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La joie

Septembre… Les vacances sont finies, nos enfants retournent à l'école. Que sera cette nouvelle étape de leur vie, de notre vie? L'accueillons-nous avec le sourire ?
Après un été pluvieux et maussade où nos projets de détente et de vie en plein air ont souvent échoué, où pour plusieurs le repos a été insuffisant, laisserons-nous la fatigue et les soucis nous envahir? Non… l'inquiétude est trop mauvaise conseillère et ralentit notre marche. Pour lui fermer l'entrée de notre coeur, faisons appel à la joie, cette joie saine, cette joie bonne, cette joie de l'Esprit, amie des heures lumineuses, aide précieuse des jours mauvais.

Les accents de cette joie ont retenti un dimanche de juin dans notre temple paroissial et pénétré au plus profond des cours.

Qu'est-ce que la joie ?

Le mot «joie » correspond en chacun de nous à quelque chose de très réel et de merveilleux : la joie, c'est le sentiment intérieur et profond du bonheur, le sentiment qui nous envahit lorsque se réalise ce pourquoi nous sommes faits et que le trouble fait place à la paix, le déchirement à l'harmonie, la communion à la solitude, la santé à la maladie, la certitude au doute.

Si la joie inonde le coeur de l'homme et de la femme qui s'avouent leur amour et découvrent qu'il est partagé, c'est parce que nous sommes faits pour cet amour.
Si la joie inonde le coeur de la mère, quand après les souffrances de l'enfantement, on met entre ses bras son enfant, c'est parce qu'elle est faite pour être mère.
Si le prisonnier bondit de joie quand s'ouvre pour lui la porte du camp et qu'il franchit les barbelés, c'est que nous sommes faits pour la liberté.

Mais la joie n'est pas seulement un effet de la vie qui se réalise et s'épanouit elle devient à son tour cause et source de vie. Nous avons autant besoin de joie que d'air, de soleil et de pain ; loin d'être un luxe facultatif, elle est un besoin vital.

Comment se fait-il que cette joie dont nous ne pouvons nous passer soit si intermittente dans nos vies? La cherchons-nous où elle n'est pas? « Ce n'est pas quand on rit qu'on est le plus heureux ». Croyons-nous la trouver dans la satisfaction de nos désirs jamais assouvis ou la possession de biens illusoires?

Savons-nous cueillir le long du chemin ces joies que la nature dispense à pleines mains: émerveillement d'un coucher de soleil, grâce d'une fleur qui s'épanouit, charme de l'oiseau qui voltige autour de nous?

En des pages exquises de «l'Oiseau bleu», Maeterlinck nous parle de tous ces petits bonheurs qui nous sourient chaque jour et qui ouvrent la porte aux grandes joies humaines : « la joie d'être juste, la joie de comprendre, la joie d'aimer, la joie sans égale de l'amour maternel ». Cette joie n'est-elle pas au fond du cour de toutes les mères comme une lumière qui se voile parfois et ne s'éteint jamais?

Mais cette joie unique de l'amour maternel est-elle suffisante pour durer toujours? Car l'enfant de notre amour peut nous être repris, tous nos bonheurs terrestres peuvent s'évanouir l'un après l'autre. La joie sera-t-elle alors bannie à jamais de nos vies?

Au-dessus des plus douces joies humaines, la seule joie qui demeure est celle que Dieu donne et ne reprend jamais. Joie de son amour, joie qui demeure alors que l'ouragan a balayé nos plus chères espérances et que Dieu donne la force de vivre quand même et malgré tout. Joie de pouvoir s'associer à la joie des autres, car « le mot joie exclut le mot égoïsme. Par un miracle divin, nous pouvons donner à d'autres le pain de la joie alors que notre provision personnelle se réduit à une miche parfois trempée de larmes, une joie sainte nous est aussi parfois accordée : celle de voir une âme s'éveiller à l'amour de Dieu ».

Petits et grands qui nous entourent sont assoiffés de bonheur et d'amour dans un monde où la haine et le désespoir dominent. Donnons-leur à pleines mains cette joie et cet amour que nous aurons puisés à la source qui ne tarit pas.









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