Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

Education spirituelle de l'enfant par la mère* (Suite et fin)

Les lignes qui suivent sont des fragments de travaux présentés lors de la séance plénière de la « Fédération des groupes de mères», à Genève (septembre 1947).

Lorsque nos coeurs sont étreints par l'angoisse, à la vision du monde où nos fils et nos filles vont bientôt occuper leur place d'adultes; lorsque nous pensons aux responsabilités qu'ils porteront, aux luttes qu'ils soutiendront, nous oscillons entre l'enthousiasme d'avoir été choisies pour guider les premiers pas de nos enfants vers les victoires de la foi et l'humiliation de notre impuissance et de nos infidélités devant cette tâche périlleuse et magnifique. L'attitude positive qui nous est demandée est celle d'un service humble, persévérant, accompli avec amour et avec foi.

Notre rôle d'éducatrice chrétienne est celui d'un guide qui montre la direction, prévient les faux-pas, assure la corde et s'efface au moment où la victoire est acquise, sachant que celui qu'il a guidé est peut-être appelé à gravir sans son aide des sommets plus élevés.

Il y a dans l'éducation religieuse de nos enfants une part d'activité raisonnée ; mais il y a aussi toute une part d'influence dont nous ne sommes pas toujours conscientes : le climat créé dans la vie de famille par notre attitude intérieure, notre obéissance, notre amour et notre prière.

Heureuses et privilégiées sont les mères qui peuvent partager entièrement la responsabilité de cette éducation avec leur mari. Prenons garde aux prétextes qui nous servent si facilement d'excuse lorsque nous cédons à la lassitude ou à la timidité. Aucun prétexte ne doit nous arrêter devant l'urgence de l'éducation religieuse de nos enfants.

Quels sommets doivent-ils atteindre ? Droiture, volonté trempée, joie, générosité, autant de problèmes pédagogiques qui peuvent être envisagés sous l'angle moral seulement, mais que nous devons placer avec beaucoup d'autres sur le plan religieux.

La Bible forme des consciences : la volonté doit être éduquée à d'autres fins qu'aux succès scolaires; la joie exprime la reconnaissance envers Dieu ; l'éducation de la générosité, l'apprentissage de l'amour désintéressé et du pardon mèneront l'enfant aux sources de la vie religieuse.

* Voir « Entretiens sur l'Education », novembre 1947.


H. F.

***

Quelles sont quelques-unes des difficultés que nous rencontrons en voulant faire naître en nos enfants cette vie profonde et d'où viennent-elles?

1) Souvent nous commençons trop tard.

C'est en bâtissant leur foyer que les jeunes mariés devraient déjà être conscients de l'ampleur de leur tache et préparer l'ambiance favorable pour la double naissance physique et spirituelle de leur enfant. Celui-ci naît à cette vie de l'esprit plus facilement dès la petite enfance, plus tard c'est souvent dans la souffrance qu'il y parvient, car il y a davantage de résistances à vaincre. Lorsque les parents découvrent eux-mêmes tardivement cette vie de la foi, ils sont souvent maladroits, cherchant à transmettre leur religion fraîchement acquise en brûlant les étapes, semant avec enthousiasme certes, mais pas toujours avec beaucoup de discernement et de discrétion sur un terrain mal préparé. Inversement, ils peuvent tomber dans l'extrême contraire et craindre de rendre leur témoignage, en famille surtout, par timidité, peur du ridicule et toutes sortes d'excuses qui ne sont souvent que de la lâcheté. C'est donc difficile de ne pas imposer sa foi ou au contraire de la taire. Ce qu'il faudrait toujours, c'est d'être à disposition pour que Christ puisse accomplir par nous son oeuvre dans le coeur de nos enfants au moment qui lui semblera bon.

2) Les difficultés naissent aussi lorsque le conjoint ou un membre de la famille combat cette influence que l'on cherche à exercer sur l'enfant, ou simplement ne l'appuie pas. Si dans tous les domaines de 1'éducation il est important qu'il y ait une influence conjuguée, c'est plus important encore lorsqu'il s'agit du domaine spirituel. Que ceux ou celles qui luttent seuls ne désespèrent cependant jamais, il y a sûrement des grâces spéciales qui peuvent être données aux enfants de ces foyers sans grande harmonie où les époux ne recherchent pas le même idéal.

3) Difficulté aussi dans les milieux chrétiens unis, familles de tradition, pratiquantes de toujours, de ne pas saturer les enfants par un «gavage pieux ». Les gens conventionnels ou bigots parfois étroits et rigides, ont souvent une religion plus en paroles qu'en esprit qui n'attire pas l'enfant.

