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Le mensonge

Le mensonge se définit par l'intention. Mentir, c'est chercher à dire et à faire ce que l'on pense être faux.

A sa naissance l'enfant hérite de bonnes et mauvaises tendances. Chaque caractère hérité se développe selon les circonstances dans lesquelles il grandit et sera éduqué. Il reflétera aussi bien ses dispositions particulières que l'influence éducatrice subie. Donc l'éducation par les parents et par les instituteurs doit amener l'enfant à la spontanéité, à la fidélité et à la sûreté dans l'observation et dans le souvenir.

Chez le bébé on ne peut parler de mensonge et pourtant il existe des ruses par lesquelles il cherche à obtenir ce qu'il désire et il les renouvelle selon les résultats.

A partir de 2 - 3 ans l'enfant fabule. Aussitôt que son vocabulaire s'enrichit, il interprète son entourage selon ses moyens de perception. Il arrange tout à sa manière, avec une riche imagination. En jouant il s'évade de la réalité. Ii transforme ses jouets en divers animaux, son lit prend forme de bateau, une chaise représente la voiture de son père. D'autre part tous ces objets peuvent être des personnes avec lesquelles il s'entretient en toute liberté. Il renouvelle des conversations perçues chez les adultes, chez ses proches. Il rit, gronde, s'agite avec un sérieux complet. Il ne faut pas refréner ce besoin d'expansion ni surtout l'accuser de mensonge.

L'évasion dans l'irréel se poursuit chez l'enfant pendant plusieurs années, d'une façon plus ou moins régulière. A 7 ou 8 ans, on peut commencer à taxer de mensonges des réponses invraisemblables, des fabulations laissant entrevoir un but précis. L'enfant est censé capable de reproduire véridiquement certaines notions très simples entendues ou vues. Cette évolution ne se fait que graduellement. Il y a des retardataires affectifs ou intellectuels, dont le développement ne se produit que bien tard, parfois seulement chez l'adulte. Dans ces cas, certains mensonges sont causés par des troubles fonctionnels ou par une faiblesse de mémoire. D'autres peuvent être le symptôme d'une maladie ou d'une anomalie psychique ou d'un retard du développement intellectuel.

Le menteur normal diffère du malade par son attitude. Le premier craint les répercussions de son mensonge, il en est conscient. Le menteur pathologique lui, croit fermement à ce qu'il dit et soutient sa fabulation à l'extrême.

Les mensonges de l'enfant normal se classent en différentes catégories. La conséquence toute naturelle de l'imagination de l'enfant, c'est le mensonge pour rire, la farce, le jeu au poisson d'avril.
Le mensonge d'excuse, plus sérieux, cherche à éviter une punition. De même l'enfant doué, mais paresseux à l'étude et au travail, cherchera à donner à son manque d'ardeur, toutes sortes de raisons qui peuvent être mensongères.
Le mensonge de vanité qui naît du désir d'être admiré est fort répandu. L'enfant prétend posséder des jouets imaginaires, avoir fait de grands voyages ou avoir dans sa famille des parents riches ou très célèbres.
Certains mensonges traduisent un esprit vindicatif, lâche. Par exemple un enfant avilira son camarade plus brillant auprès d'autres camarades. Les frères et soeurs fréquemment jaloux les uns des autres, se plaindront à tort auprès de leurs parents dans le but de diminuer l'estime ou l'affection portées à l'enfant envié.
Il existe encore des mensonges de complaisance. Pour éviter une punition à ses amis, l'écolier niera la vérité ou la taira. Là nous reconnaissons une variante altruiste. On rencontre parfois même le mensonge de dévouement : l'élève acceptant de prendre à charge une faute commise par un autre dans le but de faire lever une punition collective.

Chez les adolescents, l'instruction élargit l'horizon. Le développement physique accentue les désirs, les besoins et de ce fait augmente souvent la tendance au mensonge. Les préceptes de morale reçus devraient, semble-t-il, les retenir ; par contre l'ambiance dans laquelle ils vivent les y pousse. Leur caractère n'est pas assez trempé pour rester véridique et en supporter les conséquences. Donc l'importance de l'atmosphère familiale, de la compréhension des aînés est très grande. Le plus souvent les réactions mensongères leur sont imposées par les barrières exagérées, érigées par des parents trop austères ou manquant de confiance. La crainte du «qu'en dira-t-on» pousse beaucoup de jeunes au mensonge.

Les parents, les éducateurs, la vie collective influencent les enfants. Les parents font souvent des entorses à la vérité. Les enfants, avec leur logique, remarquent tout de suite ces écarts. On pourrait en donner des exemples à l'infini le billet de chemin de fer et l'enfant de six ans, le patron faisant répondre par son personnel qu'il est absent, etc. Il s'agit dans la plus grande partie de cas de mensonges conscients, volontaires et qui sont devenus des habitudes. Il y en a qui font tellement partie de notre vie qu'ils ne nous choquent même plus.

Pendant la guerre les mensonges, les dissimulations de toutes sortes ont fleuri. Toutes les soustractions faites envers une armée d'occupation étaient ouvertement admises. Il n'est pas jusqu'aux oeuvres de secours pour les traqués de la Gestapo qui n'aient utilisé des ruses mensongères. A cette époque c'était un devoir de patriotisme, autant que de fraternité puisqu'il s'agissait de sauver des vies humaines. Aujourd'hui bien des consciences droites regrettent que cet état d'esprit se soit prolongé après la guerre et ait si fortement marqué la mentalité des jeunes. Il faudra des années pour atténuer les conséquences de semblables faits.

Pour en revenir à l'enfant, on ne peut juger d'une façon sommaire et simpliste son mensonge. Pour être juste, il faut se mettre à sa place, s'enquérir de son âge, des circonstances familiales et sociales, de son éducation, de sa santé, de la situation financière des parents, de la vie économique du pays, de sa nationalité. La pédagogie idéale ne devrait pas juger, mais comprendre, aider et guérir car les punitions incitent plutôt l'enfant à perfectionner ses fictions dans le sens de la vraisemblance et le rendent plus dangereusement menteur. Sachons donner des solutions positives à toutes les questions de l'enfant et de l'adolescent. Notre travail consiste à fortifier la volonté de chacun pour le vrai par une éducation saine et des exemples de droiture qui amèneront l'enfant tout naturellement à préférer la vérité.









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