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L'argent de poche

A l'heure actuelle, il est frappant de constater l'importance des sommes dont disposent beaucoup d'enfants pour de menus achats : bonbons, sucettes, petits jouets sans valeur et bien vite brisés. Au dire de nombreux maîtres d'école, ce sont souvent les enfants des familles les moins fortunées qui dépensent le plus.

Quelle attitude devons-nous choisir? Si nous privons les enfants d'argent, grande est la tentation d'en «chiper». Comment leur enseigner la valeur de l'argent et la nécessité de l'employer à bon escient ?
Il est hors de doute que l'enfant doit avoir de l'argent de poche, et ceci dès qu'il en comprend l'usage. Cet argent doit venir régulièrement, chaque semaine ou chaque mois suivant l'âge, et indépendamment de sa conduite ou de ses résultats scolaires. Cela n'exclut pas la possibilité d'une récompense exceptionnelle pour un effort donné. Mais que ce ne soit en aucun cas la règle. L'enfant doit travailler et s'efforcer d'être sage en fonction d'une valeur morale et non d'une valeur monnayée.

Comment, quand, à quel âge donner cet argent de poche? Peut-on exiger des comptes? Voilà des questions que nous allons essayer d'élucider.

Entre six et dix ans (ces âges ne sont qu'approximatifs), donnons à nos enfants chaque semaine une petite somme. Il aura une bourse ou une tirelire qu'il pourra ouvrir à sa guise et il sera libre d'employer son argent comme bon lui semble. Apprenons-lui aussi que ce serait bien agréable d'en consacrer une partie à l'acquisition d'un cadeau pour la fête d'une personne qui lui est tout spécialement chère. Cette somme peut être minime, vingt ou trente centimes suisses par semaine. Elle ne doit jamais atteindre le franc, car alors l'habitude d'acheter constamment des «babioles» se prendrait inévitablement. Au moment de faire un cadeau, si l'enfant a économisé dans ce but, les parents pourront lui offrir un subside pour compléter une somme par trop insuffisante. Mais si l'enfant n'a fait aucun effort d'économie, il en sera pour sa courte honte et n'achètera rien ; cela ne veut pas dire ne rien offrir. Il pourra toujours confectionner de ses doigts un petit objet, ou faire un beau dessin. Il est nécessaire qu'un cadeau offert corresponde à un effort de la part de l'enfant.

Vers dix ou onze ans, l'enfant commence à avoir de menues dépenses régulières à faire : petites fournitures scolaires, objets de toilette, lacets de souliers, etc. Il est excellent que ces achats soient à sa charge. Pour cela, donnons-lui une somme d'argent de poche en relation avec ses dépenses et un carnet pour les inscrire. Selon l'âge et nos possibilités, ajoutons à cette somme mensuelle un à cinq francs, par exemple, dont il n'aura pas à nous rendre compte. Il faut que la fillette, le garçon, les adolescents puissent dépenser un peu d'argent, tout à fait à leur guise, sinon ils seront tentés de porter en compte des objets imaginaires et difficilement vérifiables.

Une mère de ma connaissance (c'était avant la guerre) donnait à ses enfants deux francs cinquante par mois; cinquante centimes n'entraient pas dans le carnet de compte à présenter aux parents. Si les deux francs étaient insuffisants, les comptes en faisaient foi et la somme était parfaite. Si, au contraire, il restait de l'argent à la fin du mois, l'enfant en devenait intégralement propriétaire. Cette méthode s'avéra bonne ; l'enfant bénéficiant de ses économies.

A mesure que l'enfant grandit, les achats qui lui incombent doivent être de plus en plus importants, et c'est ainsi que graduellement il apprendra la valeur de l'argent, la nécessité de faire un budget et de s'y tenir.

Il est encore une catégorie de jeunes gens dont je voudrais parler ici Ce sont les apprentis qui gagnent mensuellement cinquante à cent francs. Souvent ils appartiennent à des familles souffrant de difficultés financières et qui sont tentées de demander à leurs enfants la totalité de leur gain. Là aussi, il est indispensable que le jeune homme ou la jeune fille ait l'entière propriété d'une partie raisonnable de son salaire. Il est normal aussi qu'il ne dépende plus de ses parents pour ses vêtements par exemple, et qu'il verse une partie de son gain comme contribution à sa pension. Si les parents ont une situation telle que ce versement n'est pas nécessaire, ils mettront la somme reçue à la caisse d'épargne au nom de leur enfant. En tous cas, un jeune homme ou une jeune fille ne doit pas disposer de cinquante à cent francs par mois uniquement pour ses plaisirs. Ce serait bien mal le préparer à la vie. En matière financière, comme partout ailleurs, les parents ont pour but de préparer leurs enfants à la vie. La période d'adaptation sociale qu'est celle de l'apprentissage est particulièrement féconde pour cela.









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