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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLe plus fort Il y avait une fois un géant. Comme il n'y a de géants que dans les contes… Il était tout plein d'admiration pour sa force, et prétendait, à qui voulait l'écouter, que personne ne pouvait lui résister. Un jour qu'il se vantait ainsi, une femme qui se trouvait là, assise à coudre, se mit à sourire. Notre géant crut voir en ce sourire l'expression d'un doute et il en fut piqué. - Sotte femme, cria-t-il, est-ce que tu me prends pour un menteur que tu souries comme si c'était bavardage de commère? Attends, je vais te montrer mon pouvoir! - S'il vous plaît, fit la femme sans s'émouvoir, monsieur le géant, appelez donc mon marmot, qui est là-bas, au bord de la rivière, et qui pourrait tomber à l'eau si on n'y prenait garde Là-dessus, le géant rugit un ordre, et sa voix ébranla l'air à quatre lieues à la ronde. Le marmot fut fort effrayé, mais ne bougea pas plus qu'une souche. La femme se mit à rire. - Vous n'avez fait, monsieur le géant, que chasser les oiseaux, fit-elle, et j'ai peur que mon enfant ne continue son chemin vers le ruisseau. Appelez-le encore, s'il vous plaît ! Là-dessus, le géant cria de plus belle, et brandit son poing dans une terrible menace. Le marmot, pour dire vrai, en parut fort effrayé, mais ne bougea pas plus qu'une souche. La mère se mit à rire. - Vous n'avez fait, monsieur le géant, qu'agiter toutes les feuilles des arbres, fit-elle ; et m'est avis que mon enfant continue son chemin vers le ruisseau. Il faut donc que vous essayiez encore. Là-dessus, le géant cria plus fort encore et se dressa de toute sa hauteur, si bien que son ombre s'étendit sur tout le chemin. Le marmot, certainement, sembla fort effrayé, mais ne bougea pas plus qu'une souche. La mère se mit à rire. - Je vois ce que c'est, monsieur le géant. Les fleurs ont refermé leurs corolles à vous entendre, et les lapins ont regagné leurs trous. Mais si je ne m'y emploie, mon enfant sera bel et bien noyé. Et moi qui vous croyais capable de tout ! - Oui, de tout, bougonna le géant ; mais cet enfant est un enfant de démon ! La mère se mit à rire. - C'est que vous êtes sans force et sans pouvoir, monsieur le géant, reprit-elle, narquoise. Regardez! Elle ouvrit ses bras, et de sa voix douce, elle appela l'enfant. Elle n'eut pas à le faire deux fois. L'enfant accourut tout joyeux, se jeta dans les bras de sa mère et se laissa couvrir de caresses. Le géant se gratta la tête de perplexité. Et comme il ne disait rien, la femme reprit charitable : - Voyez-vous, monsieur le géant, il n'y a de vraie force et irrésistible, que celle de l'amour ! |
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