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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Fais ce que je te dis!

Tel est le titre d'un petit livre écrit par Roger Cousinet. L'auteur s'adresse aux mères de famille et désire leur donner quelques conseils pratiques. Cela est fait sous une forme plaisante, parfois ironique.
Quelques extraits de la préface et le premier chapitre « l'enfant qui tombe que nous reproduisons ci-dessous donneront certainement envie à nos lecteurs de connaître tout l'ouvrage. (Nous tenons celui-ci à leur disposition).


Je sais qu'il y a des enfants difficiles. Mais ne rejetez pas trop les fautes Sur eux. S'il y a des enfants difficiles, il y a aussi des mamans difficiles. Vous ne le faites pas exprès, eux non plus.
Les difficultés viennent souvent de ce - qu'on se comprend mal. Je n'ai voulu, par ce petit ouvrage, que vous aider à comprendre vos enfants.

Il arrive souvent qu'ils vous fatiguent et qu'ils vous paraissent d'étranges petits animaux, dont les démarches sont imprévisibles, surprenantes et incommodes. Mais il arrive souvent aussi que vous paraissez à vos enfants d'étranges personnages dont les paroles sont obscures, les exigences difficiles à satisfaire, même quand le désir de vous plaire ou une docilité naturelle les y pousse. Ce malentendu qui devient parfois irritant, pourrait sans doute être dissipé par un commun effort. Vous savez bien que cet effort, vous ne pouvez pas le demander â vos enfants, surtout quand ils sont très jeunes. Il est donc naturel que je m'adresse à vous. Quand deux personnes sont en conflit, c'est toujours à la plus raisonnable des deux qu'on essaie comme on dit, de faire entendre raison.

***

Un petit enfant, qui commence à marcher, avance à pas chancelants sur le sable d'une plage, dans l'allée d'un jardin, ou sur un trottoir. Il tombe. S'il est seul, il se relève et recommence à marcher… Et cet incident est si fréquent qu'il le trouve tout naturel, comme il l'est en effet. Mais s'il n'est pas seul, il voit accourir sa mère qui, inquiète, le visage troublé poussant des exclamations chagrines et tendres à la fois, le remet vivement et tant bien que mal sur ses pieds, en le plaignant et en le consolant. Alors, et alors seulement, il soupçonne, d'une manière vague, qu'il a échappé à un grand danger. Le souvenir du visage et du langage terrifiés de sa mère s'associent à cet incident, et, à la prochaine chute, il pleure, crie, s'afflige, et se trouble au point d'aller, jusqu'à une crise nerveuse, s'il est un enfant très sensible. Et il recommence à chaque nouvelle chute, à chaque répétition de cet incident naturel.
Car la chute est pour l'enfant un incident naturel. Dans le stade pendant lequel il apprend à marcher, marcher est une opération qui comprend plusieurs attitudes : tantôt on est debout sur ses deux jambes, tantôt on est à quatre pattes, tantôt on est assis par terre. Et ces trois attitudes sont également naturelles. Sans doute il n'y en a qu'une bonne, qui prévaudra à la longue. Mais les deux autres n'y sont pas des obstacles, elles en sont en quelque sorte des éléments composants, des annexes qui disparaîtront peu à peu, mais qui, tant qu'elles durent, ont leur utilité.
Une de ces utilités est l'excellente gymnastique que constitue l'acte de se relever quand on est tombé, et de se remettre dans l'état d'équilibre. Et la mère qui relève son enfant le prive de cette précieuse gymnastique.
Elle l'empêche de compter sur soi. Elle l'habitue à attendre d'autrui une aide dont il n'a nul besoin.
Elle crée chez lui un état émotif qui peut être dangereux.
Elle se trompe sur ses véritables intentions. Elle croit que le bébé souffre, et elle veut le plaindre et l'aider. Mais c'est à elle que, sans le savoir, elle pense. Quand elle voit son enfant tomber, elle se sent tomber. Et la chute, non évitée (les physiologistes nous apprennent que la marche est une succession de chutes évitées), est inscrite en nous comme un événement désagréable. Si nous ne sommes pas seul, elle est ridicule. Si nous sommes seul, elle est vexante, puisqu'elle est l'échec de cette plus ancienne maîtrise de nous-même, qu'est la conquête de l'équilibre. Elle peut être douloureuse.
Pour le petit enfant, elle n'est ni ridicule, ni humiliante, ni, en général, douloureuse. Elle est une partie de cet exercice qui s'appelle la marche. Mère, quand votre enfant tombe, restez calme et laissez-le se relever tout seul.









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