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Il ne faut pas prendre des pavés pour tuer les mouches

Dans un article paru dans « Culture humaine », revue française, le Docteur H. Gaehlinger a pour but de renseigner le public sur le danger de l'extension inconsidérée de la thérapeutique nouvelle des sulfamides et de la pénicilline. Si nous voulions considérer le point de vue médical de la question, il serait intéressant d'entendre d'autres voix. Mais là n'est pas notre propos. En reproduisant quelques extraits de cet article, nous voulons seulement attirer l'attention de nos lecteurs sur le fait qu'il faut être prudent dans le choix et l'emploi de médicaments et savoir que l'organisme s'habitue à eux et devient ainsi moins sensible à leur action.

La thérapeutique s'est enrichie dans ces dernières années de médications d'une activité incontestable, qui ont modifié totalement le pronostic de maladies graves et autrefois mortelles (pneumonies, méningites, endocardites, septicémies, etc.).
Pour la pénicilline comme pour les sulfamides, nous pouvons apprécier l'immensité des deux découvertes ; chaque jour, se précisent les indications et s'amplifient les résultats, mais nous voyons apparaître les incidents et les accidents, dus à la généralisation abusive de leur emploi.
Devant la transformation de la thérapeutique des affections microbiennes aiguës, nous n'avons pas su nous limiter, nous restreindre et nous avons employé ces nouveaux traitements non seulement dans toutes les maladies aiguës, mais aussi dans toutes les petites affections banales pour lesquelles auraient suffi les médications anodines d'autrefois.
Nous n'avons pas su proportionner notre effort et pour une petite fébricule qui aurait probablement guéri d'elle-même, nous avons employé les moyens qui devaient être réservés aux affections graves. Je dois reconnaître que, le plus souvent, les médecins ont été précédés par leurs clients et, dans nombre de cas, dès qu'un malade présente une petite fièvre à 38°, le père ou la mère de famille donnent deux ou trois comprimés du sulfamide qui avait été employé antérieurement pour la broncho-pneumonie de l'enfant. Lorsque le lendemain matin, la fièvre est tombée, tout le monde se félicite et l'on considère que la guérison a été obtenue par le merveilleux médicament. Il ne vient à l'idée de personne que, bien souvent, la bonne nature aurait aussi bien fait les choses.
Lorsqu'un enfant a un rhume de cerveau, les huiles sulfamidées sont versées largement dans chaque narine et dans les oreilles ; pour une angine banale, les collutoires sulfamidés constituent la thérapeutique obligatoire et à la mode. La moindre plaie, que dis-je, la moindre excoriation est protégée par une poudre ou une pommade sulfamidée.

Il faut le dire net il y a là un abus incontestable et bientôt les sulfamides feront faillite ou même provoqueront de plus en plus d'accidents. On ne doit pas prendre des sulfamides comme on prend des comprimés d'aspirine.

… Lorsque nous employons des comprimés et des applications de sulfamide pour lutter contre un rhume de cerveau ou une angine bénigne, nous gaspillons du premier coup nos armes alors qu'il eût été plus sage de les réserver pour des occasions plus importantes. Lorsque nous associons un collutoire à la pénicilline ou même, comme les Américains, des chewing-gums à la pénicilline, nous risquons de diminuer l'action qui serait précieuse pour lutter contre une complication aiguë.
En effet, intervient ici la notion d'accoutumance. Une médication est d'autant plus active et opérante qu'elle survient dans un organe neuf, pour lequel la médication est une totale nouveauté.
Il serait loisible de donner de nombreux exemples de cette accoutumance. L'une des plus caractéristiques est la suivante. Lors de l'accession des sulfamides dans le domaine thérapeutique, la blennoragie nous a fourni de très beaux succès et les premiers malades ont été guéris en trois jours en employant un comprimé toutes les trois heures. A l'heure actuelle, du fait d'une accoutumance progressive du microbe, la guérison est assez généralement obtenue en 15-20 jours avec des doses journalières doubles et même triples.

Sur ces entrefaites, est survenue la pénicilline qui permet des guérisons en 24 heures dans la plupart des cas. Mais bientôt le cercle infernal recommencera.
Il est en effet fort intéressant de posséder un moyen efficace de lutter contre les microbes lorsqu'ils sont en pleine virulence et, à ce point de vue, la pénicillothérapie comme la sulfamidothérapie sont des armes précieuses à condition de ne pas les émousser et de s'en servir au moment opportun. Le microbe n'est qu'une partie de la maladie, il lui a fallu des conditions spéciales pour se développer et c'est la modification du terrain qui constitue la véritable doctrine médicale.
Il faut proportionner nos efforts au but que l'on veut atteindre et ainsi que j'ai l'habitude de le dire à mes clients : « On n'a pas besoin de pavés pour tuer les mouches ».

Avant la pénicilline et les sulfamides, nous possédions déjà des thérapeutiques actives et nous ne devons pas les oublier devant les nouvelles venues. Soyons économes de nos médications. Devant une affection à allure bénigne, employons les petits moyens que nous dicte l'expérience séculaire. Réservons pour les cas sérieux des traitements qui seront d'autant plus efficaces qu'ils agiront sur un organisme neuf, que l'action de surprise sera plus intense. Cette sagesse que je me plais à recommander, peut sembler excessive. J'aime mieux qu'une angine ou une grippe saisonnière dure trois ou quatre jours par le repos au lit, quelques gargarismes, quelques antipyrétiques et des boissons chaudes que de liquider cette petite infection en 24 heures par les sulfamides ou la pénicilline. Je sais mieux ce que je fais et je garde un organisme neuf pour des médications actives ultérieures.
Il y a donc lieu d'éviter tout emballement inconsidéré… Il vaut mieux ne rien savoir que de croire savoir. Cultivons les notions d'hygiène physique et morale, améliorons la dignité humaine, créons du bonheur chez nous et autour de nous, mais laissons délibérément de côté les médications dont nous croyons connaître les avantages et dont nous ignorons les inconvénients possibles.









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