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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURRôle de la mère à l'égard d'un enfant sourd-muet en bas-âge Ces lignes sont extraites d'un travail présenté à l'Ecole d'Etudes sociales de Genève par Mlle Edith Hubacher sur le sujet : « Comment venir en aide aux sourds-muets? » Le premier principe que nous aimerions transmettre à la mère est celui-ci : Ne montrez ni pitié, ni chagrin à votre enfant, vous lui causez autant de mal que si vous l'abandonniez ; n'ayez pas honte de ses gestes dans la rue. Si vous faites voir compassion et tristesse à votre enfant, vous lui donnez le sentiment qu'il est un être inférieur ; vous le privez de sa volonté ; vous faites de lui un être faible, malheureux. Acceptez l'infirmité de votre enfant avec l'idée de lui préparer un avenir aussi heureux et utile que celui d'un enfant normal. Car votre enfant aussi peut devenir utile à la société et y tenir sa place comme tout autre, à condition qu'il soit éduqué et qu'il puisse développer les forces innées en lui. Sachez qu'un enfant sourd gâté est plus difficile à éduquer qu'un entendant, gâté. Acceptez l'infirmité de votre enfant avec l'idée de la lui faire surmonter. Votre enfant possède aussi une âme - elle est sensible, elle est précieuse. Par une mauvaise éducation, une âme peut devenir en quelque sorte infirme -même dans un organisme qui possède tous ses sens. Par contre, grâce à une bonne éducation un corps infirme peut contenir une âme tout à fait saine et épanouie. Acceptez l'état de votre enfant dans l'idée que chez lui aussi la question du caractère prime et que c'est une force qui ne doit pas être négligée. Votre enfant demande à être éduqué dès sa plus tendre enfance déjà. Il a besoin de beaucoup d'amour, mais d'un amour ferme qui exige l'obéissance envers vous, envers ce que vous demandez avec raison, avec réflexion ; que votre enfant soit habitué à l'obéissance, à l'ordre. Si vous le guidez, si vous lui faites part aussi de votre volonté, exprimée avec affection et fermeté, votre enfant sentira une force en vous et il vous aimera; il demande à être soutenu, guidé, protégé. Aimez votre enfant, aimez-le avec fermeté, car, pour lui comme pour tout autre être vivant, «l'amour est l'alpha et l'oméga de toute éducation. » (Claparède.) Exigez de lui les petits services que vous demanderiez à un enfant normal de son âge ; rendez-le indépendant là où c'est possible, et tôt déjà : pour faire sa toilette, pour monter ou descendre l'escalier, pour s'habiller seul. Montessori nous dit : « Toute aide qui n'est pas absolument nécessaire doit être regardée comme nuisible. » Traitez votre enfant comme ses frères et soeurs il est heureux s'il ne fait pas exception parmi eux, ni par des faits extérieurs, ni par votre action ; qu'il puisse sentir en grandissant que vous appréciez ses qualités de coeur, d'intelligence, d'esprit. Croyez aux possibilités qui sont en lui ; sachez voir ses facultés encore latentes et développez-les par tous les moyens ; votre rôle est immense si vous essayez d'établir un contact avec son âme. Pour cela, communiquez avec lui, communiquez par tous les moyens possibles ; ne craignez pas l'emploi des gestes naturels tant que l'enfant n'a pas encore l'âge psychologique pour communiquer verbalement. N'importe quel moyen de communication utilisé par vous vaut mieux que de laisser végéter l'enfant dans l'isolement, conséquence plus grave que le mutisme ; cela entrave le développement de l'intelligence - et plus encore - la formation du caractère. Communiquez avec lui par des gestes, par des images que vous lui expliquez, pour étendre son horizon et établir un vocabulaire par gestes conventionnels. Les images sont plus que de la musique pour l'enfant privé de l'ouïe, elles sont un moyen de pénétrer en lui, de l'enrichir par des faits qui lui resteraient inconnus. Ne cherchez jamais à obliger votre enfant à parler sans vous être mis en rapport avec une personne spécialisée afin de ne pas risquer de gâter sa voix. Faites des promenades avec lui, apprenez-lui à observer, à voir tout ce qu'il y a d'intéressant ; montrez-lui les fleurs, les plantes, les animaux, faites-les lui connaître et aimer. Intéressez votre enfant à toutes vos activités à la maison, au jardin, dans les magasins. Meublez son cerveau avec des pensées, avec le plus grand nombre d'impressions possibles. Tout cela lui ouvre des horizons, lui donne des idées et le prépare à l'étude du langage. Ne craignez pas ce grand nombre de conseils ; l'éducation repose sur une base importante, essentielle. Qu'une atmosphère harmonieuse puisse entourer votre enfant, qu'elle soit empreinte du sens de responsabilité envers lui et chaque effort contribuera à son bien. Dès que votre enfant a atteint l'âge de trois ans, mettez-vous en rapport avec une école pour sourds-muets ou un service de consultations pédagogiques spécialisé pour les sourds-muets. « Il faut que l'infirme exprime suffisamment sa volonté de vivre en se réadaptant promptement et utilement, moralement et pratiquement. Il faut qu'il fuie comme la peste la tentation d'exploiter personnellement la pitié que la société peut éprouver pour lui et qu'il se pénètre du sentiment de sa dignité, la société lui permettant de reconquérir cette dignité. » Voici une pensée lue dans la revue «Pro Infirmis » qui marque bien l'orientation actuelle de l'aide aux infirmes. «Pro Infirmis », association suisse en faveur des infirmes et des anormaux, n'a qu'un but : donner aux infirmes une vie utile, active et heureuse. Participons à son oeuvre en accueillant ce mois généreusement la pochette de cartes « Pro Infirmis» et en assurant ainsi à de plus nombreux infirmes les soins, l'éducation et la formation professionnelle dus à leur état. |
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