir. Si c'est pour attirer l'attention sur lui, ne faites plus attention à ses crises. Par contre, essayez peut-être de faire attention à lui quand il fait quelque chose de bien. S'il a ses crises pour obtenir un avantage, cessez de lui accorder ces avantages.
Si les crises sont dues à des causes physiques comme manque de sommeil, manque d'exercice, efforcez-vous de faire cesser ces causes. Si la cause est en vous-mêmes, il vous faudra évidemment du courage pour renoncer à vos propres mauvaises habitudes. Avouez-vous que vous avez tort. Tâchez de contrôler vos colères et vos habitudes. L'avenir de votre enfant en dépend. Cela n'en vaut-il pas la peine?
Au sujet de la colère, une abonnée nous a écrit:
« Le dernier de mes enfants, un petit garçon âgé maintenant de neuf ans, était extrêmement difficile. Pour la moindre contrariété, il se roulait par terre et criait en se débattant. J'ai essayé tous les moyens, la douceur, le raisonnement, la grosse voix, une correction corporelle, tout échouait. Un jour, une idée me vint : très calme, très gentiment, je pris l'enfant et lui donnai un bain ordinaire, mais prolongé : cela n'avait pas du tout l'air d'une correction. Au contraire, je donnai au petit un canard ou un petit bateau pour qu'il s'amuse, et moi, assise à la salle de bain, je tricotai. Je n'ai jamais laissé l'enfant seul dans le bain. Quand l'enfant était par trop sot, je lui envoyais avec la main quelques gouttes d'eau au visage. Toujours ce moyen m'a réussi, le seul ! Après ce bain de vingt minutes, l'enfant était calmé et désirait dormir. Je le mettais au lit et généralement la journée se passait calmement. Il m'est cependant arrivé de lui donner trois bains le même jour. Ce fut même une bonne leçon, car le petit, après cela, préférait être sage plutôt que de retourner dans l'eau.
J'insiste sur le point que la maman doit rester calme pour que le bain ne devienne pas un sujet de crainte. Parfois, sentant que ma patience s'épuise, je reste seule un court moment dans une chambre pour me reprendre. La prière est une aide très efficace. C'est l'acte que je place au tout premier plan pour le développement harmonieux de l'éducation. Il est absolument certain qu'un secours est donné à toute maman qui se place sous le regard d'En-Haut, mais cela est un autre sujet
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