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Le problème de l'alcoolisme chronique (suite)

Traitements médicaux et biologiques

Le seul et véritable traitement de l'alcoolisme chronique réside dans la suppression de la toxicomanie. Rarement le sujet y parvient par sa propre volonté, et il doit le plus souvent avoir recours à une cure de désintoxication sous surveillance médicale.
Parmi les différentes thérapeutiques utilisées de nos jours, l'apomorphine est le seul médicament qui agisse sur la cause même de l'alcoolisme du malade. C'est une substance vomitive qui a de plus une action profonde sur les centres de la base du cerveau. Elle ne provoque pas seulement des nausées et un vomissement, elle calme aussi l'anxiété si fréquente chez l'alcoolique, et lui procure ensuite un sommeil bienfaisant et réparateur. Or, l'anxiété est souvent une des causes de l'alcoolisme, et nous avons là un moyen efficace de la combattre. D'autre part, l'apomorphine ne crée pas d'accoutumance comme la morphine ; au contraire, les centres cérébraux touchés par son action deviennent de plus en plus sensibles, et la dose utile pour le traitement est progressivement décroissante au cours de la cure.

L'apomorphine provoque chez le buveur:
1. La suppression de l'effet euphorisant de l'alcool et du besoin qu'éprouve l'alcoolique de consommer de plus en plus sa boisson préférée. Elle calme les troubles nerveux secondaires à l'imprégnation alcoolique chronique;
2. Un dégoût complet de la boisson en créant u réflexe nauséeux; mais la durée brève du traitement ne permet pas la formation de ce réflexe chez tous les alcooliques, et d'autre part, 10% environ des malades n'ont jamais vomi pendant toute la cure, quoique désintoxiqués avec succès.

La méthode à l'apomorphine s'applique aussi bien aux alcooliques par impulsion ou dipsomanes, qui boivent par passion et subissent leur intoxication sans pouvoir y résister, qu'aux alcooliques chroniques vrais, psychopathes buvant par besoin, ou sujets devenus toxicomanes par faiblesse de caractère, entraînement ou « nécessité professionnelle ». Notre expérience nous a montré que, s'il est possible de traiter certains alcooliques contre leur gré, les résultats sont bien supérieurs et bien plus rapides avec des sujets se soumettant librement et volontairement à la cure.
Avec cette méthode, on monte un véritable barrage physiologique amenant l'individu à une abstinence forcée dont la durée sera variable (le réflexe conditionnel du vomissement s'épuise en effet au bout de cinq à six mois), et l'on supprime totalement le besoin d'alcool. Il s'agira pendant ce temps d'établir des conditions psychologiques aptes à prolonger les effets du traitement.
La cure dure en général de deux à dix jours et ne peut être pratiquée que dans un établissement hospitalier ou une clinique spécialisée, sous surveillance médicale stricte. Sans aucune nocivité, la méthode à l'apomorphine oblige le malade à jeûner pendant la durée du traitement et à boire toutes les boissons alcooliques qu'il a l'habitude de consommer. On injecte à un rythme déterminé, et avec chaque prise d'alcool, une quantité appropriée de chlorhydrate d'apomorphine, jour et nuit, jusqu'au dégoût complet pour tous les alcools ingérés.

Il est indispensable d'associer au traitement une psychothérapie adéquate pour faire comprendre au malade que, grâce au dégoût de l'alcool et à la disparition de son besoin, il n'aura pas de peine à s'abstenir de boire. Cette psychothérapie instituée au moment favorable où l'alcoolique est débarrassé de son angoisse, de son instabilité, de son besoin, et dégoûté de son stimulant préféré, met à jour le fond mental de l'individu et les conflits sociaux ou sentimentaux qui sont souvent le point de départ de sa toxicomanie. On place alors le malade en présence de sa déchéance et on lui fait entrevoir sa réhabilitation rapide s'il cesse de boire.
Il faudra d'autre part traiter l'état physique déficient (polynévrite, cirrhose, gastrite), pour éliminer les symptômes douloureux, cause fréquente de l'alcoolisme.
Il faut enfin avertir l'alcoolique traité qu'en cas de rechute, il doit revenir immédiatement pour une nouvelle cure, qui elle pourra amener la guérison définitive. En outre, il est indiqué de contrôler pendant plusieurs mois les malades traités pour résoudre les conflits sociaux toujours possibles, voir le conjoint, tenter d'aplanir les difficultés sociales ou sentimentales.

Il ressort d'une statistique effectuée dans le service de neurologie de l'Hôpital cantonal de Genève que la moitié des malades traités par la cure à l'apomorphine gardaient une abstinence totale et définitive, avec plus de i mois de recul. Une cure à l'apomorphine consentie librement double les chances de succès. En règle générale, on peut dire qu'un cas qui rechute plus de deux fois n'est plus susceptible d'une cure à l'apomorphine.

Parmi les causes d'échecs de la méthode, nous mentionnerons :

1. L'état mental prémorbide, le terrain psychopathologique sur lequel se développe la toxicomanie. Il est certain que les individus frustes, de même que les psychopathes avec troubles du caractère ou du comportement, fournissent un fort pourcentage d'échecs.
2. Les circonstances extérieures, le milieux familial, social ou professionnel, sont propres à favoriser des rechutes, même chez des individus indemnes de toute tare physique ; c'est pourquoi une action psychologique sur le milieu social et familial s'avère fort utile.

Il faut souligner l'intérêt de cette méthode thérapeutique du point de vue médical, économique et social. En effet, une telle cure n'exige l'éloignement de l'alcoolique de son milieu familial et professionnel que pour quelques jours, une semaine à dix jours au maximum. Il en résulte un avantage moral et matériel considérable. Le malade ne risque pas de perdre sa place, n'a qu'une dépense minime à faire et n'est pas séparé de son milieu familial et social. Un tel traitement coûte fort peu à la collectivité au regard des frais occasionnés par les périodes toujours plus longues d'internement dans les établissements de relèvement pour buveurs.









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