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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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RETOURVeilleuses d'enfants Parmi tous les problèmes qui se posent aux jeunes ménages, il en est un très fréquent et important, si on le considère avec attention. Comment faire pour que de jeunes parents ayant des enfants en bas âge, et sans aide-ménagère, puissent sortir et prendre ensemble quelque distraction ? A qui confier la garde des enfants ? Parfois, on fait appel à une tante ou une grand'mère, ou bien l'on confie la clef de l'appartement à une voisine obligeante qui sera prête à intervenir si cela est nécessaire. Mais l'on n'a pas toujours des parents disponibles et puis c'est si ennuyeux de dépendre d'autrui. Alors que faire ? On commence à connaître, en Suisse, les veilleuses d'enfants jeunes filles -gymnasiennes, éclaireuses aînées, étudiantes qui se mettent à l'occasion à la disposition de jeunes parents désirant s'accorder une soirée de détente. A Genève, on peut s'adresser au Dépannage familial, 9, Bourg-de-Four, où des étudiantes sont prêtes à offrir leurs services. Les Amies de la jeune fille de Neuchâtel ont lancé un service de veilleuses d'enfants. Un règlement établi en bonne et due forme précise les devoirs des deux parties. Un bureau de placement fait l'intermédiaire entre parents et jeunes filles. Actuellement l'organisation marche très bien et les veilleuses d'enfants semblent aimer leur travail. Voici comment l'une d'elles parle de son activité : « Jusqu'ici, je n'ai fait que d'heureuses expériences dans mes quelques soirées de veilleuse. Répondant a un appel du bureau A.J.F., je pars sur ma bicyclette pour l'adresse indiquée . Je suis un peu anxieuse et un peu curieuse aussi L'accueil a été partout aimable. Dans certaines familles, j'ai fait connaissance des enfants, dans d'autres ils étaient déjà couchés à mon arrivée, mais je préfère de beaucoup être « présentée » à l'avance, car il peut être tragique pour un enfant qui s'éveille de voir se pencher sur son lit un visage inconnu. En général, les parents qui m'ont appelée m'ont marqué une confiance totale, me laissant la responsabilité de leur maison et de leurs enfants… On m'a toujours gâtée, on m'a offert un fauteuil, on a mis à ma disposition : bibliothèque, revues, radio et même le garde-manger et la cuisine. Mais, comme j'arrive munie de lectures et de devoirs scolaires, je goûte rarement à tous ces agréments. Dans ces intérieurs étrangers, je travaille comme dans ma chambre d'écolière. Et la soirée s'écoule doucement. Je vais sur la pointe des pieds, écouter si tout se passe bien dans la chambre des enfants, en entre ouvrant la porte de temps à autre, ou jeter un coup d'oeil sur le lit de celui qui parle en dormant on qui gémit en rêve. Et je suis toujours émerveillée de la profondeur du sommeil enfantin et de la grâce du bébé endormi. Au début de mon activité de veilleuse, j'éprouvais un peu de gêne à être rétribuée pour ce service si facile et si simple. J'apprécie encore de l'être par l'intermédiaire d'un bureau officiel ! Il est, cependant, de fait que cette rémunération facilite les relations : les « employeurs » se sentent dispensés de témoigner à « l'employée » une reconnaissance disproportionnée et à l'aise pour demander une veilleuse. De son côté, la veilleuse, rétribuée selon une norme fixée, n'attend aucune preuve de gratitude et se sent libre de refuser une veille si elle a un empêchement. Il me paraît donc que le service de veilleuse donne satisfaction de part et d'autre et qu'il doit se développer, puisqu'il correspond à un besoin actuel en libérant les parents et en constituant, pour les jeunes filles de mon âge en particulier, une expérience intéressante». |
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