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Conte de Noël

Il y avait une fois dans une forêt un sapin très malheureux. Il avait eu la tête coupée par un ouragan et il avait repoussé avec deux têtes, ce qui est très humiliant pour un sapin.
Dans la clairière où il habitait, le maître forestier venait de temps en temps marquer d'un gros trait rouge quelques sapins que les bûcherons venaient abattre et emmener.

Bien sûr, ce n'est pas drôle d'être coupé à coups de hache et les sapins choisis avaient bien un peu peur, mais ils étaient quand même très fiers d'être marqués, car c'étaient toujours les plus forts, les plus droits, les plus beaux que le maître forestier choisissait.

Et puis, le grand vieux sapin qui se tenait tout droit au milieu de la clairière et qu'ils appelaient le grand-père, leur avait dit les choses magnifiques qu'ils deviendraient entre les mains des hommes. Les sapins aventureux qui en avaient assez d'être attachés par les racines, rêvaient de devenir le grand mât d'un bateau et de courir les mers du monde sur un navire plein de richesses…

Les sapins tranquilles qui en avaient assez d'être tordus par le grand vent d'hiver, rêvaient de devenir la poutre maîtresse d'une maison et de voir danser sur leur bois noirci la flamme rouge d'un bon feu; puis, tout le monde endormi, de soutenir bien fermement la maison, pour que les vieux et les petits enfants soient à l'abri.

Les sapins curieux qui en avaient assez de voir la clairière, rêvaient de devenir un banc d'école et d'écouter tout ce qu'apprennent les enfants des hommes.

Les sapins très sérieux désiraient plutôt devenir la grande croix d'une église…

Mais, plus que tout et tout, les sapins espéraient devenir un arbre de Noël. C'est que le grand-père leur racontait toujours la merveilleuse histoire de sa jeunesse : Un jour, il était encore tout petit, le maître forestier l'avait déraciné avec soin et planté dans un baquet dans sa plus belle chambre. Des dames l'avaient couvert de choses brillantes et de bougies. Le soir elles l'avaient allumé. Le petit sapin s'était vu tout brillant dans une grande glace, tandis que des petits enfants couraient, sautaient, dansaient de joie en criant Noël ! Noël ! et le petit sapin avait entendu raconter la merveilleuse histoire de Dieu qui avait aimé les hommes et leur avait envoyé Jésus-Christ pour les sauver.

Le lendemain, le maître forestier avait replanté le petit sapin dans la forêt. Il avait poussé et grandi avec le souvenir magnifique de cette nuit de Noël.

Mais notre pauvre sapin à deux têtes n'espérait rien de tout cela. Il savait bien qu'il était trop grand et trop laid pour devenir un arbre de Noël, et trop mal bâti pour un mât de navire ou une poutre de maison ou une croix d'église ou même un banc d'école (ce qui, d'ailleurs, ne le tentait pas beaucoup).

Aussi, jugez de son émotion, quand un matin le maître forestier le marqua de son pinceau rouge. Alors, bien que ce fût fou, notre sapin se mit à rêver. Après tout, le Maître avait besoin de lui pour quelque chose !…

Il supporta tout bravement les coups de hache, l'effondrement sur le sol, le transport à la scierie… On l'ébranchait : il ne serait donc pas un arbre de Noël ? on le sciait en deux… en quatre… : il ne serait ni un mât, ni une croix, ni une poutre. Pourtant il espérait encore !… on fait aussi de petites croix, et de petites poutres ! Mais on les sciait toujours et toujours, et en long, et en large, et encore, et encore…

Vraiment il ne savait plus ce qu'il devenait; il se sentait diminuer, diminuer. A la fin il se sentait tout drôle, tout léger, plus menu que les brindilles qui tombent dans la forêt quand les écureuils bondissent sur les branches fines.

Il perdit connaissance.

Quand il se réveilla, il était tout serré, avec d'autres petits morceaux de lui, dans une petite boîte sans air, et il ne sentait plus la bonne odeur de résine fraîche de sa forêt, mais, avant qu'il ait pu respirer un bon coup, il eut très, très mal, il se sentit brûler et vit avec stupeur qu'il portait une petite flamme brillante.

Jamais il ne sut exactement ce qui se passait. Un instant plus tard la boîte était à moitié vide, mais il avait donné sa flamme à plus de cent bougies qui étincelaient aux branches d'un sapin dans une grande église.

Des enfants chantaient, quelqu'un raconta l'histoire d'un petit enfant qui est né pour apporter la lumière au monde. C'était encore plus beau que le récit du grand-père, pensaient les petits bouts d'allumettes noircis, tombés sur le pavé, et que le pasteur écrasait parfois de son gros soulier noir en se promenant devant les enfants.

A la fin, le pasteur se pencha pour ramasser un de ces pauvres petits bouts d'allumettes et, le montrant aux enfants, il dit : «Mes enfants, Jésus est la lumière du monde, mais vous, si petits, si ignorants, si pauvres que vous soyez, vous pouvez donner la Lumière aux autres comme ces petites allumettes qui nous ont permis de voir l'éclatante lumière de Noël. Ce soir vous pouvez raconter l'histoire de Jésus, aimer comme il aime, faire aussi briller la lumière de Noël dans votre maison et dans votre pays. »

Quant il entendit cela, le petit sapin se sentit mourir de joie. Nous n'en parlerons donc plus.









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