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Leçons de musique

«Le jour que les honnêtes gens du monde entier, renonçant à faire eux-mêmes leur musique ordinaire, s'en remettront uniquement à la diffusion mécanique, ce jour-là, je pense que la musique mourra. Je suis bien sûr qu'elle mourra pour revivre plus tard ; mais je plains, du fond du coeur, l'époque disgraciée qui souffrira dans l'intervalle.» *
Faire eux-mêmes leur musique ordinaire, voilà bien l'effort que nous demandons à nos enfants quand nous pouvons leur offrir les leçons nécessaires pour apprendre à jouer d'un instrument. Un gros effort ? Oui, et une persévérance au long des années qui n'est pas très naturelle à l'âge de nos apprentis musiciens. Les débuts sont souvent difficiles, le découragement s'installe. Alors faut-il persévérer ?
Si l'enfant est indifférent ou hostile à la magie des sons, si la répétition continuelle des mêmes exercices agit sur son système nerveux et l'indispose, ou si son travail à l'école absorbe toutes ses forces, ne lui imposons pas un « plaisir » qui ne correspond pas à sa nature. Mais souvent la pure paresse donne le même résultat que le manque d'aptitudes et il est difficile de les reconnaître ; l'attention est si nulle et les progrès si lents. Les séances d'étude sont orageuses et fatigantes, la maman a bien envie de renoncer. Un enfant qui commence jeune l'étude d'un instrument a besoin d'elle, bien souvent, pour le diriger dans son travail, mais c'est une tâche délicate qui demande beaucoup de patience et d'empire sur soi. Les critiques et les louanges doivent arriver à créer un climat de travail où la joie d'une difficulté vaincue voisine avec le désir de faire encore mieux. Dès qu'il en est capable et qu'il en prend la responsabilité, l'enfant devra travailler seul et nous l'encouragerons par notre intérêt, notre plaisir de l'entendre exécuter une page qu'il aime.

La musique est un moyen d'expression universel et accessible à tous, sous la forme du chant. (Dernièrement, tout en faisant un repassage, je me mis à chanter de vieilles chansons françaises, plusieurs enfants qui jouaient par là, vinrent s'installer près de moi et terminaient chaque couplet par « encore ».)

Chanter en choeur, quand chacun s'efforce de participer à l'ensemble et se soumet à la baguette du chef procure une grande paix. Il existe des musiques pour tous les états d'âme ; celle de Jean-Sébastien Bach, par exemple, est si riche qu'elle donne à chacun l'aide qu'il lui demande. C'est elle qui sauva du désespoir une petite fille de 8 ans, au moment de la mort de sa mère, lui donnant peu à peu l'acceptation de ce déchirement.

Cela vaut toujours la peine de donner aux enfants au moins le goût de la musique. Des études courtes ou interrompues de bonne heure, peuvent aider à mieux écouter des concerts bienfaisants. Mais si les enfants, même doués, demandent d'interrompre leurs leçons, par caprice, par lassitude, pour avoir plus de temps libre, que faut-il faire ? Nous connaissons tous des adultes qui ont regretté toute leur vie ce merveilleux moyen d'expression, et nous connaissons aussi des adultes qui sont infiniment reconnaissants à leurs parents de leur fermeté. Nous en connaissons d'autres qui auraient pris le dégoût de la musique si on les avait obligés à en faire eux-mêmes. Tout ce domaine est si personnel qu'il faut trouver pour chacun sa réponse, mais quand on songe à toutes les joies que la musique donne à ceux qui l'aiment et la pratiquent, même très maladroitement, il vaut la peine d'offrir à nos enfants cette richesse qui est un capital spirituel dans les temps incertains où ils sont appelés à vivre.


* Georges Duhamel. La musique consolatrice.









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