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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Jours de congé

Oui, nous avons connu, non pas des moments, non pas des heures, mais des journées entières d'une félicité parfaite ; et ces moments, ces heures, ces journées, c'est en voyage, dans les montagnes, et le plus souvent un lourd havre-sac sur le dos, que nous les avons rencontrés, non pas sans surprise, mais avec une gratitude émue qui bien sûrement n'y gâtait rien…

Ainsi donc, philosophes, au lieu de vous borner trop exclusivement à dresser l'homme pour le malheur, occupez-vous aussi un peu de lui enseigner tout ce qu'il peut conquérir de vraies joies au moyen d'un coeur sain et de deux bonnes jambes, c'est-à-dire en marchant en. toutes choses à la conquête du plaisir, au lieu de l'acheter tout fait ou de l'attendre endormi.

(Voyages en zig-zag) R. Töppfer.

***

Les moments de détente en famille sont courts et souvent limités aux heures des repas. Chacun y arrive avec son humeur personnelle, et le repos d'esprit, la concorde sont parfois absents de cette heure si brève accordée aux familles pour « être ensemble».
Les dimanches et les jours de congé nous sont heureusement donnés pour vivre sur le même plan. Dans le travail, l'attitude adoptée peut être si différente que chacun se meut dans un domaine qui lui est propre. Je prends comme exemple l'école. Si les parents l'envisagent comme une préparation nécessaire, un privilège offert aux enfants, pour ceux-ci, l'étude peut n'être qu'un empêchement à la vie active, un temps perdu au profit d'un avenir lointain et passablement irréel. Et les enfants, surtout les plus jeunes, ne comprennent pas le sérieux de leurs parents qui ont de la peine à se dérider pour être au diapason de leurs insouciants écoliers.

Ah ! quel merveilleux remède peut être la promenade, non pour oublier les difficultés journalières, mais pour les voir avec un autre esprit, détendu par le contact avec la nature. Si l'on s'en va à contre coeur, quitter la maison ou renoncer à un projet personnel devient une corvée. On songera, en préparant une sortie, è ceux qui viendront, on se consultera afin que chacun participe aux préparatifs et s'efforce de faire une réussite de la moindre chose entreprise en famille.

Départs à l'aube, à pied dans la montagne endormie ; en train qui quitte la gare alors que les yeux sont encore piquants de sommeil ; départs riches de tous les plaisirs qui viendront. Départ le soir où l'on va aussi loin que possible, où l'on dort n'importe où, pour avoir tout le dimanche!
Les souvenirs de ces excursions restent dans une famille comme un capital commun qui unit ses membres. Et bien longtemps après une course, un jour où la vie apporte peu de chose, on peut jouer au souvenir. Tous ensemble on cherche à 'raviver les péripéties d'une journée bien réussie ; on évoque le départ, la route suivie, lés incidents joyeux et comiques, la beauté d'un paysage, le retour. Chacun redit un détail qui l'a frappé et la joie d'un jour de congé reprend vie.

Je vois une vallée des Grisons où coule un fort torrent. Sur sa rive gauche, un ruisseau descend vite le rejoindre. Trois enfants, jambes et bras nus, sont affairés, et le petit cours d'eau se transforme peu à peu. Barrages de cailloux et canaux en écorce de sapin conduisent l'eau qui cascade de bassins en bassins parmi les longues herbes fleuries et les clochettes. On essaie même d'installer une grosse grenouille verte dans le plus beau des lacs. Les parents se reposent sous un sapin proche, le pays sauvage leur plaît, tout le monde est heureux.

Je voudrais insister sur l'idée de bonne entente en cours de route. Un petit groupe familial, enfermé dans un compartiment de train ou une auto ou marchant à l'étroit dans un sentier forme un tout. Le plaisir de chacun ne peut être indépendant de celui des autres et il se crée naturellement une solidarité. Mais il arrive que cet équilibre soit difficile à réaliser, il exige de tous de petits sacrifices, il faut céder, attendre, prêter, se plier à l'agrément général… Avec un peu de diplomatie, en amenant au bon moment des diversions, on rétablit la bonne humeur bienfaisante en face de laquelle les petits renoncements ne sont plus rien. On prend ainsi l'habitude de compter avec les désirs de ses compagnons, cela augmente l'affection et la cordialité.

Parcourir ensemble une belle région développe encore dans une famille le goût des loisirs qui laissent dans le cour et l'esprit une satisfaction complète, l'impression qu'on n'a pas perdu son temps.

A.M.S.

***

Peut-être avons-nous de la peine à occuper nos enfants le jeudi. Toute une journée de relâche ! c'est un peu long pour certains d'entre eux! Pourquoi ne pas profiter de leur faire visiter quelques usines pour élargir leur vision du monde et des hommes?
Notre fils ou notre fille a 11 ou 12 ans. Il possède quelques cousins et cousines, amis et amies du même âge. Voilà constitué « le groupe du jeudi». Tout d'abord, découvrons le pays; en effet, ils ignorent quelles usines seraient intéressantes à visiter, et comment on prépare une visite. Si nos enfants ne savent pas faire des plans, à nous de leur suggérer ce qui pourrait leur enseigner quelque chose.
« La peine des hommes » (voir les livres de Pierre Hamp), il est utile qu'ils la connaissent! La peine qu'il faut pour faire une ficelle, une « matolle » de beurre, un crayon, une brosse, une montre, une bouteille, du papier, etc. Mais ils apprendront autre chose encore à se promener d'usine en usine : le monde deviendra plus petit, car pour fabriquer le moindre objet, on met à contribution les contrées les plus lointaines : avant la guerre, certaines saucisses confectionnées dans le Jorat étaient enveloppées de boyaux venant de Chine!

Et quelle splendide leçon de collaboration! Comme on apprend à respecter le travail de l'ouvrier, de l'ingénieur, de la vendeuse, etc. Et comme on devient reconnaissant à constater que tant d'hommes travaillent pour nous

Toutes les usines ne se prêtent pas à des visites enfantines elles sont trop vastes, le travail est trop compliqué, la fabrication dangereuse ; pour certaines, on ne pourra emmener qu'un petit groupe de 5 ou 6, pour d'autres ce sera une troupe de 10 à 12. Ce dernier chiffre ne devrait pas être dépassé. De nombreuses expériences m'ont prouvé que les demandes d'autorisation de visites étaient accueillies favorablement par les directions d'entreprise et que celles-ci mettaient volontiers à notre disposition un contremaître qui pouvait expliquer aux enfants ce dont il s'agissait.

Au cours des années, nous avons visité, à Genève: la corderie de Carouge, les Laiteries réunies (aujourd'hui Union laitière) aux Acacias, la fabrique de crayons Caran d'Ache, les ateliers de Vacheron et Constantin, l'imprimerie du «Journal de Genève », la savonnerie de Vernier, la poterie de Noverraz à Carouge, la fabrique de chocolat Favarger à Versoix et la verrerie de St-Prex, et j'en passe…

Les enfants d'alors sont devenus parents à leur tour, mais les visites d'antan leur ont laissé un si bon souvenir qu'ils vont recommencer la tournée avec leurs enfants !

S. J.









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