4) Difficulté d'ordre pratique
Comment trouver le temps et les moments favorables dans une journée pour vivre ensemble et cultiver cette vie intérieure ? Il faut beaucoup de discipline et de fidélité sans pour cela tomber dans l'habitude monotone. Il faut que ces instants de communion et de prière soient toujours une recherche de la présence de Dieu. Si la régularité est difficile, qu'au moins nous sachions toujours saisir les occasions d'entrer dans l'intimité de nos enfants pour les aider à trouver les vraies solutions. Sachons créer cette confiance réciproque entre parents et enfants. Beaucoup de jeunes ont souvent un sentiment d'isolement dans la famille parce qu'on ne leur a pas donné, dans la première enfance, l'occasion de parler simplement de tous leurs petits ou grands problèmes.

5) Difficulté aussi quand les enfants grandissent, de répondre aux questions bibliques, car ceci implique de notre part une bonne connaissance de notre Bible. Difficulté de garder le point de vue protestant et de rester fidèle à la foi conquise par nos ancêtres et à quel prix, tout en enseignant la tolérance et le respect des convictions différentes. Sachons toujours revenir à la vérité des enseignements mêmes de Jésus-Christ.

6) Difficulté d'être désintéressé dans l'éducation spirituelle de nos enfants. Est-ce que la religion que nous voudrions leur voir pratiquer n'est pas comme une sorte d'assurance contre les accidents, les chutes, les tentations? On voit par exemple des parents nullement religieux tenir à ce que leurs enfants suivent école du dimanche, cours d'histoire biblique, instruction religieuse, puis fassent partie d'activités d'église pour cette raison, disent-ils: « Nous voulons qu'ils marchent droit dans la vie. » Ces gens ne rabaissent-ils pas la religion en lui demandant uniquement des leçons de morale? Ils se déchargent sur l'église de toutes leurs responsabilités pour « avoir la paix», persuadés qu'ils ont ainsi fait tout leur devoir. Sans aller aussi loin, nous pouvons nous demander cependant si notre éducation dans ce domaine est tout à fait désintéressée, sans recherche de sécurité et d'avantages personnels.., alors qu'il faudrait n'avoir qu'un désir : les amener à Christ.

Florence MAUNOIR.

***

Nous les parents, nous devons être honnêtes absolument et non à moitié; il faut que nous sachions reconnaître nos torts. Voici un exemple :

Cet été, nos garçons de 2 et 13 ans se disputaient beaucoup. Ils en étaient malheureux, et ne se libéraient pas de leur mauvaise habitude. Un matin, nous étions si tristes de constater cet état de faits, que d'un commun accord, nous avons décidé qu'au prochain conflit, nous porterions la chose devant Dieu, que ce ne serait pas maman qui imposerait une punition, mais que c'est le silence qui nous révélerait à chacun notre erreur. Dans la matinée, une dispute épouvantable a éclaté. Elle était si violente que j'en fus indignée, et comme eux, je me mis en colère. J'empoignais mes deux garçons, les contraignis à s'asseoir, et leur interdis de se relever avant que les uns et les autres n'ayons retrouvé le calme. Ils prirent chacun un papier et un crayon, et nous avons fait un moment de silence. Cela a duré longtemps, nous étions tous hors des gonds, mais la colère ne résiste pas au silence devant Dieu. C'est comme une mer agitée dont les plus grosses vagues finissent par venir mourir toutes petites sur le sable de la plage. Après avoir donné libre cours à son indignation, chacun a reconnu ses torts, a demandé pardon, et celle qui a dû commencer, c'est bien moi. J'ai eu honte d'avoir malmené mes enfants dans ma colère, car je me rappelais ce verset : «Que votre douceur soit connue de tous. » Quel défi¨ !

A travers cette aventure, j'ai senti que l'éducation spirituelle de nos enfants devait me tenir plus à cour. «Tous tes enfants recevront l'enseignement du Seigneur, et leur paix sera grande. » Oui, mais bien souvent, je prends mon parti du paganisme de mes enfants et de ses manifestations. Ce sont des enfants, cela passera en grandissant. Certainement, c'est vrai, mais pourquoi est-ce que je me crispe sur leurs défauts extérieurs, je les contrains à la propreté, à la politesse, à la ponctualité, et je ne mets pas la même urgence à leur faire trouver leur paix intérieure. Leur manque de foi vient de mon manque de volonté pour eux. Je dois apprendre à lutter pour faire grandir leur foi, et le fameux matin de cette dispute que je vous ai racontée, j'ai eu cette volonté de lutter pour nos enfants, et non contre eux. Et il y a eu une victoire.

Gilberte MERMOD.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève