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Quelques remarques sur l'enfant nerveux *

Il ne faut pas confondre « nervosité », «émotivité » et «impressionnabilité ».

Est impressionnable, celui qui ressent facilement et vivement les objets de sa perception. C'est une aptitude et une qualité. Est émotif, celui qui réagit habituellement au contact de l'homme, des choses et des événements par des troubles de l'âme et du corps (une rougeur, des battements de coeur précipités, un tremblement des membres sont des indices visibles d'une plus ou moins grande émotivité). C'est un désagrément qui peut être qualifié d'infirmité dans les cas extrêmes. La nervosité est autre chose.

Est nerveux celui qui n'est pas maître de ses nerfs, mais qui est commandé par eux, ceux-ci s'émancipant de l'autorité qui les contrôle. Le nerveux ne sait ni se contenir, ni se retenir en deça des normes saines, il manque de tenue et de retenue.

Le nerveux est à la merci de ses impulsions et de ses humeurs. Il ne supporte aucune contrariété à ses désirs, tout l'exaspère. Il est inapte à la vie sociale, car il ne peut se soumettre aux convenances.

A l'idée de nervosité se rattache tout ce qui, chez l'homme, indique une excitation exagérée du système nerveux précipitation et trouble dans les mouvements, sensibilité excessive, sommeil agité, peur de l'obscurité, angoisse. En bref, il y a nervosité, lorsqu'il y a disproportion entre l'excitation et la réaction.

Pour un homme normal, un bruit soudain qui retentit impressionne son tympan puis son oreille interne. Les vibrations sonores transformées en vibrations nerveuses sont envoyées par le nerf auditif au cerveau qui fixe la perception du fait.

Le même bruit, surtout s'il est inattendu, déclenche chez un nerveux des vibrations nerveuses plus intenses, qui ne restent pas localisées dans le nerf auditif, mais gagnent les nerfs voisins. C'est ainsi que la réaction des nerfs du coeur provoque des palpitations, celle des nerfs vaso-moteurs des sueurs froides, des pâleurs, celle des nerfs moteurs des soubresauts, etc.

Si, d'une manière générale, on conçoit le nerveux comme un excité - qu'il ne faut pas confondre avec un turbulent qui est une question de nature - il y a aussi le nerveux mou et atone, le déprimé. L'un réagit exagérément, l'autre insuffisamment; mais les deux se montrent incapables de commander leurs nerfs.

On ne peut nier complètement le rôle de l'hérédité dans la nervosité. Une prédisposition est certainement transmise par les parents, préparant chez leurs enfants, un terrain plus ou moins favorable au développement de cette sensibilité excessive du système nerveux.
Mais, c'est l'éducation qui joue le plus grand rôle dans l'installation de la nervosité chez l'enfant.

Le milieu exerce une influence considérable. On peut sans peine s'imaginer ce que représente pour l'enfant une atmosphère de calme, de confiance, d'amour, comparée à une vie agitée où pleuvent les coups et les injures.

Les enfants ont un esprit d'imitation très poussé. Que feront-ils si leurs parents sont continuellement nerveux, irritables, si ceux-ci se fâchent subitement pour des causes futiles ou au contraire témoignent d'une grande mansuétude pour des choses graves. Réaction imprévisible, instabilité d'humeur de la part des parents contribuent à engendrer la nervosité chez l'enfant.
Il en est de même avec les habitudes irrégulières en éducation. Dès le berceau, le nourrisson doit pouvoir s'endormir toujours à la même heure, recevoir ses repas à heure fixe.

«Comment ne pas montrer à l'ami qui vous fait visite toutes les petites mimiques que votre enfant sait faire, tous les petits jeux qu'il a inventés, toutes les petites malices qu'il a imaginées?… Et pendant que le berceau réclame le bébé depuis longtemps, on rit aux éclats, on bat encore des mains à chacune de ses prouesses. Cette mise en scène de l'enfant au moment du coucher surexcite son cerveau et ses nerfs. Le besoin de sommeil se fait d'autant moins sentir et il arrive toujours plus difficilement, toujours plus tardivement.»

L'enfant à qui l'on ne montre pas que ses paroles et ses actions ont des conséquences naturelles et logiques, fâcheuses ou utiles pour lui et les autres, à qui l'on n'aide pas à canaliser et dominer ce qu'il y a d'instinctif en lui, restera un être égoïste, égocentrique, intraitable. Les heurts avec son entourage, ses camarades seront fréquents, et comme il ne peut se dominer, il sera par excellence le type du nerveux « asocial ».

On croit encore volontiers aujourd'hui que l'on est nerveux comme l'on est petit ou gai de nature. On accepte le nerveux et on se résigne : « ce n'est pas sa faute, c'est un nerveux ! »
Cela est faux, car on peut aider le nerveux, le guérir- la nervosité ne conduit-elle pas à la névrose - et lui faire connaître et répandre la joie de vivre..

Il va de soi, qu'en premier lieu, nos efforts doivent tendre à ce que la nervosité ne s'installe pas chez l'enfant. Créer pour lui et nous en bénéficierons aussi - une atmosphère de calme, lui donner des habitudes régulières, veiller à ce que son sommeil soit suffisant. Une petite fille nerveuse et intraitable dut être isolée pendant plusieurs semaines dans une clinique à la suite d'une maladie contagieuse. Dans ce nouveau milieu où tout était calme et ordonné autour d'elle, son agitation s'atténua et finit par disparaître. Ce fut un être transformé qui revint à la maison.

Avec fermeté et persévérance, apprenons à l'enfant à lutter contre ses manifestations instinctives. Il faut qu'il accepte la discipline imposée par la vie sociale et par tout ce qu'elle comporte d'obligations et d'interdictions ; et cela, en restant maître de ses nerfs et en gardant toujours le contrôle de lui-même.

C'est là une précieuse conquête qui épargnera à l'homme ou à la femme qu'il sera, de même qu'à son entourage, beaucoup de souffrances inutiles.

Une fois de plus, nous voyons qu'ici ou ailleurs, nous pouvons faire beaucoup pour préparer à nos enfants une vie que nous aimerions belle et harmonieuse.


* Remarques suggérées par la lecture du livre de Dr A. Combe, « La nervosité chez l’enfant » et d’une conférence du Dr W. Boven sur « L’enfant nerveux. »









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